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22 novembre 2006
Dans la manifestation syndicale qui a traversé Saint-Denis de l’ancienne gare routière à la Préfecture, plusieurs salariés ont informé “Témoignages” sur le dialogue social dans les entreprises, publique, semi-publiques ou privées.
Jean-Max, ouvrier principal (TOS) dans un collège, titulaire depuis 26 ans, a une pratique du dialogue... et l’expérience de son usage par l’Education nationale et sa tutelle... A la CGSS, quatre délégués syndicaux CGTR font aussi l’expérience du “dialogue” dans une grosse entreprise. Au Conseil général, Moïse est responsable de section CFDT et constate que, dans une institution où les syndicats sont reconnus, ils sont aussi souvent « mis devant le fait accompli ». A la SHLMR, un délégué CFDT note un « manque de solidarité » entre salariés tandis qu’à la SEMADER, un de ses collègues fait observer qu’il n’est pas simple d’entretenir un dialogue social quand « on change de directeur tous les deux ans ».
Une salariée du Centre de rééducation de la Ressource - où travaillent plus de 300 personnes - a plus envie de parler des congés-solidarité que des conditions du dialogue dans l’entreprise : un symptôme ?
Le seul qui estime pratiquer un vrai dialogue avec ses employeurs, dans l’entreprise d’agroalimentaire qu’il sert depuis 15 ans, est Josian, délégué syndical CGTR et conseiller aux Prud’hommes depuis cinq ans.
Syndicaliste chevronnée elle aussi, Marlène Derfla, secrétaire générale de la Fédération Commerce à la CGTR, a surtout affaire à des patrons qui refusent le dialogue et licencient les représentants syndicaux.
Dans des situations différentes et chacun avec son expérience, ils témoignent du chemin qui reste à faire pour instaurer un véritable dialogue pour le règlement des problèmes posés dans les entreprises : salaires, conditions de travail, embauches, formation... Encore trop rares sont les entreprises qui, ici, développent une culture du dialogue dans la réciprocité.
Témoignages
• Marlène Derfla, secrétaire générale de la Fédération Commerce (CGTR)
En lutte contre des “patrons harceleurs”
« C’est dégueulasse... » L’expression revient à plusieurs reprises dans son récit. La responsable syndicale appuie des salariés d’une chaîne de magasins, du genre “discount’ ou approchant, harcelés par une direction qui cherche à les pousser à la démission plutôt que de les licencier “proprement”, si l’on peut dire.
« Il a déjà fallu faire grève pour mettre en place les élections des représentants du personnel à Décocentre, Déco Sud, Décorama et Décocash », rappelle-t-elle. Puis le patron a viré les représentants du personnel et harcelé le délégué syndical jusqu’à ce qu’il soit déclaré “inapte au travail”. « Le patron fait ce qu’il veut et n’a aucun respect de la Direction du travail », expose-t-elle.. Cinq autres salariés sont sous pression. « Certains ont démissionné, d’autres sont en congé-maladie... Le patron a embauché des jeunes sur les Contrats Nouvelle Embauche (CNE) et il humilie les salariés en CDI, il les insulte devant les jeunes. C’est un de ces patrons qui investissent ailleurs, ouvrent des entreprises à l’étranger. Il prend des contrats aidés - qui sont toujours des précaires - pour les subventions et il veut faire partir les anciens. »
Dans ce genre de situation, pas la peine de parler de dialogue social. « Y’en a pas. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) n’avancent pas, les patrons ne veulent pas négocier. La seule voie pour avancer, c’est que les salariés s’unissent et se mobilisent. Il n’y a que comme cela qu’on peut se faire respecter », dit Marlène Derfla.
Le bon vieux rapport de force... La responsable syndicale a à ce sujet un message simple et clair : « Dans le Commerce, il faut que les chefs d’entreprise comprennent que s’ils veulent faire du profit, il faut qu’ils paient décemment les salariés ».
• Dans le privé (agro-alimentaire)
Un exemple de dialogue plutôt rare
Josian Promi est dans la même entreprise d’agroalimentaire depuis quinze ans. Délégué syndical, il a participé à des réunions mensuelles avec l’ancienne direction (le directeur a pris sa retraite le 31 septembre), « là où les délégués posent toutes les questions sociales : la sécurité, l’hygiène, les conditions de travail », dit-il.
Dans l’entreprise, la moyenne d’âge est de 40 ans et il n’y a qu’un ou 2 salariés prêts à partir sur le congé-solidarité. « Par la discussion, nous avons pu introduire la prime d’intéressement mensuelle, après la grève pour les 35h en 1999 ; et le ticket-restaurant, dans le cadre de la NAO, pour lequel le syndicat FO, majoritaire depuis deux ans dans l’entreprise, s’est beaucoup impliqué ». Josian, lui, est très impliqué syndicalement dans l’Union régionale Sud-CGTR, depuis cinq ans. Une situation là encore négociée avec l’ancienne direction. « On aurait pu me virer, comme cela se fait ailleurs », dit-il.
Le nouveau directeur est un ancien cadre, présent depuis longtemps dans l’entreprise et ancien conseiller aux Prud’hommes, comme Josian.
Alors sans confusion des genres et sans compromissions, les deux hommes peuvent estimer se connaître et, peut-être s’apprécier et se comprendre.
Il connaissait bien aussi l’ancien directeur et cela n’a pas empêché deux grèves dures- la première surtout, en 1993 - de se produire. A chacun son rôle et ses responsabilités.
