Rencontres territoriales sur le plan pluriannuel contre la pauvreté

Des mesures relativisées par la situation spécifique de La Réunion (suite)

30 octobre 2013

Stéphane Nicaise

Stéphane Nicaise : 50% des formateurs en illettrisme mis dehors

12 formateurs en lutte contre l’illettrisme sur 24 ne pourront pas être renouvelés l’année prochaine faute de financement, précise le vice-président de l’AREP car « la Région a décidé de faire une pause », et que l’État ne remettra sans doute pas les crédits au même niveau. L’illettrisme cause nationale, c’était en 2013 et pas en 2014.

Il constate que l’éducation populaire est au cœur de ce plan sans être nommée, puisqu’il est question de la participation des pauvres à la recherche de solutions.

Thierry Hergault

Thierry Hergault : passer aux actes

Le délégué régional de la Fondation Abbé Pierre note que 10 mois ont été perdus, car le plan existe depuis janvier. Donc « il faut passer aux actes ».

Il demande aussi que les logements sociaux soient plus adaptés aux caractéristiques de la population. Seuls 9% sont des T1 alors que beaucoup de personnes sont isolées, ou en décohabitation. Il est aussi important de « mieux utiliser le contingent préfectoral ».

« Beaucoup reste à faire » dans la lutte contre l’habitat indigne, le PDLHI est « une coquille vide ».

Philippe Yee Chong Tchi Kan

Philippe Yee Chong Tchi Kan : du CCAS au CCAGR

Le représentant du Comité de l’Appel de l’Ermitage rappelle que la pauvreté n’est pas conjoncturelle, mais repose sur une injustice historique. En 1848, lors de l’abolition de l’esclavage, les ex-esclavagistes ont touché une indemnité de 750 francs par esclave, tandis que les ex-esclaves n’ont rien eu.

La loi du 19 mars 1946 promettait l’égalité sociale au 1er janvier 1947, cela n’a pas été le cas. La pauvreté aurait pu alors être éradiquée à ce moment-là.

C’est donc une politique générale qui doit être mise en œuvre. D’où une proposition : transformer les CCAS en CCAGR, centre communal d’actions génératrices de revenus.

Paulet Payet

Paulet Payet : pour le rétablissement du RSTA

Le maire du Tampon demande le rétablissement du RSTA. Sa fin est une perte de pouvoir d’achat de 12% pour les salariés les plus modestes. Il est aussi pour une revalorisation des petites retraites et des retraites agricoles.

Il propose une alternative à la "garantie jeunes" : que les fonds servent à subventionner des emplois à temps partiel dans l’artisanat.

Eric Fontaine

Eric Fontaine : 10 millions d’euros d’impayés

L’administrateur de la CNL indique que la somme des impayés dans le parc social atteint 10 millions d’euros, et que les jeunes salariés sont exclus des logements sociaux, faute de revenus suffisants.

Jean-Pierre Técher

Jean-Pierre Técher : des contrats aidés à 35 heures

Les 2% de hausse du RSA, c’est l’équivalent de 9 euros par mois. C’est nettement insuffisant pour le représentant d’AC Chômage. En matière de contrat aidé, l’État doit montrer l’exemple, dit-il. En augmentant le temps de travail à 35 heures, il augmentera le salaire des travailleurs.

Alexia Aky

Alexia Aky : « quand vous voulez on échange nos places »

« J’ai le RSA et 4 enfants. Quand vous voulez, on échange nos places ». La représentante d’AC Chômage met en évidence le problème des garanties demandées aux parents pauvres pour que leurs enfants puissent accéder à une résidence universitaire du CROUS.

Georges Faubourg

Georges Faubourg, ATD Quart monde

Comment faire entendre la voix des pauvres ?

Kety Lisador

Kety Lisador : pour un revenu de base

Kety Lisador a expliqué le fonctionnement du revenu de base, versé sans condition à tout le monde afin que chacun puisse pleinement s’investir dans une activité de son choix.

Gilles Leperlier

Gilles Leperlier : « à quand un plan hors norme ? »

Le représentant de l’AJFER rappelle qu’il y a déjà eu 80 types de contrats différents pour lutter contre le chômage des jeunes, mais le chômage des jeunes continue d’augmenter. Rappelant que la situation sociale de notre île est qualifiée de « hors-norme » , Gilles Leperlier demande : « à quand un plan hors-norme ? »

Wilson Arhiman

Wilson Arhiman : une autonomie face au clientélisme

Pour le représentant du Mouvement des chômeurs de France, la "garantie jeunes" est « une autonomie de gagnée face au clientélisme politique local ».

Georges Arhiman

Georges Arhiman : où sont les autres parlementaires ?

Il constate qu’il est rare qu’un Réunionnais d’origine africaine puisse occuper un poste à responsabilité à La Réunion et il déplore qu’un seul parlementaire sur onze soit présent.

Synthèse de François Chérèque

L’État doit aider La Réunion, mais La Réunion doit pouvoir faire, a-t-il dit en substance.

Les revendications de la CGTR

Voici les propositions présentées hier par le syndicat lors de son rassemblement devant l’entrée des Rencontres territoriales.

« Le SMIC à 1700 euros nets. Comment peut-on vivre décemment avec moins ?

La généralisation du bonus COSPAR à toutes les entreprises et collectivités locales ;

La revalorisation significative des minimas sociaux ;

La fin des temps partiels imposés, notamment aux femmes ;

La mise en place d’un dispositif de crise pour les salariés en difficulté, à l’instar de ce qui existe pour les entreprises. Cette structure devra regrouper le secteur bancaire, les bailleurs sociaux, les Finances publiques, la CAF, etc, et proposer des solutions d’allègement des dépenses pour les salariés en situation de détresse financière et sociale.

La refonte des aides aux entreprises favorisant l’emploi et de meilleures conditions de travail. »
Les 5 objectifs du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté

- Comprendre la pauvreté et ses nouvelles formes.

- Ne plus stigmatiser, et donc porter un nouveau regard sur les pauvres. Car une personne ne fait pas le souhait d’être pauvre.

- Faire participer les pauvres à la recherche de solutions.

- Faire appliquer les droits.

- Décloisonner les politiques publiques.

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