Les syndicats étaient unis pour défiler, et près de 2200 personnes étaient dans les cortèges, selon les données de la Préfecture. Munis de tambours, casseroles et marmites, ils scandé dans les rues de Saint-Denis et Saint-Pierre.

La mobilisation a été beaucoup plus importante que lors des manifestations précédentes. CGTR, CFDT, FO, FSU, UNSA, Solidaires, Saiper, CFTC, CFE-CGC, FGR, Unef, et Attac, tous réunis pour la première fois depuis 1968.

Selon la préfecture, 1 100 manifestants étaient dans le cortège à Saint-Denis, et selon les syndicats, ils étaient 3 000. Dès 9h, les premiers manifestants se sont rassemblés à Saint-Denis et à Saint-Pierre.

Vers 10h, à Saint-Denis, le cortège est parti du Jardin de l’Etat pour emprunter la rue de Paris et rejoindre la préfecture. Un pique-nique s’est ensuite tenu sur le Barachois, fermé à la circulation durant plusieurs heures.

Plusieurs personnalités politiques étaient aussi dans le cortège : Huguette Bello présidente de région, Philippe Naillet, député PS, Carole Delga, présidente de l’association des régions de France, Karine Lebon, députée, Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne. En visite dans l’île, Clémentine Autain, députée de la France Insoumise a défilé aux côtés du député Jean-Hugues Ratenon.

Cette dernière a déclaré qu’il s’agit d’un "1er mai historique qui se déroule dans un contexte particulier avec un président qui a décidé d’affronter son peuple, au lieu de le représenter donc nous sommes dans une grave crise de régime". "C’est la fête du travail, il faut faire la fête, mais aussi créer toutes les conditions pour que Macron tombe", a ajouté Jean-Hugues Ratenon.

A Saint-Pierre, le départ s’est fait du boulevard Bank pour terminer sur le front de mer. Selon la préfecture, 1 100 manifestants étaient aussi mobilisés. Selon les syndicats, ils étaient entre 2 000 et 2 500 à Saint-Pierre.

Tous unis pour protester contre la réforme des retraites. Reportage à Saint-Pierre, Lucas Gobalou délégué fédéral FO services publics, a expliqué que "nous voyons qu’aujourd’hui, la mobilisation n’est pas affaiblie, donc l’objectif est de montrer notre détermination, on ne lâche rien sur ce combat et on demande au gouvernement le retrait de cette loi".

Syndicalistes, travailleurs et politiques étaient également dans le cortège à Saint-Pierre. Interrogé par Antenne Réunion, Elie Hoarau, ancien député PCR, "cette manifestation montre que vraiment la volonté de changer de politique et faire une politique respectueuse des intérêts des travailleurs des plus faibles".

De son côté, Jean-Yves Hoarau, secrétaire général CFTC Santé, a estimé qu’"il faut revaloriser les salaires bien sûr le premier mai c’est une fête symbolique mais on est là aussi pour dire symboliquement qu’on est toujours contre la réforme des retraites".

En effet, "à l’heure où les droits sociaux sont de plus en plus menacés, après des semaines de grève contre la réforme, il était important que nous soyons tous là. Je suis contente de voir qu’il y a beaucoup de monde, les gens se battent pour leurs droits", a expliqué Émeline K/Bidi, députée de la 4e circonscription.

Pour Joël Dalleau, secrétaire général de la CFDT, "ça reste toujours une contestation même si elle coïncide avec le 1er mai qui est un droit de travail pour les salariés. Je pense que cette manifestation marque encore une fois que nous sommes contre cette réforme".

Il ajoute au micro d’Antenne Réunion que la mobilisation ne va pas s’arrêter à là. "On va continuer de sensibiliser nos adhérents, nos militants. Notre objectif c’est de défendre l’intérêt des salariés".