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Solidarité avec les plus démunis
2 octobre 2006
L’association Pour La Possession entraide solidarité (PLP) organisait samedi un concert de solidarité gratuit avec la contribution de plusieurs artistes locaux. L’objectif était de rassembler la population autour d’une cause humanitaire, celle des personnes en grande difficulté à La Réunion. Une nouvelle initiative pour rappeler que la misère n’est pas une vue de l’esprit, mais nous entoure. Il suffit d’ouvrir les yeux et au mieux de tendre la main.
PLP a été rejointe par quatre autres associations de l’île impliquées dans le soutien des personnes démunies : la Boutique Solidarité de l’Abbé Pierre à Saint-Benoît, l’association Centre Ville Saint-Denis, l’Association Protectrice des Humains en Danger de Saint-Paul, et Aide Humanitaire Océan Indien de Saint-Joseph.
"Sa lé krétien, i èd anou"
À l’occasion du concert de solidarité donné sur le terrain de Soda Canabaddy, concédé à titre gratuit pour l’occasion, PLP a organisé le matin une distribution de pommes (concédées par une société portoise SKC) au rond point du Resto Jacky à La Possession. L’association désormais bien connue pour ses tours de l’île solidaires, ou ses actions régulières en faveur des SDF a voulu partager ces fruits sans cibler de public. Le porteur de projet de PLP, Roland Lambert rappelle que l’association fonctionne sans subvention financière mais avec la contribution des entreprises locales. Le but était samedi de "donè pou donè, alé partaz plito gaspiyè." Il souligne en outre que "domoune i ginye 1 000 ero i ve pa dir li lé plis an lèr." Les automobilistes ont apprécié le geste qui les a néanmoins surpris dans notre société où rien n’est gratuit, pas même un bonjour parfois. Lucien est venu à bicyclette chercher son petit sac de pommes, notant que "sa lé krétien, i èd anou." Dès 14 heures, la journée s’est poursuivie par un loto quine, puis un concert qui s’est prolongé en début de soirée avec des artistes comme Ti Fock, Koulèr Kréol, Dardenne, etc. Les personnes qui le souhaitaient pouvaient apporter un sac de riz, une bouteille d’huile, ou se joindre simplement à la manifestation, sans obligation de contribution. L’important étant que les gens se rassemblent et ouvrent les yeux sur les difficultés des uns et des autres, pour que la solidarité vive.
Stéphanie Longeras
Témoignages
"Kosa nou fé zordi ?"
David et Jean-Jacques, comme 25 à 30 personnes dans leur cas selon leur propre estimation, sillonnent chaque jour les rues de La Possession à la recherche du sens de leur vie. David a quitté le foyer familial à 16 ans pour "dor deor." Aujourd’hui, il en a 32 ans et dort toujours sous cette étoile qui ne brille pas autant pour lui. Il s’abrite dans une "ti kaz brilé", son seul repère. Il nous confie que sa maman a quitté la vie sans qu’il ne puisse lui dire au revoir et "sa i rèt toulézour dann mon tèt." Il vit de dons, mais essaye avant tout "ansort amoin mon tousel. Fin d’kont moin na solman mon kamarad pou èd amoin", confie David en désignant Jean-Jacques. Le RMI "i èd amoin in ti pe ankor." Pour Jean-Jacques, "sé lalkol mèm nout prison, nout malèr. Tou lé zour nou panss ke nou ve ansort anou d’la" mais "koman ? Ousa ? Kèl plass i fo alé ?, poursuit David. Si na in laksion pou nou, nou fé. Nou nou lé pa la pou vol ou tap domoune." Et chaque jour, chaque matin, la même question leur revient en boucle : "Kosa nou fé zordi ?" Un temps d’échange avec eux, une attention, un regard, une main tendue vaut bien plus que toutes les bonnes intentions sans suite. Comme on dit, "sa la pa mové moune", leur vie est simplement à la dérive et il cherche sans trop savoir comment un port pour accoster, se délester de leur fardeau.
S. L.
o Thierry Araye, vice-président de l’Association Protectrice des Humains en Danger de Saint-Paul : La Réunion a besoin d’un centre d’hébergement et de réinsertion
Les élus ont un rôle à jouer
L’association saint-pauloise présidée par Jean-Paul Hoarau s’est jointe à la manifestation de samedi "pour être solidaire avec tous les gens qui essayent de trouver des solutions pour les plus démunis, explique son vice-président. On encourage toutes les associations qui mettent en place des actions dans leur ville." L’objectif est de parvenir à mettre en place dans l’île un centre d’hébergement, à valeur éducative pour soutenir activement les personnes démunies, à la rue qui ont besoin d’une véritable structure d’aide à la réinsertion.
