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Des parlementaires de La Réunion refusent de rencontrer Annick Girardin

Des députés et des sénateurs boycottent une invitation de la ministre des Outre-mer

vendredi 30 novembre 2018, par Manuel Marchal


Ericka Bareigts, Huguette Bello, Michel Dennemont, David Lorion, Viviane Malet, Jean-Luc Poudroux, et Nathalie Bassire ont refusé de rencontrer hier la ministre des Outre-mer. Les six premiers estiment en substance que c’est aux gilets jaunes de parler à leur place. Or, ces parlementaires ont promis à leurs électeurs de porter leurs voix auprès du gouvernement. Souhaitons que ces élus prendront malgré tout leur place dans le débat qui ne manquera pas d’arriver sur la construction d’un projet pour La Réunion.


Dans un communiqué diffusé hier, Ericka Bareigts, Huguette Bello, Michel Dennemont, David Lorion, Viviane Malet et Jean-Luc Poudroux ont annoncé leur refus de rencontrer la ministre des Outre-mer. Nassimah Dindar a publié un communiqué allant dans le même sens. Nathalie Bassire ne s’est pas non plus présentée à la préfecture, ainsi que Nadia Ramassamy. Un autre absent, Jean-Louis Lagourgue, avait une excuse : il n’est pas à La Réunion.
Ces élus motivent leur refus de cette façon :

« Cette rencontre, non inscrite au programme officiel, intervient alors que l’ensemble des collectifs citoyens n’ont pas encore pu s’entretenir avec la Ministre et présenter leurs doléances. La visite de la Ministre doit permettre en priorité un échange avec les citoyens. Pour notre part, nous n’avons cessé, durant ces 18 derniers mois, de faire des propositions en faveur du pouvoir d’achat, de l’emploi et du logement, d’alerter sur la vie de plus en plus chère, d’attirer l’attention sur l’avenir de la jeunesse. En vain. Nos inquiétudes et nos propositions rencontrent pourtant celles que nos concitoyens expriment fortement depuis plus de dix jours. Nous resterons donc attentifs au travail qui est mené avec le mouvement citoyen et aux propositions qui seront faites. Mais nous déclinons l’invitation de ce soir. »

Cet argument interroge. Ce boycott aurait pu se comprendre si la ministre avait fait des déclarations agressives envers les Réunionnais, ou si sa visite avait été marquée par une forte répression du mouvement social. Or Annick Girardin a placé son séjour sous le signe du dialogue et de la transparence, avec des rencontres diffusées en direct. Elle a également multiplié les appels au calme et à la retenue.

Ceci amène donc à cette analyse suivante. Quand ces parlementaires étaient candidats à leur poste, ils s’étaient engagés devant les électeurs à porter la voix de la population. Au moment où La Réunion connaît une crise historique, ils ont décidé de ne pas porter cette voix. Considèrent-ils que cette mission relève désormais des gilets jaunes ? Cela interroge donc sur la pertinence du mandat que les électeurs leur ont confié.

Souhaitons que ces élus prendront malgré tout leur place dans le débat qui ne manquera pas d’arriver sur la construction d’un projet pour La Réunion.

M.M.


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