Ce que prévoit l’application d’un ’accord Bino’ à La Réunion

Des troubles sociaux à la veille de la présidentielle de 2012

6 avril 2009, par Manuel Marchal

L’application de l’accord Bino à La Réunion conduirait à deux conséquences : la ruine de milliers d’entreprises et des troubles sociaux à la veille de l’élection présidentielle. Qui a choisi ce délai de trois ans et pourquoi ?

En Guadeloupe, l’État a proposé un dispositif d’aide aux entreprises s’étalant sur trois ans. Il prévoit le versement aux salariés d’un RSTA de 100 euros par mois pendant trois ans. Pour leur part, les entreprises versent 50 euros par mois la première année, 100 euros par mois pendant deux ans, puis devaient prendre à leur charge la totalité de l’augmentation de 200 euros au bout de trois ans. C’est ce qui devait se passer en cas d’extension de l’accord.
À La Réunion, c’est cet accord que le préfet a voulu imposer, avec une seule différence : une augmentation de 150 euros par mois au lieu de 200.
Ce délai de trois ans n’est pas sans conséquence, car l’application de l’accord Jacques-Bino aurait donc conduit à une transition quelques mois avant la prochaine élection présidentielle.
Le refus d’engager les entreprises au-delà d’une durée de trois ans en cas d’extension de l’accord fait donc craindre les pires troubles sociaux. Appliqué à La Réunion, un accord de ce type aurait conduit à une perte de pouvoir d’achat de 100 euros pour plus de 100.000 travailleurs. Qui a choisi ce délai de trois ans et pourquoi ?
Car en tout état de cause, l’annonce d’une diminution du pouvoir d’achat tomberait mal en pleine campagne pour l’élection présidentielle, d’autant que Nicolas Sarkozy a fait de l’augmentation du pouvoir d’achat un de ses engagements principaux.
Les désordres sociaux à la veille de la présidentielle seraient sans aucun doute la conséquence de l’application de tels accords. Dans quel but ?
Un autre élément troublant est l’injonction faite à toutes les entreprises de contribuer de la même façon à l’augmentation des salaires, sans prendre en compte leur situation. "Témoignages" a déjà rappelé que cette proposition du préfet conduira à la faillite de nombreuses TPE, et donc à la concentration de l’outil de production. La fin de l’application de cet accord coïncide avec la lancement dans l’Outre-mer du RSA. Mais si des milliers d’entreprises ont fait faillite, quelles seront alors les possibilités d’emploi pour ceux qui auraient droit au RSA ? Est-ce un moyen de vouloir faire à nouveau des économies sur le dos des habitants de l’Outre-mer en empêchant l’application du RSA ?
Ce sont toutes ces questions que soulève la volonté d’un préfet de vouloir imposer un accord qui prend l’eau de toute part.

M.M.

Lutter contre la vie chèreRSA - RSTA

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