Redonner goût à la vie
Thierry Araye qui partage le quotidien des SDF ne peut rester insensible à leurs souffrances. "L’hiver n’est pas dur ici, mais tout de même, ça arrache le coeur de voir ces gens déchirés, attaqués par les chiens, rackettés, touchés par le chikungunya et qui meurent à petit feu dans l’indifférence la plus totale. Personne ne fait un compte avec ces exclus." Sur le modèle des structures proposées en métropole, le militant associatif soutient qu’il faut créer à La Réunion un centre de premier secours, de réinsertion avec des formateurs, des stages, des loisirs, des docteurs, autant pour les SDF que pour les anciens détenus qui souvent au sortir de la prison sont livrés à eux-mêmes. "Ils ont besoin qu’on leur redonne goût à la vie pour repartir. Sans personne à leur côté, i artonm dann lo rom, la délinkans, lo suisid." Et selon Thierry Araye le mouroir de l’alcoolisme peut être combattu si l’on prend en compte, on traite la souffrance psychologique de ces personnes, le mal de vivre généré par ce constat quotidien d’exclusion et d’inégalité. "Ils n’ont pas forcément besoin d’être enfermés à l’hôpital pour une cure de désintoxication, mais il leur faut des activités, être occupés dans leur tête, sortir, voir autre chose que leur quotidien de misère et de galère. Ils ont besoin d’un peu d’écoute, d’attention et d’affection pour voir qu’il y a mieux que l’alcool dans leur vie." Mais sans famille, que leur reste-t-il comme soutien ? Certes les bénévoles font de leur mieux, mais ils ne peuvent remplacer un véritable outil de réinsertion. Sur ce point, l’Association Protectrice des Humains en Danger, qui depuis 10 ans oeuvre au côté des plus démunis, estime que les élus ont là un rôle fondamental à jouer pour relayer l’action des associations et faire accélérer les choses. "Offrir à manger sans personne pour vous écouter, vous aidez à aller de l’avant, à trouver des objectifs, monter des projets, ne sert à rien. On peut être concerné demain, souligne encore Thierry Araye. Kinm nou na la shans, nou ral ankor. Lé vré si nou réfléshi bien nou na la shans alor i fo nou rovèrs nout kapital shans kisoi konsak i pe d’tan, donn domoune na poin sat nou utiliz pa... na in ta d’shos pou fé."
S. L.
Du côté des bénévoles
Téline et Frédéric à coeurs ouverts
Depuis 3 ans, Téline et Frédéric aident bénévolement l’association de La Possession dans ses diverses opérations de soutien aux plus démunis. Leur motivation se retrouve peut-être un peu dans leur histoire personnelle, mais il s’agit avant tout de rester ouvert à l’appel de l’autre.
"Nana i kiltiv la misèr domoune"
Téline nous confie que "kan moin navé poin manzé, zot (l’association) la èd amoin bien." Avec 490 euros de RMI par mois et un garçon scolarisé de 18 ans à charge, elle fait de temps en temps encore appel à l’association pour remplir sa marmite. Téline avoue qu’elle se sent redevable mais aussi que son implication bénévole au sein de l’association est un peu "ma deuxième vie." La misère, elle la voit autour d’elle et a l’impression que "nana i kiltiv la misèr domoune." Les actions engagées par PLP entraide solidaire devraient selon elle se généraliser à l’ensemble des communes car les sans abris et les démunis sont aux quatre coins de l’île. Et Frédéric, qui considère que l’association de La Possession même si elle n’est pas unique "a beaucoup de force", est du même avis. "Beaucoup de personnes sont dans le besoin. De l’extérieur, les gens ne le voient pas ou ferment les yeux, mais nous, on le voit clairement." A 30 ans, attaché commercial chez Vivalo, le parcours de Frédéric n’a pas toujours été rose. Il se rappelle les difficultés financières de sa famille, et le fait que tout jeune, il devait faire 7 kilomètres à pied aller-retour pour se rendre à l’école ou encore "sharoi de lo" chaque matin. Selon lui, le programme de certaines colonies de vacances permet de sensibiliser les jeunes aux difficultés des autres. "Na domoune i énèt dann la misèr, i grandi dodan, souligne Frédéric. I fé zot lédukasion tousèl ; lékol lé pa la pou édukè, lé la pou donn in savoir."
Entre 1 200 et 1 400 SDF à La Réunion
Dès le lycée, il s’est investi dans des causes humanitaires comme celles du Kosovo, il a affronté sa timidité pour demander aux sociétés des dons pour les kermesses des associations catholiques. Il a tenu la barre pour ne pas déraper durant le cap difficile de l’adolescence, repris ses études pour obtenir un travail. Il a convaincu son entreprise de s’inscrire dans les actions solidaires en donnant des produits dont la date de péremption approchait plutôt que de les gaspiller. Frédéric est ce que l’on appelle un bon marmay. Depuis 3 ans qu’il donne la main à PLP il a vu le comportement de certains SDF évoluer. "J’ai rencontré beaucoup de gens qui avaient de bonnes situations et dont la vie a basculé après un divorce, une perte d’emploi, puis qui sont tombés dans l’alcool, explique Frédéric. Une fois arrivés là, beaucoup préfèrent rester dans la rue car ils ont peurs, veulent garder leur liberté et ne veulent pas s’afficher pour leurs enfants. 20% d’entre eux, s’ils sont suivis, aidés, assument leur vie, sinon les autres ne croient plus en rien. Quand on gagne leur confiance, on gagne aussi leur chaleur, leur amitié et c’est ce qui me touche vraiment." Selon PLP entre 1 200 et 1 400 personnes vivraient aujourd’hui dans la rue. L’association voudrait mettre en place des parrainages, et pour ceux qui ont accepté, diffuser leur photographie avec leur témoignage, pour leur permettre de renouer un lien avec leur famille. Pour surmonter la honte, le jugement des autres, la dévalorisation, ils ont besoin d’une main tendue. C’est notre société dans son ensemble qui a à y gagner.
S. L.
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