Éducation nationale : 11.000 postes en moins

27 août 2007

Plus de 11.000 postes de personnels de l’Education nationale, en majorité des enseignants, seront supprimés au budget 2008, sur un total de 1 million 115.000 fonctionnaires de ce secteur. « Environ 11.000 fonctionnaires partant à la retraite ne seront pas remplacés », a déclaré le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos à “Paris Match”, dans une interview à paraître jeudi.

Suppressions de postes

Ces suppressions de postes interviennent dans le cadre de la volonté gouvernementale de ne pas remplacer, dans l’Education nationale, un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.

Collèges et lycées

Dans le détail, de source syndicale, ces suppressions concerneront pour l’essentiel les enseignants : sur les 9.800 emplois qui disparaîtront dans le public, seuls 400 fonctionnaires administratifs (sur 285.000 postes) ne seront pas remplacés.
Ce sont les collèges et lycées qui paieront le plus lourd tribut avec, de même source, 9.430 enseignants en moins à la rentrée 2008.

Primaire

Dans le Primaire en revanche, le ministre assure qu’« environ 1.000 » postes seront créés chaque année pour compenser la hausse du nombre d’élèves.
Au total, « l’Education nationale, qui représente à peu près la moitié de la Fonction publique, participera pour moitié à l’allègement de 22.700 suppressions de postes dans l’Etat l’an prochain », selon le ministre... "Allégement", le mot veut être pudique qu’un autre temps, on appelait "dégraissage" ou "restructuration". Mais les mots peuvent-ils cacher la réalité ?
Par ailleurs, l’entourage de Xavier Darcos a précisé mercredi que les 6.000 « créations d’emplois » annoncées par François Fillon le 31 juillet, pour répondre à des « nouveaux besoins » (dédoublement des classes de langues vivantes en Terminale, accueil des enfants handicapés, ...), correspondaient en fait à des « redéploiements internes » et ne peuvent donc être déduits des 11.200 suppressions... Donc, pas de recrutement. Mais qui va trinquer ? D’abord, les enseignants par une surcharge de travail, et ensuite les élèves.

Pour les syndicats, il s’agit de régression

« Cela pourrait paraître un moindre mal par rapport à la fourchette haute (17.000) évoquée, mais 11.000, c’est quand même une régression jamais vue dans l’Education nationale, cela correspond, en une fois, au total des suppressions mises en œuvre entre 2004 et 2007 », a commenté Luc Bérille (SE-Unsa).
Pour les syndicats, la suppression d’options et une augmentation du nombre d’élèves par classe ne suffiront plus, et le gouvernement s’apprête à tailler directement dans les horaires des élèves.
Mi-juillet, 5 fédérations de l’Education - FSU, UNSA-Education, SGEN-CFDT, FERC-CGT, FAEN - avaient déjà réagi, appelant « à réunir les conditions d’une mobilisation de grande ampleur dans le courant du premier trimestre de l’année scolaire 2007-2008 ».
Elles entendent associer à leur mouvement parents d’élèves, lycéens et étudiants, qu’elles rencontrent à la fin du mois. Une nouvelle intersyndicale devrait se réunir à la mi-septembre.


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Messages

  • la question est de savoir si la Réunion est concernée par ces suppressions de postes...si ce n’est pas le cas, et bien réclamons la solidarité nationale envers notre situation spécifique en matière d’éducation. j’avais préalablement appelé à une manifestation récurrente, le dimanche, pour ne pas pénaliser les parents. chaque dimanche, associations de parents d’élèves et corps enseignants pour réclamer le rattrapage en terme d’encadrements... mais cela renvoie à :
    1) y a t il assez d’ouverture de classes en primaire pour diminuer les effectifs par classe ? sachant que ce sont les communes qui ont la maitrise de l’investissement en matière de primaire.... y a t il des demandes d’ouverture de classes en attente d’attribution d’effectifs d’enseignements ....? merci pour l’info si quelqu’un la détient !

    2) pour les collèges et les lycées, je renvois au conseil général et au conseil régional ...

    maintenant , crier au loup de manière solidaire vis à vis d’une métropole dont la démographie est quasi stagnante, est purement une manifestation idéologique.

    de plus, obtenir des renforts qui viendraient forcément de la Métropole ne serait pas forcément une bonne chose pour ceux qui militent (et moi le premier) pour un recul à l’immigration métropolitaine...


Témoignages - 80e année


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