Comparatif INSEE des prix Réunion-France

Des produits alimentaires jusqu’à 37% plus chers en 2010

9 juillet 2010, par Edith Poulbassia

Certes, le niveau général des prix est supérieur de 6% à La Réunion. L’écart avec la France métropolitaine a légèrement diminué en 25 ans. Mais les produits alimentaires restent élevés. De 11% à 37%, en fonction des habitudes de consommation. Le Domien ne doit pas s’aventurer à consommer à la mode métropolitaine.

L’INSEE a rendu publique hier une étude comparative des prix entre les DOM et la France métropolitaine en 2010. Il s’agissait de « répondre à une demande sociale forte, en particulier dans le cadre des Etats-Généraux de l’Outre-mer ». Et on y apprend que l’écart de prix entre La Réunion et la France métropolitaine est exactement de 6,2%.
Cet écart est de 8,3% pour la Guadeloupe, 9,7% pour la Martinique et 13% pour la Guyane. La Réunion serait donc le Département d’Outre-mer où la différence avec la France métropolitaine est la moins marquée. L’INSEE a pris en compte 400 familles de biens et de services. Aussi bien l’alimentation que l’habillement, les loisirs, les communications, la santé, les consommations liées au logement, l’alcool.

Record en Guyane et Martinique

Mais cet écart de 6% cache bien des disparités. Il est en quelque sorte un compromis entre le panier type de consommation d’un ménage métropolitain et le panier type de consommation d’un ménage local. Les deux ménages ne consommant pas les mêmes produits de la même façon.
La différence Réunion-France métropolitaine s’explique surtout par la cherté des produits alimentaires, alors que ce poste de dépense représente 15% du budget des ménages. Mais pour l’INSEE, les écarts de prix diffèrent selon les habitudes de consommation.
Un ménage métropolitain qui vit à La Réunion et qui conserve ses habitudes de consommation est confronté en 2010 à des prix supérieurs de 36,6% pour l’alimentation.
Un ménage local, avec donc des habitudes de consommation locales, doit tout de même payer 11% plus cher son alimentation. Pour faire simple, se nourrir serait donc moins cher pour celui qui se contente de son riz, grain, rougail. Seul lot de consolation, l’alcool local est plus abordable qu’en France métropolitaine.
Pour comparer, ce sont surtout la Guyane et la Martinique qui battent le record des prix de l’alimentation. De 22% à 49% pour la Guyane, de 14% à 44,6% pour la Martinique et de 9% à 34% pour la Guadeloupe.

Un écart qui a diminué

L’INSEE relève également que les prix sont plus élevés à La Réunion pour la santé, les communications (internet, téléphonie, envois postaux). En revanche, en ce qui concerne les écarts de prix des consommations liées au logement (loyer, charges, électricité et eau), « les prix de métropole sont supérieurs de plus de 14% à ceux pratiqués localement à La Réunion, en prenant comme référence la structure de consommation réunionnaise ».
De 1985 à 2010, les écarts de prix, hors loyer, ont peu évolué entre les DOM et la France métropolitaine. Sauf à La Réunion, où ces écarts ont légèrement diminué : de 18% à 13% sur la base d’un panier métropolitain.
L’INSEE note donc que « les écarts de prix entre territoires sont plus forts du point de vue d’un ménage métropolitain que de celui d’un ménage ultra-marin ». En gardant son mode de vie, un ménage métropolitain augmente son budget consommation de 12,4% en venant s’installer à La Réunion. Un ménage réunionnais s’installant en France métropolitaine ne verrait pas en revanche son budget bouger.

EP

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