L’association Momon papa lé la demande au Préfet d’agir

Des mesures urgentes pour combattre la violence contre les femmes

6 octobre 2006

L’association Momon papa lé la doit rencontrer le Préfet le 16 octobre prochain pour lui proposer d’adopter des mesures immédiates pour protéger les femmes battues. Déjà, l’association prépare cette rencontre en diffusant des pétitions pour soutenir entre autres la demande de création d’une brigade spécialisée contre les violences faîtes aux femmes. Paul Fotse Njongang, de la Fédération locale du PS, a décidé de leur apporter un appui politique.

L’association Momon papa lé la veut des actions tout de suite. À situation urgente, mesures urgentes. Près de 15% des femmes réunionnaises sont victimes de violence, contre 8% des femmes en métropole. La Réunion ne peut pas attendre le vote de la loi cadre, dans 2, 3 ou 4 ans, pour venir en aide à ces femmes. Certes il existe le 115, on intervient aussi auprès des scolaires pour faire de la prévention, il y a dans chaque gendarmerie un correspondant, des actions sont menées, mais selon Patrick Savatier, porte-parole de Momon papa lé la, "elles manquent d’ordre", ce qui empêche souvent l’efficacité face à des situations urgentes.

Un numéro vert et une brigade spécialisée

L’association demande donc au Préfet de faire de La Réunion un département pilote contre les violences conjugales. Grâce à une sorte de “plan Orsec”, selon Paul Fotse Njongang, représentant le PS. "Un plan qui fixe d’emblée la tolérance zéro, avec la mise en place de choses simples : un numéro vert qui aboutit obligatoirement à une mise en relation avec la brigade spécialisée qui se déplace, par exemple, pour prendre la plainte de la victime". Or, pour l’instant, il n’existe pas d’équipe de professionnels qui peuvent prendre en charges les cas des femmes victimes. Il manque par exemple d’interprètes mahorais, malgaches et même créoles pour aider les gendarmes à mieux comprendre la démarche de ces femmes quand elles appellent au secours. Pour Patrick Sabatier et Paul Fotse, il faut plus de centralisation et de coordination des services pour répondre aux situations de menace.

Un combat qui dépasse les divergences politiques

En apportant ces propositions au Préfet, l’association espère que le représentant de l’État "montrera enfin au peuple réunionnais qu’il n’a pas besoin d’une loi pour prendre à bras le corps le problème". Dans ce dossier, Momon papa lé la est soutenue par le PS. Paul Fotse précise ainsi qu’"un relais politique est nécessaire pour faire entendre une association, d’autant plus contre un fléau qui gangrène la société réunionnaise, et qui lui fait honte". Patrick Savatier croit, quant à lui, que "tous les partis politiques doivent porter ce combat de société" et il se dit prêt à recevoir tout parti politique, à l’exception du Front national.

E. P.


An plis ke sa

Ségolène Royal devrait rendre visite à l’association Momon papa lé la le 13 ou 14 octobre

Concernant la marche blanche de Saint-Benoît, le 4 octobre, en hommage à Fabiola Silotia, Patrick Savatier s’est dit surpris par le nombre de personnes présentes. "Beaucoup de gens se sont mobilisés en très peu de temps. Les Réunionnais ont envie de défendre leur dignité".


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