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Intervention du PCR au 50e anniversaire de la CGTR
14 juin 2018
Le 9 juin dernier, la CGTR a célébré son cinquantième anniversaire à la Mairie de Saint-Denis. Elie Hoarau, président du PCR, a été invité à prendre la parole. Voici le contenu de son intervention.
Quand la France coloniale, après sa défaite militaire à Saint-Domingue face à Toussaint-Louverture, décide de faire de La Réunion un de ces principaux fournisseurs de sucre, cela allait changer radicalement le cours de l’histoire de notre pays.
Sur le plan économique d’abord : La Réunion de colonie de plantations devient une colonie industrielle. Sur le plan social ensuite : pour les besoins de l’économie la main-d’œuvre locale étant insuffisante on fait venir massivement des travailleurs engagés. C’est à ce moment que notre peuple s’enrichit de sa composante d’origine tamoule : nos sœurs et frères malabars réunionnais d’aujourd’hui.
L’installation de l’industrie sucrière à La Réunion va créer un prolétariat important :
- un prolétariat des champs (il faut bien de la main d’œuvre pour planter et couper la canne),
- un prolétariat des transports, on crée un chemin de fer (il faut bien transporter la canne des champs à l’usine et le sucre de l’usine aux docks. On crée un port),
- un prolétariat d’usine,
- un prolétariat des docks.
Ce prolétariat a connu les formes d’exploitation les plus brutales : l’esclavagisme, l’engagisme, le colonialisme et enfin, à la départementalisation, la répression néo-coloniale.
Malgré tout cela, ce prolétariat a su résister et s’organiser pour défendre ses droits.
Il a eu le soutien, comme l’ont souligné Georges-Marie Lepinay, Mario Serviable, Jean-Raymond Mondon et Dominique Rivière des Libres Penseurs de la Franc-maçonnerie, de la Ligue des droits de l’Homme, des enseignants et des communistes.
Concernant les communistes il était fréquent de voir des responsables communistes à la tête de telle ou telle organisation syndicale locale comme il était aussi fréquent de voir un syndicaliste de la CGTR à la direction d’une section ou d’une cellule communiste.
D’ailleurs, à la création de la CGTR, parmi les premiers secrétaires généraux du syndicat on comptait de responsables communistes. Je ne vais pas tous les citer mais je nommerai au moins l’un d’eux pour lui rendre un hommage particulier, c’est Bruny Payet.
Bruny, avant d’être le syndicaliste connu, était un dirigeant du Parti Communiste Réunionnais estimé et respecté dans toute l’île. On peut aussi rappeler les campagnes de mobilisation des travailleurs par la CGTR auxquelles participaient les responsables et élus communistes. Personnellement, jeune élu à Saint-Pierre dans les années 70, je me rappelle des descentes que l’on faisait avec les responsables syndicaux dans le sud (Labenne, Rossolin, Ramin…) sur les chantiers pour faire « débrayer » les ouvriers afin de les mettre dans l’action quand la CGTR décidait de la faire.
Plus récemment encore, à l’occasion de l’anniversaire des 50 ans de mai 68, Julien Ramin témoignait du rôle du Parti et de Paul Vergès en particulier, pour la mobilisation des travailleurs et de l’opinion à cette occasion : meetings dans toute l’île, distributions de tracts, visites d’usines et de chantiers, etc.
La solidarité du PCR avec la CGTR ne s’est jamais démentie.
La création de la CGTR, il y a 50 ans, a été une étape importante de la démocratie syndicale et citoyenne. Bien sûr, sur le plan syndical la CGTR a été à la pointe de tous les combats, mais pour moi la CGTR a aussi fait plus que cela. Elle s’est battue pour les libertés. Georges-Marie l’a rappelé. Elle a toujours considéré que le peuple réunionnais, qui a été colonisé pendant si longtemps, a une aspiration profonde à l’émancipation et la CGTR s’est toujours battue pour le respect de la culture, de l’identité, de l’histoire et de la dignité de notre peuple.
Personne n’a oublié le combat mené par la CGTR avec le PCR, l’UFR et les organisations de jeunes, pour la reconnaissance et la célébration du 20 Décembre.
