Diviser pour mieux régner

23 mai 2008

Le service minimum d’accueil, mis en place lors du mouvement de protestation des enseignants, n’a pas fait recette auprès des municipalités pour venir en aide aux parents qui travaillent. Malgré la demande du ministre, la grande majorité des communes de La Réunion n’a pas mis en place ce dispositif, qui plus est correspond plutôt à un service de garderie et d’animation.

La mise en place d’un tel service minimum d’accueil, décrété par monsieur le président de la République et le ministre de l’Education nationale, pose de sérieuses difficultés :
- il ne s’agit pas d’un service minimum de l’éducation, mais d’une simple garderie ;
- les personnels chargés de l’encadrement ne disposent pas obligatoirement des compétences nécessaires à l’encadrement des élèves ;
- la responsabilité du ministre de l’Éducation est transférée au maire ;
- le financement de la mesure par l’Etat est de beaucoup inférieur au coût réel du fonctionnement du service (90 euros par tranche de 15 enfants).

Les parents ne sont pas dupes : il s’agit essentiellement d’opposer les parents, que l’on cherche à flatter, aux enseignants qui manifestent contre des mesures qui visent au démantèlement du service public de l’enseignement. L’accueil des enfants pendant les heures scolaires relève de la compétence de l’Education nationale, ce n’est pas aux communes d’assumer les manquements de l’Etat. Vouloir légaliser un tel dispositif sans concertation au préalable, en responsabilisant de fait ces communes, apparaît comme un passage en force et un manque de respect des représentants de citoyens.
Au lieu de répondre par des menaces aux revendications et de détourner les véritables problèmes face aux mouvements de contestations et se justifier par des simulacres de dialogue social, le président de la République et le ministre de l’Éducation feraient mieux de dialoguer et de se concerter avec les représentants élus de ces agents, des lycéens, des étudiants et de parents d’élèves au lieu d’écouter sans entendre et de regarder sans voir.

La logique qui prime en ce moment est de diviser pour mieux régner, dans la continuité de : « la rue ne gouverne pas ».

Le Vice-président de la FCPE,
Jean Odel Oumana


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