Le Rectorat veut renforcer l’éducation à la sexualité : réactions de parents d’élèves

Education sexuelle oui, mais dispensée par des professionnels

23 avril 2008, par Sophie Périabe

Face à l’augmentation des grossesses précoces dans notre île, le Rectorat a décidé d’appliquer une circulaire de 2003 visant à instaurer 3 séances d’éducation sexuelle dans chaque classe de la Maternelle à la Terminale. Qu’en pensent les parents d’élèves ?

• Marie Claude Narayanin, parent d’élève

« Très récemment, on a vu une campagne de pub sur l’importance de parler de la sexualité en famille. Je suis pour sensibiliser nos enfants, mais pas n’importe comment. Concernant la Maternelle et le Primaire, c’est une question très délicate, car ils sont encore très jeunes. Le Rectorat doit s’entourer de personnes spécialistes pour accompagner les enseignants. Aujourd’hui, on peut constater parfois que n’importe qui peut faire n’importe quoi, et il est primordial de faire appel à des professionnels de la petite enfance et de la santé pour dispenser ces “cours” d’éducation sexuelle. Et le gouvernement doit donner aux académies les moyens, c’est-à-dire des professionnels, et qu’on ne le dit pas que pour la forme. Il est important de sensibiliser nos enfants, mais il faut le faire dans les règles de l’art.
Actuellement, l’éducation à la sexualité est dispensée en classe de 4ème par l’infirmière, mais les garçons sont séparés des filles, du moins dans l’établissement de mon fils. Alors, peut-être que cela peut aider les jeunes à s’exprimer plus facilement, mais je pense qu’il est important, après, qu’ils puissent échanger, et ouvrir le débat avec les autres. Je regrette néanmoins que les parents ne soient pas plus sollicités, car nous faisons de la communauté éducative. Toutes les décisions se prennent au plus haut niveau sans concertation avec les parents. En tout état de cause, je suis partante sur le renforcement de l’éducation sexuelle à l’école à condition que ce soient de professionnels missionnés qui la dispense ».

• Benoît Blard, Président de la FCPE

« Nous, à la FCPE, on n’est pas contre, mais il faut que cela soit dispensé par des gens compétents. Il faut aussi veiller à adapter le langage au niveau des enfants, mais pas seulement. On ne peut pas parler de la même façon si on a affaire à un enfant de 5 ans habitant dans les Hauts et à un autre de 12 ans habitant en ville. Il faut prendre beaucoup de paramètres en considération. On a d’un côté la vision scientifique et biologique de la chose, mais il ne faut pas oublier le côté religieux. Il faudrait bien voir quel serait le programme de ces séances, voir les attentes et les préoccupations des élèves en fonction de leur âge, avec des professionnels. Il faut aussi faire attention au trop d’infos ; l’objectif n’est pas que l’enfant soit bloqué ou perturbé. Il faut s’assurer que l’enfant garde la tête sur les épaules dans sa famille et dans la société. Enfin, je pense qu’il est essentiel aussi de prendre en compte la culture des enfants et de leur famille ».

Sophie Périabe


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