Priorité socialiste Réunion et l’emploi

’Donn’ kréol responsabilité’

9 septembre 2004

Le PSR a précisé hier sa position en faveur de l’emploi et la formation des jeunes Réunionnais.

Le PSR, autour de Denise Caro, conseillère régionale déléguée à la formation, livrait hier sa position sur l’emploi et le recrutement local, lors d’une conférence de presse. Denise Caro est revenue sur les choix du gouvernement Raffarin III, en matière de politique sociale (lire nos pages précédentes).
Concernant la réduction du nombre des contrats emplois-solidarité, "C’est une erreur préjudiciable", estime Denise Caro, alors qu’il faudrait travailler en faveur de "la paix sociale". "Cette décision a été notifiée à la Région", déclare l’élue, qui ajoute "nous avons voté une motion demandant au gouvernement de revenir sur sa décision".
Selon la conseillère régionale, la casse sociale continue. L’illustration du méfait gouvernemental trouve son comble dans la réforme de l’assurance maladie, qui oblige une contribution financière plus importante pour les salariés et les retraités (à l’exception des professions libérales) pour un remboursement plus faible. PSR souhaite s’allier à toute initiative visant à lutter contre cette décision.

“Pas question de racisme anti-entrants”

Se défendant d’utiliser le terme de préférence régionale, le PSR "se félicite et salue la démarche courageuse des syndicats locaux qui ont pris à bras -le -corps cette question de l’emploi local, obligeant par là-même les politiques, frileux sur le sujet, à s’exprimer, à prendre position et à se dévoiler", déclare Denise Caro. Dès 2002, "notre mouvement s’est positionné clairement sur le sujet dans son programme Cap 2025, donn’ créol responsabilité", poursuit-elle.
"Il n’est pas question pour le PSR de racisme anti-entrants, ni d’antagonisme Zorèy/kréol", explique la militante du PSR.
Mais le PSR se dit sensible à ce problème majeur qu’est le chômage. Une génération de jeunes chômeurs diplômés émerge. Politiques, syndicats, patronat et les collectivités locales doivent réfléchir ensemble pour adopter un réflexe de bon sens, en favorisant l’emploi réunionnais.
Il est question pour PSR de provoquer dans l’opinion publique "un sursaut individuel pour que La Réunion ne devienne pas une espèce de banlieue métropolitaine façonnée par et pour des entrants et dans laquelle nous nous sentirions de plus en plus gauches, hésitants, voire étrangers".
"À qualification égale, préférons le recrutement local", poursuit-elle.
La formation des jeunes reste au cœur du sujet. Il importe de militer pour "des dispositions qui préparent mieux nos jeunes à affronter les défis technologiques", rappelle Denise Caro, tout en mettant en exergue le manque de terrain de stages à La Réunion pour les étudiants réunionnais. Ces mêmes étudiants sont par ailleurs privés de lieu de stages en France.
Reste que demeure un problème : peut-on légiférer sur le recrutement local ?

Bbj


TAK : pas étonnée

En préambule à la conférence de presse qu’elle a tenue hier (lire ci-dessus), Denise Caro-Delorme a tenu à dire un mot sur la condamnation du député-maire du Tampon, Thien-Ah-Koon, reconnu coupable de prises illégales d’intérêts.
Denise Caro ne s’étonne pas qu’il soit jugé inéligible pour 5 ans, mais elle déplore que cette condamnation ne soit pas inscrite au bulletin n°2 de son casier judiciaire. Même reconnu coupable, il pourrait bénéficier de l’amnistie, et par là-même garder ses mandats.


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