“Réunion des précaires” de l’Education nationale

Dernière rentrée pour les employés en CES et CEC ?

7 juillet 2005

Des Réunionnais sont employés en CES ou CEC au sein de l’Éducation nationale. À la fin de cette année, leurs contrats dits “précaires” expirent et ils vont se retrouver au chômage après des années passées auprès des enfants par exemple. Pour les défendre face à cette injustice, des responsables syndicaux et associatifs se sont unis.

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Réunis en assemblée générale hier, au collège Célimène Gaudieux à la Saline les Hauts, le personnel en CES et CEC de l’Éducation nationale a décidé à l’unanimité de se mettre en grève le 23 août, le jour de la rentrée. "Nous ne voulons pas que cette rentrée soit la dernière", ont-ils dit à leurs représentants : Catherine Couteyen Carpaye de la section précaire SGPEN-CGTR, Patrick Lauret, le secrétaire général de la SGPEN-CGTR, Jean-Hugues Ratenon, le président de l’Association “Agir pou nout tout”, Hervé Lauret, Dominique Bernard et Paul Paula respectivement pour la FCPE, SUD Éducation et la FSU.

11 années en CES

"Comme Colette qui a été pendant 11 années employée en CES au sein d’un établissement scolaire, nous ne pouvons pas accepter que des milliers de collègues soient sacrifiés", s’indigne Patrick Lauret. Au 31 décembre 2005, "la majorité des CES et des CEC expireront", ajoute-t-il. "Notre fédération soutient le combat des précaires au niveau national et nous ferons de même sur le plan local", précise Dominique Bernard. "À la rentrée, qui s’occupera de nos enfants ?", s’inquiète Hervé Lauret. "Le moment est venu d’occuper la rue" pour Jean-Hugues Ratenon. "Nous devons compter sur nous-mêmes et non pas sur les politiques". Il demande aux précaires "de rencontrer les maires et d’informer la population sur leur situation".

Chercher du travail sur les chantiers...

Une précaire déplore l’attitude du recteur lors d’une récente rencontre. Il aurait dit aux hommes employés en CEC, "de chercher du travail sur les chantiers". "Sans travail, nous contenterons nous seulement de 700 euros par mois pendant deux ans ?" "Nous ne pouvons pas compter sur les contrats d’avenir. Les associations n’ont pas perçu de subventions pour les embaucher". "Asamb alon batay, larg pa lo kor", ajoute Jean-Hugues Ratenon aux précaires. Ainsi des responsables ont été nommés par zone géographique. Le jour de la rentrée, les précaires se mobiliseront-ils devant le rectorat et/ou les collectivités sur une ou plusieurs journées ?

Jean-Fabrice Nativel


Motion des personnels précaires de l’Éducation nationale

Les personnels précaires de I’Éducation nationale, réunis à l’initiative du SGPEN-CGTR en Assemblée générale le mercredi 5 juillet 2005 au collège Célimène Gaudieux à La Saline :

- Se félicitent de la présence et du soutien solidaire des organisations syndicales FSU, SUD Éducation, SajptPass 974, de l’association “Agir Pou Nout Tout” présidé par Jean-Hugues Ratenon et de la Fédération des parents d’élèves FCPE,

- Constatent avec regret que l’État, comme il en avait pourtant l’obligation, n’a jamais mis en place de formations dignes de ce nom pour permettre aux agents à statuts précaires une possible promotion d’accès à un cadre d’emploi statutaire et/ou au minima une possible reconversion,

- Demandent à I’État à traduire en actes concrets son engagement à faire de l’emploi “la priorité des priorités” en mettant en place un moratoire interdisant toutes fins de contrats dans l’attente de mesures pérennes d’intégration,

- Attirent l’attention des pouvoirs publics sur la situation spécifique qui prévaut à La Réunion sur le plan de l’emploi (taux de chômage de plus 35%) et par conséquent des difficultés particulières d’accès à l’emploi,

- Considèrent que cette situation de l’emploi à La Réunion impose des mesures très fortes et adaptées aux réalités socio-économiques locales, mesures passant pour l’État employeur par la préservation des emplois existants et à leur consolidation,

- Avertissent l’État que les licenciements ou fins de contrat (plus de 1.000 personnes), pour employer un terme plus convenu et plus acceptable administrativement, auront des effets catastrophiques sur le système éducatif à La Réunion et ce au plus grand détriment de l’élève puisque les personnels précaires comblent l’insuffisance avérée et reconnue des effectifs ATOS (gestion des bourses, accueil physique et téléphonique, nettoyage des salles de classes, espaces verts...),

- Décident de rappeler activement à L’État ses responsabilités en engageant à l’occasion du jour de la rentrée scolaire le 23 août 2005 un mouvement de grève afin qu’aucun précaire ne soit laissé au bord du chemin d’ici la fin de l’année. Cette rentrée scolaire ne doit pas être la dernière rentrée scolaire pour les CEC et autres précaires de l’Éducation nationale,

- Appellent les personnels Titulaires qui exercent au quotidien à nos côtés à la solidarité le jour de la rentrée.


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