Cadres chez Virgin

Du ’tout terrain’

20 juillet 2006

Pour faire tourner une surface de distribution spécialisée sur trois niveaux, les dirigeants de Virgin-Réunion ont prioritairement recherché chez leurs cadres l’expérience de terrain et la connaissance du milieu. Rencontre avec Pascal Alvarez, ’baroudeur’ - c’est lui qui le dit - de la distribution spécialisée, ’ouvreur de magasins’ de son métier.

Virgin Réunion a ouvert cela fera tout juste un mois demain - c’était pour la Fête de la Musique - après avoir consacré un mois à la recherche des cadres qui manquaient encore à l’appel. Il faut dire que le magasin est adossé au groupe “Autrement” dont neuf cadres - deux en librairie, trois en multimédia, deux en presse et deux disquaires - sont "montés" en interne après une formation complémentaire.

Une logique différente

Il fallait pourvoir les cinq secteurs : presse/papeterie, une librairie sur 400 mètres carrés, les rayons musique-vidéo sur 400 m2 aussi, multimédia et restauration. Le magasin a fait passer trois offres par l’ANPE, avec une exigence de profil bien spécifique : il s’agit de produits spécialisés, d’une forme de distribution elle aussi spécialisée "produits culturels". "On a cherché des gens qui aient ces spécialités-là en plus d’une bonne connaissance du milieu réunionnais", résume Pascal Alvarez. "Nous ne voulions pas faire un Virgin façon Paris, mais un Virgin Réunion façon "groupe Autrement”". Le personnel de l’Entrepôt (600 m2) passé à Virgin a dû s’adapter à une surface de 1.600 m2 et des logiques de vente différentes.
"Nous sommes un gros bateau avec des étages et ce n’est pas géré de la même façon selon les produits. Il fallait des cadres qui puissent à la fois travailler avec les Réunionnais et s’adapter aux produits Virgin. Sur certains postes, on gagne. Sur d’autres, ce n’est pas encore gagné".
Le bon point, selon Pascal Alvarez, est au rayon multimédia où par le bouche à oreille, un originaire de la Plaine des Palmistes passé par quelques mastodontes de la distribution en France (Darty, Carrefour) a souhaité revenir au pays. "Il a la connaissance du public et de ses spécificités et il est capable d’encadrer le travail de sept personnes", ajoute-t-il. En bonne passe aussi, mais encore en négociation, le recrutement du responsable Musique-Vidéo.
En Presse/Papeterie, c’est une toute jeune dont la famille, mi-réunionnaise mi-mauricienne, lui a permis d’acquérir une expérience de sept à huit ans dans l’île sœur. De retour à La Réunion deux mois avant l’ouverture de Virgin, elle y a conquis la responsabilité du rez-de-chaussée, plus sept caisses en ligne et la communication interne et externe.

Complémentarité à trouver

"Là où ça fait mal encore, c’est en librairie". Rien d’étonnant pour un magasin spécialisé adossé à un groupe dont le cœur de métier est la librairie, et que personne ne veut voir disparaître. "Il faut trouver une complémentarité, à l’échelle au-dessus. Et c’est compliqué. En passant de l’Entrepôt à Virgin, le personnel passe de 27.000 références à 45.000, en ligne avec un système de 550.000 titres référencés. Ce n’est pas un profil simple à trouver. Il ne faut jamais oublier que les enseignes sont faites par des hommes et des femmes. Il faut les trouver, les former et ensuite les garder", ajoute Pascal Alvarez.
Dans la philosophie générale des responsables de Virgin, l’expérience de terrain est privilégiée plutôt que les diplômes. "Question savoir-faire, on n’a pas trouvé mieux que le terrain pour permettre à quelqu’un de faire ses preuves. Je suis à 150% pour. Et ça ne sert à rien d’aller chercher des cadres en métropole : ils n’ont pas la même culture. Il vaut mieux raisonner sur le moyen ou long terme, quitte à envoyer ceux qu’on recrute se former ensuite en métropole. Mon but est de trouver quelqu’un qui me remplacera un jour. Avant 10 ans...".
Parce qu’à cette échéance-là, pour ce qui le concerne, il sera sûrement parti ouvrir un autre magasin ailleurs.

P. David


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