
Un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros nécessaire cette année
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27 août 2008, par
Témoignages a décidé une grande enquête sur la précarité et la pauvreté à La Réunion. Au fil des numéros suivants, nous allons dresser le constat alarmant d’une situation dramatique dans laquelle beaucoup - trop ! - de Réunionnais doivent vivre.
SDF, RMIstes, sans papiers, chômeurs, travailleurs pauvres... Nous leur donnerons la parole, ainsi qu’aux associations et leurs bénévoles qui chaque jour travaillent auprès d’eux.
Témoignages
De plus en plus de Réunionnais en situation de précarité financière
Un récent rapport commandé par la Coordination de l’Observation Des Etudes Sanitaires et Sociales (CODESS) à l’ORS (Observatoire Régional de la Santé) dresse un état des lieux de la précarité à la Réunion. Précarité face à la santé, au logement, à l’emploi, à la formation, etc...
Dans le climat actuel d’inflation et de stagnation des salaires et des minima sociaux, intéressons nous plus en détail à la précarité financière. Précarité financière des personnes âgées, des allocataires de minima sociaux et des personnes en situation de surendettement. Le système des "minima sociaux" vise à garantir un revenu minimal à toute personne en situation de pauvreté, disposant de très faibles ressources. Le RMI en est l’élément le plus important puisqu’il couvre la moitié des personnes en difficulté à La Réunion. Par ailleurs, les familles monoparentales, les chômeurs, les personnes âgées ou handicapées bénéficient d’allocations spécifiques. Les "minima sociaux" sont diverses prestations sociales non contributives, c’est-à-dire sans contrepartie de cotisations. Ce système de solidarité ne concerne généralement que les personnes justifiant d’un risque de pauvreté, lié à l’âge, l’isolement, un mauvais état de santé ou la perte d’un emploi. Dans les DOM, le RSO (Revenu de Solidarité) vient compléter le dispositif RMI. L’attribution de ces prestations minimales est l’indicateur aujourd’hui retenu, en France, pour mesurer la pauvreté au sens administratif : « est pauvre toute personne bénéficiant d’une aide dont l’objectif est de lutter contre la pauvreté ». A La Réunion, 30% de la population est couverte par au moins un minimum social. Au 31 décembre 2006, le nombre de personnes couvertes par le RMI à La Réunion était de 186.131, ce qui représente 23,5% de la population réunionnaise. Le RMI reste la prestation la plus importante en montants versés après les allocations familiales (380 millions d’euros en 2006). Depuis 2005, le nombre de bénéficiaires du RMI diminue en métropole et à La Réunion. Néanmoins, avec 176 allocataires pour 1.000 personnes âgées de 20 à 59 ans dépasse très largement la métropole qui ne compte que 34 allocataires sur 1.000 personnes du même âge. Entre 2002 et 2006 à la Réunion, l’évolution du nombre d’allocataires du RMI est plus importante que celle de la population générale. Les femmes représentent 57% des allocataires du RMI. Concernant le RSO, au 31 décembre 2006, le nombre de personnes couvertes par ce revenu à La Réunion était de 7.844. Cumulé avec le RMI, cela représente 24,3% de la population réunionnaise et là aussi, la part des femmes est légèrement que celle des hommes, soit 53%. Sur la même année, le nombre de personnes bénéficiant de l’API (Allocation Parent Isolé) à La Réunion s’élevait de 33.484, soit 4,2% de la population réunionnaise. Notons que la part des allocataires de l’API chez les femmes réunionnaises âgées de 15 à 49 ans est quatre fois supérieure à celle de la métropole. Près de trois quarts des allocataires de l’API ont moins de 30 ans. Fin 2006, le nombre de personnes couvertes par l’AAH (allocation pour adulte handicapé) à La Réunion était de 16.265 soit 2% de la population réunionnaise. Comme pour l’ensemble des minima sociaux, la part d’allocataires dans la population générale est plus importante à La Réunion qu’en France métropolitaine. Contrairement aux autres allocations, ce sont ici les hommes représentent la majorité des bénéficiaires de l’AAH à La Réunion en 2006, soit 57%.
