Salariés ambulanciers

Des conditions de travail d’un autre temps

17 décembre 2005

Hier matin à Sainte-Suzanne, les représentants de la Fédération CGTR-Santé et de l’action sociale déballaient les conditions de travail déplorables des salariés ambulanciers réunionnais.

Hier, à Bel Air Sainte-Suzanne, siège de la Fédération CGTR-Santé et de l’action sociale, Jean-Claude Saingainy, le secrétaire général et Patrick Vigne, délégué syndical ambulancier, s’élevaient contre "le non-respect d’un accord régional et des conditions de travail des salariés ambulanciers et des textes en vigueur définissant les modalités de transport des malades". Ils ont abordé aussi le volet "de la formation des ambulanciers et celui du rôle et de la responsabilité des organismes de tutelle de la profession d’ambulancier".
Selon les représentants de cette fédération, "de nombreux salariés ambulanciers travaillent en moyenne 15 heures par jour et sans arrêt". Ils mettent aussi bien leur vie en danger que celle du malade. "Depuis 2001, un accord régional définit les règles à respecter au sein du transport sanitaire réunionnais, c’est-à-dire les ambulanciers", rappelle Jean-Claude Saingainy.

200 heures de travail par mois

"Avant cet accord et du fait de la non-application de la convention collective sans la mention extension, les employeurs ambulanciers réunionnais ne respectent pas les dispositions du Code du travail", précise-t-il.
En réalité que se passe-t-il suite à la signature de cet accord ? "85% des employeurs ne le respectent pas", constate-t-il avec amertume. Il passe à loupe ces infractions : "non-respect des 35 heures, non-respect des salaires, non-respect et non-paiement des heures supplémentaires, la non-mise en circulation des feuilles de routes où les employés notent les heures toutes les semaines, leurs heu res effectuées avec leur signature et celle de leur employeur, les taux horaires conventionnels ne sont pas ou très peu appliqués, la non-mise à disposition des plannings 15 jours avant les permanences, la non-mise en place d’un planning annuel afin de déterminer avec précision les heures d’équivalence...".

Que font CGSS, DRASS et DDTE ?

Dans cette profession, d’après les représentants de cette fédération, "les ambulanciers perçoivent le SMIC pour 200 heures de travail et plus pour certains". Dans ces conditions, la formation des ambulanciers passe aux oubliettes. Devant tant d’anomalies, Jean-Claude Saingainy et Patrick Vigne s’inquiètent "du silence de la CGSS, DRASS et DDTE".

Jean-Fabrice Nativel


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