S’agissant de l’émancipation du peuple réunionnais saluons l’attitude de solidarité de la CGT à l’égard de la CGTR.
Quand, en 1968, les cégétistes de La Réunion pensaient qu’ils pouvaient avoir leur organisation syndicale, la CGT en France les a accompagnés. Philippe Martinez l’a rappelé dans son interview en disant que la CGT considérait que le moment était venu pour les travailleurs de La Réunion de prendre en main leurs propres affaires. C’était un geste de solidarité non seulement vers les travailleurs mais aussi vers le peuple réunionnais. Il est regrettable que d’autres organisations syndicales, politiques ou autres n’aient pas eu la même attitude préférant garder la main sur leurs « fédérations » dans la colonie.
50 ans d’existence, 50 ans de lutte et de combats, 50 ans de succès et parfois aussi d’échecs, mais la CGTR avec ses dirigeants et ses militants et militantes n’ont jamais baissé les bras, même si les conditions de lutte ne sont plus les mêmes.
Il y a 50 ou 60 ans la classe ouvrière et les travailleurs de la terre (qui n’étaient pas de vrais paysans, c’étaient des colons qui travaillaient sur les terres et pour les gros propriétaires fonciers) représentaient environ 70 % de la population en âge de travailler. Aujourd’hui ils ne représentent plus que 17 % dont 3 % pour les travailleurs de la terre qui sont devenus de vrais paysans avec la fin du colonat partiaire. Dans le même temps, les services (marchand et non marchand) ont fait l’évolution inverse, passant de 13 à 72 %. Ce bouleversement sociologique n’est pas sans poser de problème à l’action syndicale ouvrière.
De plus la situation à La Réunion s’est singulièrement détériorée. Le chômage, presqu’inconnu il y a 50 ou 60 ans, atteint des records. La Réunion est le département où les inégalités sont les plus grandes.45 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, etc. et les choses vont encore s’aggraver avec les effets du réchauffement climatique, la démographie, la mondialisation capitaliste des échanges et les progrès fulgurants de la technologie.
Les gouvernements successifs, conscients de la situation, ont tenté, sans succès, d’adapter des lois spécifiques comme la LOOM, la LOPOM, l’Egalité réelle et aujourd’hui les Assises du Développement. Rien n’y fait pour la bonne raison que ce qui est en cause c’est la politique d’intégration.
Si depuis 1946 elle a apporté certaines avancées elle a aujourd’hui atteint ses limites. Le moment est venu de faire une autre politique, une vraie politique d’émancipation, en faisant appel à la RESPONSABILITE des Réunionnais et des Réunionnaises. A eux et elles aussi d’assumer leurs responsabilités.
Il leur revient de se rassembler, d’élaborer un projet, de le défendre auprès des autorités compétentes et de le mettre en œuvre.
Mais si le poids spécifique de la classe ouvrière diminue dans la société, l’exploitation de classe ne diminue pas pour autant. Selon une récente étude d’un bureau d’analyse, la valeur ajoutée est distribuée aujourd’hui à 66 % aux actionnaires, 28 % à l’investissement et seulement 5 % aux ouvriers et ouvrières. 5 % seulement à ceux et celles qui produisent de la richesse qui enrichit une minorité.
A partir de là qui ose dire que la lutte de classe c’est fini, que cela relève des vieilles lunes marxistes ? Non l’exploitation n’est pas finie et il faut toujours lutter.
Je profite de la présence de Philippe Martinez pour saluer le combat qu’il mène actuellement à la tête de la CGT contre les offensives du gouvernement qui s’attaque aux droits et aux acquis des travailleurs.
Le combat qu’il mène tout comme la CGTR n’est pas seulement pour les travailleurs mais pour toute la société afin de bâtir en France comme à La Réunion une société de justice et d’égalité.
Chers camarades de la CGTR, plus que jamais, comme le criaient les jeunes dans les rues de Paris en mai 68 : « ce n’est qu’un début, continuons le combat ». Oui camarades de la CGTR, ce n’est qu’un début, le combat continue, tien bo largue pas. En avant pour de nouvelles victoires.
Longue vie à la CGTR.
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