Des astreintes toujours pas rémunérées

21 juillet 2007

Dès aujourd’hui, le Syndicat des Médecins Libéraux (SML) de La Réunion appelle les médecins à ne plus assurer les gardes le samedi après-midi et les veilles de jours fériés. En cause, l’absence de rémunération de ces heures d’astreintes par la Caisse d’Assurance Maladie. Si rien n’est fait d’ici septembre, la grève pourrait s’étendre à tous les jours d’astreinte. Le SAMU orientera les patients vers d’autres structures de soins.

Le SML demande à ce que tous les médecins soient rémunérés pour ces heures d’astreintes.


Le Syndicat des Médecins Libéraux de La Réunion relaie l’appel à la grève national invitant les médecins libéraux à ne plus assurer la permanence des soins le samedi après-midi et les veilles de jours fériés à partir d’aujourd’hui. Pourquoi ? Les médecins de garde ne seraient pas payés pour ces astreintes, alors que la loi le prévoit depuis le 22 décembre 2006. D’après le docteur Humbert Gojon, Président de SML Réunion, « l’UNCAM (Union Nationale des Caisses d’Assurance Maladie) n’a toujours pas pris un arrêté pour que cette rémunération des astreintes soit effective ». Les médecins généralistes libéraux ne remettent pas en question l’extension de la permanence des soins au samedi après-midi et aux veilles de jours fériés (en plus des nuits, des dimanches et des jours fériés). Le SML est le syndicat qui a le plus soutenu l’implication des médecins libéraux dans la permanence des soins. Mais le SML demande simplement à ce que tous les médecins soient rémunérés pour ces heures d’astreintes. Car, à quoi bon travailler plus pour gagner moins ? Le Premier ministre François Fillon a lui-même déclaré à propos des infirmières, le 17 juillet, « être scandalisé par le fait qu’il puisse y avoir dans notre pays des personnes qui font des heures supplémentaires et qui ne sont pas payées ».

Des médecins volontaires pour une mission de service public

Le docteur Humbert Gojon précise que c’est sur la base du volontariat que les médecins libéraux assurent cette mission de service public aux côtés des médecins hospitaliers, mais leur participation s’avère indispensable à une bonne prise en charges des patients. Le service des urgences ne peut assurer à lui seul l’accueil des patients, et La Réunion ne dispose pour l’instant que de 4 Maisons médicales de garde, permettant aux médecins de travailler dans des conditions de sécurité et de faciliter leur exercice.
Le préavis de grève posé le 30 juin n’a pas fait réagir les Caisses d’Assurance Maladie. Le SML demande donc aux médecins de ne plus assurer ces astreintes non payées. Si aucune solution n’est apportée d’ici le mois de septembre, le syndicat envisage d’étendre la grève aux nuits de garde et aux jours fériés. « Ce mouvement n’est pas destiné à gêner ou à prendre en otage les patients, mais à rappeler aux pouvoirs publics et aux Caisses d’assurance maladie l’importance de tenir un engagement et le respect dû à des partenaires sociaux », tient à souligner le SML. Ajoutant que la grève serait immédiatement suspendue en cas d’événement sanitaire grave, de type chikungunya.

Edith Poulbassia


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