Brevet des collèges 2023

Des collégiens rendront leurs copies en breton

4 juillet 2023

Plusieurs collégiens de la ville de Vannes vont rédiger leur examen de sciences en breton, malgré l’interdiction. Cependant, ils sont parvenus à obtenir gain de cause et verront bien leurs copies corrigées.

Plusieurs collégiens de la ville de Vannes, dans le Morbihan, avaient décidé de rédiger leur épreuve scientifique du brevet en breton. Leurs copies seront corrigées par les examinateurs selon le ministre de l’éducation, Pap N’Diaye.

Le réseau d’enseignement immersif Diwan, où les cours sont dispensés en langue bretonne, a indiqué avoir "eu l’information, par le rectorat de l’académie de Rennes, que celui-ci a obtenu la même dérogation que celle obtenue par l’académie de Bordeaux en mars", a expliqué Yann Uguen, au quotidien.

« Il s’agit d’une autorisation exceptionnelle car il n’existe pas de convention permettant aux candidats à composer en breton pour une autre matière que l’histoire-géo EMC (enseignement moral et civique) », a indiqué le rectorat de Rennes à l’AFP.

En mars, le réseau immersif basque Seaska, avait obtenu du ministre de l’Éducation Pap N’Diaye la possibilité que ses collégiens rédigent leur épreuve de sciences en basque.

Alors que l’épreuve d’histoire-géographie peut être rédigée en breton, celle de mathématiques ne doit pas être composée en langue régionale dans les copies de sciences.

Cela s’explique par l’article L121-3 du Code de l’éducation qui inscrit le français comme langue de référence dans l’enseignement scolaire, et donc, les examens et les concours.

Mais il existe des exceptions pour « l’enseignement des langues et cultures régionales ». Depuis 1994, deux disciplines peuvent être être effectuées en langue régionale au brevet dans les écoles immersives : l’histoire-géographie (couplée avec l’enseignement moral et civique) et les mathématiques. Des correcteurs bilingues sont à chaque fois mobilisés.

Cependant, une circulaire de 2017 a offert une dérogation aux premières épreuves du brevet. Sauf pour l’épreuve de sciences, ajoutée au programme en 2018.

Les élèves de Vannes allaient se rebeller contre l’interdiction, "pour la lutte", selon les termes de l’une des collégiens de Vannes, au risque d’avoir une mauvaise note, faute de correction. Un acte que le président de Diwan avait qualifié de "courageux".

Pour la langue basque, il existe des accords signés qui autorisent les candidats à composer en langue régionale pour d’autres disciplines comme les sciences, d’après le ministère de l’Éducation, qui précise que le breton « ne bénéficie pas de ce cadre ». « Néanmoins, cette année, à titre exceptionnel, une tolérance sera observée pour l’épreuve de sciences en 2023 », a ajouté le ministère.

Le collectif « Pour Que Vivent Nos Langues » a salué cette dérogation, estimant que « pouvoir passer les épreuves dans la langue dans laquelle les disciplines sont enseignées est un droit fondamental qui n’est pas respecté par le ministère de l’Éducation nationale ».

Le réseau Diwan s’est félicité de cette décision. « Nous resterons attentifs pour que cette avancée soit pérenne dans le temps et qu’elle soit inscrite dans la convention Diwan-Région-État toujours en cours de discussion », selon un communiqué diffusé le 3 juillet.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus