Grèves dans les banques

Elargir la solidarité à toutes les victimes du capitalisme financier

25 avril 2008, par Manuel Marchal

Les luttes victorieuses des travailleurs de la BNPI et de la BR soulignent la bonne santé du mouvement revendicatif dans le secteur des services. Pour amplifier ces succès, il est important de renforcer la solidarité entre les travailleurs et les usagers, tous victimes de directions qui ne font pas de cadeau.

Après la BNPI le mois dernier pendant une semaine, la Banque de La Réunion vient de connaître une grève de deux semaines pour revendiquer un meilleur partage des richesses. Dans les deux cas, les travailleurs ont obtenu gains de cause : une augmentation de 1.800 euros par an. C’est le résultat de leur combativité. Cela prouve que lorsque les travailleurs se mettent en mouvement, ils obtiennent des résultats.
On ne peut que se féliciter de l’état de santé du mouvement social revendicatif. Ces dernières luttes rappellent sa vigueur dans le secteur des services, premier pourvoyeur d’emplois à La Réunion.
Il est à noter que dans les banques, les travailleurs sont en contact direct avec le capitalisme financier. Ils voient quotidiennement l’argent passer. Par conséquent, ils savent le prix des bons résultats qu’affichent leurs directions. Sur cette base, ils revendiquent donc un meilleur partage des fruits du travail.
Une donnée supplémentaire entre en compte. Il s’agit de la productivité. Une étude de l’INSEE souligne qu’à La Réunion dans les services financiers, la productivité par employé est supérieure à celle de France. Cela illustre une des spécificités de La Réunion. Car au partage des richesses s’ajoute celui des gains de productivité.
Un autre enseignement de ce récent conflit est la jeunesse des grévistes. Pendant deux semaines, cette jeunesse a mené la lutte au son du maloya. Le maloya est donc bel et bien une affirmation de l’identité du travailleur réunionnais. Il est aussi un élément de la cohésion du collectif des salariés en lutte. En effet, on ne verra jamais à Paris des grévistes lutter au son du maloya.
Ce maloya a fait gonfler leur mental à un point tel qu’il était aussi solide que celui d’une équipe en compétition. Cette force leur a permis d’emporter la décision.
Ce mental est bien nécessaire pour lutter dans le secteur bancaire. En effet, le capitalisme financier, en mettant les travailleurs sous pression, les pousse au test de la confrontation.

Des services trop chers

Après une telle victoire, la vigilance reste de mise car il faut s’attendre à la réaction d’une direction qui ne s’avouera pas facilement vaincue.
Mais en tout état de cause, les travailleurs de la BNPI et de la BR montrent la voie à ceux des autres banques. Aujourd’hui, une assemblée générale à la BFC doit décider d’un mouvement pour revendiquer un meilleur partage des fruits du travail. Les travailleurs de la BNPI, de la BR et de la BFCOI ont en effet décidé d’une plate-forme commune de revendication pour lutter contre la perte de pouvoir d’achat, conséquence de la vie chère. Et les victoires remportées à la BNPI et à la BFCOI soulignent que les revendications des travailleurs peuvent être satisfaites.
Mais pour aller vers de nouvelles conquêtes, il sera essentiel de renforcer la solidarité, entre les travailleurs mais également de la voir s’élargir aux usagers. En effet, travailleurs et usagers des banques sont les victimes d’une direction qui ne fait pas de cadeau. Les salariés sont en effet obligés de faire grève pour faire aboutir de légitimes revendications. Quant aux usagers, ils doivent payer des services à des coûts souvent excessifs.

M.M.


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