La fédération générale des retraités de la fonction publique a tenu sa commission exécutive

Elle lance un appel aux candidats à la députation

25 mai 2007

Hier, lors d’une conférence de presse, la fédération générale des retraités de la fonction publique (FGR-FP) a fait connaître ses revendications et ses craintes concernant la politique menée par le gouvernement. Cette association, à caractère revendicatif, a donc travaillé sur différents thèmes concernant les retraités afin de remettre une lettre à tous les candidats des prochaines élections législatives.

La FGR-FP a été créée le 20 juin 1936 par une militante du syndicat national des instituteurs, Marthe Pichorel. Mais à La Réunion, cette association est toute jeune. En effet, elle est née en 2003 dans un contexte particulièrement difficile, « il y a eu le transfert des TOS, puis la loi Fillon du 21 août 2003 », souligne Christian Dérand, le secrétaire général.
Aujourd’hui, elle compte environ 400 adhérents sur l’île, dont une vingtaine d’adhérents directs. De plus, elle regroupe aussi bien des retraités issus de la CGTR, UNSA, CFDT, etc...
Mais attention, la FGR-FP n’est pas un syndicat, elle ne peut donc pas participer aux différentes négociations des partenaires sociaux, mais elle a pour but de défendre les intérêts matériels et moraux de ses adhérents mais pas seulement.

« Nous ne défendons pas seulement les intérêts des retraités fonctionnaires »

Selon Jean Luc Brunet, trésorier de la FGR-FP, « il existe une trop grande différence entre la Réunion et la métropole ». En effet, en se basant sur les chiffres, la fédération constate que les politiques menées par le département pour les personnes âgées sont très insuffisantes. « A La Réunion, les aides à domicile se font de gré à gré, c’est-à-dire, ce sont les membres de la famille qui s’occupent généralement des personnes âgées et ils n’ont aucune qualification. Alors qu’en métropole, les personnes âgées bénéficient d’une aide professionnelle ». Cela est dû au contexte local, mais la fédération estime que les membres de la famille doivent aussi bénéficier d’une aide professionnelle.
Concernant les places en établissement pour personnes âgées, à La Réunion, on en compte 52 pour 1.000 habitants contre 71 en métropole. Il y a un manque flagrant de moyens, de volonté politique également.
En 2005, on dénombrait 32.787 personnes à La Réunion allocataires du minimum vieillesse, soit 40% des plus de 60 ans. En métropole, seulement un peu plus de 4% de cette même population touche le minimum vieillesse. « C’est une situation inacceptable. Nous sommes également conscients des problèmes que rencontrent les retraités les plus démunis », insiste Gilbert Pérez, trésorier adjoint.

La politique gouvernementale contestée, en particulier la loi Fillon

La réforme des retraites, issue de la loi Fillon, reste porteuse de méfaits dévastateurs, selon la FGR-FP. Par ailleurs, un certain nombre de déclarations relatives à l’activité des retraités, faites par Nicolas Sarkozy lors du débat du 2 mai, suscitent pour eux une réelle inquiétude.
« Grâce aux lois Fillon, jusqu’en 2020 on n’a pas de souci majeur à avoir quant au financement de nos retraites. Je garantirai l’application des lois Fillon. Je réformerai les régimes spéciaux par souci d’égalité », avait annoncé le Président de la République et c’est justement ce que redoute les retraités.
La FGR-FP a rappelé que cette loi a confirmé sa nocivité en matière de pouvoir d’achat pour tous, pensionnés et futurs pensionnés. Elle a notamment un impact pénalisant dans les domaines qui concernent directement les retraités, à savoir la santé, mutuelles, achats de première nécessité, énergie, coût important du maintien à domicile, séjours en maison de retraite, etc...
De plus, ce texte a mis fin à la notion de traitement continué à laquelle tous les fonctionnaires sont fondamentalement attachés. Avant 2003, les pensions des fonctionnaires évoluaient en fonction des salaires des actifs, avec la loi Fillon, ce n’est plus le cas.
Conformément aux engagements pris lors de sa mise en place, la loi Fillon doit être revue en 2008. C’est pourquoi, la FGR-FP demande à l’ensemble des candidats aux élections législatives leur point de vue sur cette question mais aussi sur le contexte local, « afin de faire notre choix dans les urnes en toute connaissance de cause », affirme Christian Dérand.
Le problème des pensions de réversion a aussi été soulevé par Jeanne Atchy-Dalama. Lors de la campagne présidentielle, le président élu avait annoncé la revalorisation de cette pension à 60%. Actuellement, lorsqu’un conjoint décède, le conjoint vivant perçoit 50% de la pension du défunt. Selon le membre de le fédération, « cette augmentation est très largement insuffisante. Nous demandons une revalorisation à 75% dans un premier temps ».

Souhaitant mener le combat jusqu’au bout et voulant être une force de pression sur tous les gouvernements, la FGR-FP demande l’adhésion de tous les retraités. « Notre mouvement interpellera les différents ministères sur tous les problèmes relatifs aux retraités les plus démunis », conclut le secrétaire général de la FGR-FP.

Sophie Périabe


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