2 fois plus de bénéficiaires de l’APA ici qu’en métropole
L’APA n’est pas une allocation incluse dans le système des minima sociaux au sens administratif, mais elle définit tout de même une précarité financière chez les personnes âgées atteintes d’une perte d’autonomie. Cette prestation est délivrée en fonction de l’état de santé et plus spécifiquement de la capacité d’autonomie de la personne : toute personne avec un GIR (voir Encadré) inférieur à 4 y a droit, mais le montant de la somme perçue dépend du niveau du revenu. Les Départements ont à leur charge le paiement de cette prestation. Au 31 décembre 2006, le nombre de bénéficiaires de l’APA à La Réunion était de 11.135 personnes de plus de 60 ans, ce qui représente 14,7% des réunionnais de cette tranche d’âge, contre seulement 6,7% en métropole au 21 décembre 2005. L’APA est délivrée en majorité à des personnes à domicile, seuls 6,5% des allocataires de l’APA sont en établissement. Les personnes inactives sont les plus endettées Un rapport de l’IEDOM (Institut d’Emission des Départements d’Outre-Mer) a fourni des données sur le surendettement, qui est un indicateur supplémentaire d’une précarité financière. En effet, depuis l’entrée en vigueur de la loi sur le surendettement en mars 1990, les quatre DOM se sont dotés d’une commission départementale de surendettement dont le secrétariat est assuré par l’IEDOM. L’ensemble des DOM a vu son nombre de personnes en interdiction bancaire baisser, mais cette baisse a été plus modérée à La Réunion (-0,7%). Cependant, la proportion de personnes en interdit bancaire est à La Réunion la moins élevée des quatre DOM. De 2003 à 2006, le nombre de dossiers déposés par des personnes surendettées est passé de 638 à 759. D’autre part, les surendettés sont plus jeunes à La Réunion qu’en France métropolitaine et compte tenu du nombre important de chômeurs-inactifs sur l’île, la part des surendettés est donc plus importante dans cette catégorie par rapport à la métropole. En effet, selon l’INSEE, ce sont bien les personnes bénéficiant des allocations chômage et familiales, du RMI qui sont les plus exposées au surendettement. Et cette situation n’est pas près de s’arranger avec l’envolée des prix que nous connaissons actuellement. Et oui, avec une augmentation de 27,7% sur un trimestre pour le prix du riz à La Réunion, il y a de quoi être pessimiste !
SP
GIR : La grille AGGIR (Autonomie, Gérontologie, Groupe Iso-Ressources) est un outil de mesure de l’autonomie, à travers l’observation de 10 activités qu’effectue seule la personne âgée : Cohérence, Orientation, Toilette, Habillage, Alimentation, Elimination, Transferts, Déplacements à l’intérieur et à l’extérieur, Communication à distance. Les individus sont classés en 6 groupes GIR. Le groupe 1 rassemble les individus les plus dépendants, nécessitant la présence permanente d’une aide ; le groupe 6 rassemble les personnes n’ayant besoin d’aucune aide pour les actes discriminants de la vie quotidienne. Les GIR 5 et 6 ne donnent pas droit au versement de l’APA.
Condamnée à vivre avec le strict minimum
Marie-France vit avec ses trois enfants dans une petite maison à la Plaine des Cafres.
Ses filles sont âgées de 15, 8 et 2 ans. « J’ai travaillé dans la restauration et je possède des bases en secrétariat, mais je ne trouve pas d’emploi », raconte la mère de famille de 35 ans. Sans emploi, elle vit désormais avec un revenu minimum de 860 euros. Elle paie 375 euros de loyer et a dû engager deux mois de caution. Quant au logement social, elle n’y pense plus. Les files d’attente sont trop longues et les besoins sont énormes.
Marie-France aimerait travailler. Mais comment aller travailler quand les enfants ne peuvent pas se débrouiller seuls et qu’on n’a pas de moyen de transport ?
Il faudrait prendre le bus tôt le matin pour aller au boulot. Et qui garderait les enfants en attendant l’ouverture de l’école ? D’autant plus que sans voiture, beaucoup d’endroits restent inaccessibles.
Inscrite en intérim, elle voudrait montrer sa bonne volonté, mais les demandes tombent d’un coup sec. Pas question de délais. Que faire des enfants dans ces cas-là ?
De toute manière, elle n’a jamais été appelée par l’agence.
Travailler au noir, elle y a pensé, mais pas question pour elle, c’est trop dangereux.
Alors, les fins de mois se succèdent et se ressemblent.
Pourtant, les pauvres ont aussi envie comme tout le monde d’acheter ce qu’ils voient dans les publicités. A force de se résigner à vivre sans consommer, on cède à la tentation du crédit. C’est la vie qui se déroule à crédit. Marie-France parle de la boutique d’à côté qui fait crédit à la fin du mois, « il faut bien nourrir les enfants », dit-elle.
L’école aussi coûte cher. Elle a voulu envoyer un de ses enfants en classe de mer l’année dernière, 90 euros pour trois jours. Empêcher l’enfant de participer, c’est l’exclure déjà.
La vie de Marie-France est un cercle vicieux, un engrenage dans lequel il est difficile d’en sortir. Une spirale qui vous attire vers le fond, mais que faire ? Marie-France se pose tous les jours la question. Peu confiante pour elle-même, c’est en ces enfants que Marie-France place le peu d’espoir qui lui reste. « Que mes enfants puissent s’en sortir par eux-mêmes, trouver un emploi, un logement, fonder une famille, tout simplement vivre décemment ».
SP
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