• Au Centre de rééducation (La Ressource)
« Besoin de partir... »
La jeune femme veut rester anonyme. Elle n’est ni déléguée syndicale ni représentante du personnel, milite à la CFDT et préfère dire en quoi le Congé-solidarité est important, dans sa branche, plutôt que de parler du dialogue social. « Avec la solidarité, on arrive à se faire entendre » expédie-t-elle très vite.
« Le congé-solidarité a bien marché chez nous ; il y a eu pas mal d’embauche de jeunes et c’est important. Après plus de 25 ans passés dans le monde du handicap, il vaut mieux aller voir ailleurs. Et les enfants aussi ont besoin de gens plus jeunes pour s’occuper d’eux. Surtout que l’IRTS forme des éducateurs ou éducatrices qui vont avoir besoin de travailler... », explique-t-elle.
• À la SHLMR
« Manque de solidarité »
« Il y a un manque de solidarité entre salariés et syndicats », relève un syndicaliste CFDT. « il y en a qui se battent et d’autres... i atann manzé kui... Ou kompran amoin ou la ? » Ce qu’il y a à comprendre, c’est que certains se battent, manifestent, cuisent sous le soleil malgré les banderoles et les casquettes syndicales, tandis que d’autres... « Nou nou fé sa pou la solidarité », ajoute-t-il.
Son voisin de banderole travaille à la SEMADER et donne dans le même registre. « Cette année, la Semader va accorder une prime (d’intéressement au résultat) à 51 méritants. Il y en a cent qui rest a tèr... Les cent devraient être ici, non ?! » Cette décision de la direction n’a été débattue par personne, selon lui. Et comment discute-t-on dans une entreprise dont « le directeur change tous les deux ans » ?
• Au Conseil général
« C’est difficile, comme partout »
Moïse Mazeau est responsable de section, délégué CFDT et siège à ce titre dans plusieurs commissions du Département. Son camarade Daniel Pothin est conseiller syndical.
Et pourtant dit le délégué, « Les syndicats ont du mal à se faire entendre. Souvent ils sont mis devant le fait accompli. Quand ils découvrent les dossiers, tout est “plié”... Il y aurait des choses à dire avant que les dossiers n’arrivent en commission », observe-t-il.
C’est pourquoi les bonnes vieilles méthodes ont encore de beaux jours devant elles : tracts, appel à manifester ou menace de grève.
Cette année, la CFDT en a usé pour faire revoir le régime indemnitaire des salariés du Département. « Celui adopté le 19 juin n’avait pas demandé l’avis des syndicats. On accordait royalement 240 euros de prime pour un directeur et 2 euros pour d’autres salariés. Un préavis de grève lancé il y a quinze jours a fait faire machine arrière et le nouveau régime doit être représenté en décembre », résume-t-il.
« Dans une collectivité, il faut en arriver là pour se faire entendre ! », commente le syndicaliste.
• Délégués à la CGSS
« Le dialogue est faussé pour les retraités »
Les quatre délégués CGTR de la Caisse de Sécurité Sociale voient le dialogue social comme quelque chose qui se pratique beaucoup à sens unique. « Ce n’est pas simple, dans une grosse institution - commente l’un d’eux. Le directeur décide et nous, nous devrions suivre ! Mais les forces vives, ce sont les salariés, pas le directeur. Ce sont même les salariés et les usagers de la Caisse ». Une fois, au Conseil d’administration, les syndicats unis ont rejeté le budget, pour obtenir d’être écoutés.
« Les agents n’ont pas pris conscience qu’ils sont une force. La CGTR voudrait faire une éducation en ce sens, pour faire prendre conscience que, pour toute avancée, il faut que l’adhérent se batte pour instaurer le dialogue ».
Dans la situation présente, les salariés estiment que « le dialogue est faussé, pour les retraités. Est-ce qu’ils savent que leurs dossiers traînent ? » demandent les syndicalistes.
Le délai d’instruction des dossiers de retraite a été multiplié par trois en deux ans, dit un autre. « En 2004, le délai d’attente était de 15 jours ; en 2006, il est de 46 jours ».
« La faute au nouvel outil informatique » leur répond la direction, ce qui ne les convainc qu’à moitié, puisqu’ils voient qu’aux Antilles, du personnel a été nommé et les retards sont comblés peu à peu.
• Jean-Max Moutiapoullé, ouvrier (T.O.S) en collège
« Le nouvèl loi i mèt plis la divizion »
« Nana in dialog, avèk le principal, mé aprè nana sak i aplik la loi... » Dans son collège, Jean-Max, titulaire de son poste et présent dans le même collège depuis 26 ans, estime que toutes sortes de problèmes peuvent être soulevés dans l’établissement. Mais cela ne suffit pas. L’irresponsabilité et l’inertie inhérentes à la hiérarchie institutionnelle faussent là aussi les données.
Les TOS sont inquiets. « Nou koné pa kèl kari va fé èk nou », dit Jean-Max en constatant que les congés-maladies, les départs à la retraite ne sont pas remplacés. Quant aux précaires, ils ne savent plus comment se défendre non plus. Depuis 26 ans, il en a vu arriver et repartir, des travailleurs sur contrats précaires. « Demoun té i travay bien é lé oblizé alé. Zot kontra lé fini » dit-il, en ajoutant que dans la restauration-scolaire, « sans ces précaires, la kuizinn i tourn pa ».
En fait, à propos de dialogue social, cet ouvrier principal constate que la nouvelle loi sur les TOS « divise beaucoup » : les TOS eux-mêmes puisque certains sont tentés d’accepter tandis que d’autres refusent ; les TOS et les précaires... Les nouvelles mesures ne facilitent en rien un dialogue social qui a déjà beaucoup de mal à s’instaurer.
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