Parc National de La Réunion

Des concours d’agent de terrain qui se font attendre

26 septembre 2007, par Edith Poulbassia

Des stagiaires du Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Saint-Benoît préparent depuis l’année dernière le concours d’agent technique de l’environnement. Objectif : travailler au sein du Parc National de la Réunion. L’expérience qu’ils ont pu acquérir en s’occupant des espaces verts, ils comptent la réinvestir pour la protection des Hauts. Alors que le recrutement a commencé pour le personnel d’encadrement du Parc, les concours annoncés pour les agents de terrain ne sont toujours pas prévus. L’attente devient insoutenable pour les stagiaires. Réponse du directeur du Parc : « Quelques mois de plus pour préparer le concours, c’est une chance plutôt qu’un handicap ».

Une quarantaine d’agents devraient être recrutés d’ici fin 2009 pour la préservation des espaces naturels de l’île.
(photo Toniox)

Le Parc National de La Réunion a été créé en mars dernier. Un outil pour la préservation des espaces naturels de l’île, qui, en plus, est créateur d’emplois. C’est du moins comme cela que le Parc National a été présenté tout au long de sa mise en place. L’année dernière, lors des réunions d’information de la mission de création du Parc, le chef de mission, Jacques Merlin, avait annoncé entre 80 à 100 emplois à pourvoir d’ici 2010. Des gardes-moniteurs pour sensibiliser la population au patrimoine naturel, et sanctionner en cas de non-respect de l’environnement, des animateurs pour éduquer le public, des ouvriers, des ingénieurs... Les premiers concours de gardes-moniteurs étaient envisagés pour le deuxième semestre 2007, mais rien n’était assuré.
La Région devait, pour anticiper sur les besoins en emplois, organiser des formations de préparation aux concours. Ce qui a été fait. Depuis l’année dernière, des stagiaires préparent le concours d’agent technique de l’environnement dans les CFPPA (Centre de formation professionnelle et de promotion agricole). C’est le cas d’une quinzaine de personnes au CFPPA de Saint-Benoît. En revanche, aucun concours n’a eu lieu pour le moment, et certains stagiaires s’impatientent.

La concurrence des candidats surqualifiés

Jean-Louis Very est l’un des stagiaires du CFPPA de Saint-Benoît. Il est formel, la date du concours a été repoussée à deux reprises. « On nous avait dit que le concours d’agent technique de l’environnement aurait lieu en mars, puis en octobre, et maintenant, on apprend que rien n’est prévu pour cette année », affirme-t-il. Ce qu’il regrette, c’est surtout le manque d’information sur l’organisation du concours et le nombre de places à pourvoir. D’après lui, aucun interlocuteur, que ce soit au centre de formation ou au Parc National, ne semblait être en mesure de répondre aux attentes des stagiaires.
Du côté du Parc National, on est plutôt surpris. Olivier Robinet, nommé Directeur du Parc National il y a 1 mois, estime que « de fausses informations ont été transmises ». Il envisage une prise de contact avec les organismes de formation pour clarifier la situation.
Explication : un concours ne pouvait pas se dérouler alors que le Parc ne disposait pas encore d’un directeur en mars dernier. « J’ai examiné les délibérations du Conseil d’administration et je n’ai vu nul part qu’un concours était prévu en mars », ajoute-t-il. Si concours il y a, ce sera l’année prochaine, la date exacte n’est pas encore connue. Pour les postes d’agent technique de l’environnement et technicien environnement, l’objectif est de permettre à un maximum de Réunionnais de réussir les concours. « Il y a possibilité d’organiser ces concours à La Réunion, mais ils restent totalement ouverts aux candidats extérieurs », précise Olivier Robinet. Une préparation prolongée ne devrait donc pas faire de mal aux candidats réunionnais pour réussir les concours. D’expérience, le directeur du Parc National sait que de nombreux candidats surqualifiés tentent leur chance à ce genre de postes : « des Bac +4 réussissent très bien les épreuves écrites, même si cela ne signifie pas qu’ils sont ensuite les meilleurs sur le terrain ».
Bref, le niveau au concours sera élevé, et il ne faut pas croire que le succès soit garanti. Le Parc National prévoit ainsi de demander une dérogation pour le recrutement en contractuel de médiateur de l’environnement. Une quarantaine d’agents de terrain devraient ainsi être recrutés d’ici fin 2009, dont 20 agents techniques de l’environnement et 5 techniciens, sur concours.

Edith Poulbassia


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