Manifestations des enseignants-stagiaires

Didier Robert au pied du mur

8 avril 2010, par Céline Tabou

Membre du bureau politique de l’UMP, et député de la majorité, Didier Robert a voté la diminution du budget de l’Éducation nationale, et donc il approuve les suppressions de postes. Ce sont des actes incontestables. Ce n’est pas ce type de ’soutien’ qui permettra aux jeunes en lutte d’obtenir satisfaction.

Les enseignants stagiaires réunionnais sont en grève illimitée depuis le 6 avril 2010. Ces derniers demandent à la Région et au Rectorat de revoir leur dossier, et d’empêcher leur mutations vers la France. Les professeurs campent à la Région, après avoir été délogé du Rectorat.
L’objectif affiché de la politique de Nicolas Sarkozy est de diminuer le déficit budgétaire du pays en référence aux règles européennes. Pour cela, le gouvernement a décidé de sabrer les coûts dans l’éducation. Cela se traduit par la diminution du budget et la hausse des supressions de postes.
Depuis 2007, c’est-à-dire depuis que Didier Robert approuve les lois, plus de 40.000 postes dans l’éducation ont été supprimés, et le ministre Luc Chatel a annoncé la suppression de 16.000 postes pour l’année 2010. Pour pallier au manque de professeur, les expédients sont l’augmentation des heures supplémentaires, et le recours à des précaires.

Pénuerie d’enseignants à La Réunion

Les représentants des enseignants expliquent qu’il existe de nombreux postes vacants à La Réunion. L’affectation d’enseignants réunionnais en métropole est vécu comme une "injustice", car Nicolas Sarkozy avait promis lors du Conseil Interministériel de l’Outre-mer de privilégier l’embauche de fonctionnaires de catégorie A originaires de l’Outre-mer, à compétence égale avec les non-originaires.
« 13.000 heures supplémentaires d’enseignement sont validées pour la rentrée 2010. Ce qui équivaut à 700 postes », ajoute Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale adjointe de la FSU. Et de préciser que « 117 postes sont bloqués pour les futurs stagiaires à cause de la masterisation de la formation des enseignants. Ces stagiaires devront en effet assurer un service d’enseignement complet. Ce sont autant de postes qui échappent aux mutations ». Tout ceci donne, 817 postes de libres à La Réunion. Parmi les 47 enseignants stagiaires qui campent à la Région, certains devraient pouvoir trouver un emploi dans l’île.

Quid des engagements du CIOM ?

Dans une allocution du 6 novembre 2009 au Palais de l’Elysée, Nicolas Sarkozy avait déclaré, dans le cadre du Conseil Interministériel de l’Outre-mer : "la sacro-sainte règle de la mobilité administrative n’ayant aucun sens quand sa mobilité on va la faire à plusieurs milliers de kilomètres de sa famille, ce n’est tout de même pas du tout le même contexte qu’en métropole".
Mais du discours aux actes, il y a une marge qu’illustre le mouvement des enseignants stagiaires. Qu’attend donc le bureau politique de l’UMP, dont fait partie Didier Robert, pour proposer une solution urgente à cette situation. Car nul doute qu’une proposition de loi venant de l’UMP allant dans ce sens ne pourra qu’être adoptée par la majorité UMP du Parlement, dont Didier Robert est un membre obéissant.
Didier Robert est au pied du mur. Son soutien concret pourra-t-il aller au-delà que la promesse de ne pas faire intervenir la police pour dégager les jeunes qui campent à la Région ?

C.T.


Soutien de l’Alliance aux professeurs stagiaires

Les enseignants stagiaires réunionnais mutés en métropole campent à la Région pour obtenir un soutien dans leur demande de nomination dans l’académie de La Réunion. Aline Murin et Maya Cesari, conseillères régionales de l’Alliance sont allées à leur rencontre pour leur apporter la solidarité dans la lutte.


Le mouvement continue

Les néo-titulaires de l’IUFM bloquent les entrées de l’Académie où étaient organisées plusieurs commissions hier.
« Le Recteur n’est plus sur le mode du dialogue avec les enseignants, il a instauré un rapport de force, un bras de fer » a déclaré Christian Picard, syndicaliste de la FSU.
Les enseignants mutés devaient rencontrer Huguette Vidot, vice-présidente en charge de l’éducation au Conseil régional et Mostapha Fourar, recteur de l’Académie de la Réunion, mais le rendez-vous n’a pas eu lieu. Le Rectorat précise en effet qu’il n’a été saisi d’aucune demande de rendez-vous de la Région.
Les jeunes ont décidé de rester devant le Rectorat. Seront-ils à nouveau délogés ?

A la Une de l’actuDidier Robert

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus