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Seniors en emploi à La Réunion : les principaux facteurs de fragilisation
24 octobre 2007
Mise à l’écart, absence d’avancement, accès limité ou inexistant à la formation continue, difficultés relationnelles avec les jeunes salariés, sentiment de se sentir « poussé vers la sortie » : si certains seniors vivent plus ou moins sereinement leur vie au travail, d’autres se sentent fragilisés. C’est ce qui ressort du 3ème volet de l’étude confiée à l’ODR dans le cadre du projet européen Equal “50 et +” visant à lutter contre les discriminations liées à l’âge sur le marché du travail.
A l’occasion des Journées pour l’emploi 2007, Séverine Jetter, chargée d’études à l’ODR (Observatoire du Développement de La Réunion), a fait le point, hier à l’ADPE, sur les différents facteurs de fragilisation des seniors en emploi à La Réunion ; résultat d’entretiens qu’elle a conduits auprès de salariés du privé âgés de 50 ans et plus, de médecins du travail et d’acteurs de la formation professionnelle continue.
Taux d’emploi des seniors : la France mauvaise élève
Si l’on parvient, à partir des fichiers de l’ANPE, à recenser le nombre de demandeurs d’emploi de 50 ans et plus (9.857 en octobre 2005), il est en revanche difficile de chiffrer la part des seniors dans l’effectif salarial aujourd’hui à La Réunion. Il faut alors se tourner vers les fichiers des médecins du travail d’Intermétra-Métrag pour trouver une proportion de 13,2% de seniors sur les 90.000 salariés du secteur privé suivis (sauf BTP). Sachant que dans 10 ans, les Réunionnais de plus de 50 ans seront deux fois plus nombreux, et compte tenu de la réforme des retraites qui impose un allongement de la durée de travail, la part de seniors en recherche d’emploi et en emploi va forcément augmenter. Les entreprises sont d’ores et déjà confrontées à de nouveaux enjeux tels que la prise en compte de la mixité des âges en leur sein, la gestion des fins de carrières, l’organisation de travail pour les 50 ans et plus. Sont-elles préparées à ce nouveau contexte démographique ? Il suffit de rappeler que la France est classée 17ème parmi tous les pays européens pour son taux d’emploi des seniors pour comprendre que le vieillissement de la population active n’est pas encore admis, considéré par l’entreprise.
Le second volet de l’étude conduite par l’ODR intitulé “Seniors et marché du travail : la vision des employeurs” témoigne d’ailleurs d’attentes et de visions contradictoires entre demandeurs d’emploi seniors et employeurs. Un décalage qui appelle à un changement de mentalité à l’égard des plus de 50 ans (perçus comme des salariés moins productifs, moins motivés...), qui remet en cause les qualités spécifiques d’un salarié plus avancé en âge et soulève la nécessité d’un accompagnement des seniors pour leur permettre de répondre aux nouveaux objectifs des entreprises.
Carrière au point mort
Cette nouvelle étude nous en apprend davantage sur le quotidien des seniors en emploi, cette fois. Elle dégage trois catégories de salariés de 50 ans et plus : « ceux qui vivent sereinement leur fin de carrière et dont l’âge est plutôt un facteur de valorisation » ; « ceux qui subissent leur quotidien professionnel sans souhait ou possibilité d’évoluer, ni opportunité de formation, mais sans en souffrir véritablement » ; enfin « ceux qui connaissent de véritables difficultés, qui ont le sentiment d’être mis à l’écart, voire “poussés vers la sortie” ». Séverine Jetter, qui a conduit les entretiens, précise que ce sont surtout les seniors occupant des postes à responsabilité qui se sentent valorisés, voire « des relais de la mémoire de toute l’entreprise ». D’autres vivent, selon elle, « des situations complexes, voire difficiles ». « Certains se sentent mis à l’écart des projets, des décisions, parlent de décalage avec les plus jeunes ou de conflits intergénérationnels. La promotion est très disputée, surtout dans le secteur bancaire. Il faut mériter sa place, sa promotion, d’où une certaine difficulté pour les plus anciens à conserver un positionnement plus serein ». Sur ce point, les études engagées en Métropole démontrent que les possibilités de promotion sont quasiment à l’arrêt pour les seniors en emploi, qu’avec l’âge, les perspectives d’évolution de carrière sont plus limitées. Localement, les acteurs de la formation professionnelle continue soulignent effectivement que son accès diminue avec l’âge. L’étude de l’ODR note que « cette tendance s’accentue si l’on se trouve dans une entreprise de petite taille et si le senior est une femme ».
Face aux discriminations : certains se battent, d’autres abdiquent
Selon l’ARGFP (Association Régionale de Gestion de la Formation Professionnelle), sur 100 personnes en formation issues d’entreprises de moins de 10 salariés, moins de 4 ont plus de 50 ans. Il apparaît que les entreprises ne trouvent pas opportun d’investir sur la formation des seniors, mais il faut remarquer que ces derniers ne sont pas intéressés par de nouvelles connaissances souvent réglementaires qui n’offrent aucune perspective d’évolution dans l’emploi. Néanmoins, l’étude de l’ODR souligne que « la majorité des seniors témoigne d’un attachement fort à l’emploi » et que leur souhait de partir à la retraite est dû, le plus souvent, aux « comportements discriminants des dirigeants et de l’encadrement ». Une discrimination à laquelle chacun fait face à sa façon. « Certains se battent, ils vont essayer de prouver qu’ils méritent leur salaire, explique Séverine Jetter. Il y a ceux, plus résignés, qui vont se laisser mettre à l’écart. Soit on leur demande de partir, soit ils vont se faire le plus petit possible pour qu’on ne leur demande pas de partir ».
Stéphanie Longeras
An plis ke sa
“50 et +” est un projet européen estampillé Equal (fonds européens finançant des projets combattant les discriminations et visant à réduire les inégalités pour une meilleure cohésion sociale). Le projet conduit à La Réunion vise à lutter contre les discriminations liées à l’âge, que ce soit au niveau de l’embauche ou du maintien dans l’emploi des plus de 50 ans. Il rassemble 5 partenaires : le CNASEA (Centre Nationale pour l’Aménagement des Structures des Exploitations des Agricoles), l’AMF (Accompagnement et Management de la Formation), l’EEI (Espace Emploi International de l’Agence Nationale pour l’Emploi), la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de La Réunion et l’ODR.
Les études préliminaires, confiées à l’ODR, visant à mieux cerner la problématique de l’emploi des seniors à La Réunion se découpent en trois volets : “Les demandeurs d’emploi à La Réunion”, “Seniors et marché du travail : la vision des employeurs”, “Les seniors en emploi : principaux facteurs de fragilisation”. Vous pouvez accéder à la synthèse des études sur : http://www.50etplus.re
La santé des seniors au travail
Améliorer les conditions de travail pour tous
Pour démonter une autre idée reçue sur les seniors en emploi, il faut rappeler que les arrêts maladies et accidents du travail ne sont pas plus fréquents chez les 50 ans et plus que chez les autres salariés. Certes, si l’avancée en âge induit logiquement des troubles de santé, ces derniers n’entravent pas forcément l’exercice du travail. La santé au travail des seniors est fonction de différents facteurs tels que le métier bien sûr, le début de la professionnalisation, les tâches demandées ou encore de la prise en compte ou non par l’entreprise de mesures préventives (ergonomie des postes de travail, temps de pause...). Séverine Jetter rappelle que, selon les médecins et salariés, des compensations organisationnelles (relais des jeunes salariés sur certaines tâches) ou techniques sont possibles. On pourrait même dire nécessaires, compte tenu des nouvelles organisations de travail au sein des entreprises marquées par les exigences de productivité et de flexibilité qui n’accordent pas le temps nécessaire au senior de mettre à profit son expérience. Interrogée dans le cadre de cette étude, le docteur Jacqueline Onde Rezzi, Médecin du Travail à Intermétra Métrag, offre un témoignage très complet et intéressant. Elle conclut son propos en ces termes : « Il me parait discriminatoire de systématiser une population senior en situation de travail et qu’il faudrait plus s’attacher à améliorer les conditions de travail dans toutes leurs dimensions socio-psycho-médico-techniques du poste de travail pour conserver le principe du droit au travail actuel ou futur, principe fondamental de la définition de l’OMS, d’une bonne santé et que le salarié soit reconnu pour ce qu’il fait et non ce qu’il est : le travail sera et restera alors un puissant facteur de développement de la santé ».
SL
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Messages
24 octobre 2007, 21:36, par nicolas de louest
ce constat s’appliquerait il aux "travailleurs" de la classe politique ..?