
Emploi : syndicats et patronat négocient
8 septembre 2007

Syndicats et patronat ont ouvert, vendredi 7 septembre, vers 9h30, au siège du Medef à Paris, une vaste négociation sur la modernisation du marché du travail, sous la pression du gouvernement qui les menace de légiférer s’ils n’ont pas de résultats en fin d’année.
À l’ordre du jour, les règles de licenciement et les droits des salariés. Le gouvernement souhaite voir aboutir ce chantier d’ici à la fin de l’année, en brandissant la menace de légiférer dans le cas contraire. Les partenaires sociaux ont toutefois indiqué à plusieurs reprises qu’ils « n’entendent pas se voir imposer » le calendrier et le contenu des négociations.
Faire reculer la précarité
Maryse Dumas (CGT) a déclaré : « Nous venons ici pour faire reculer la précarité et obtenir de nouveaux droits interprofessionnels pour les salariés, de façon à permettre de véritables parcours de carrières ». Mais, « nous voyons bien qu’il y a un front concerté entre le Medef, le Président de la République et le gouvernement pour limiter cette négociation à de nouvelles facilités de licenciement accordées aux employeurs et payées par la collectivité nationale à la place des entreprises », a-t-elle ajouté.
Pour Marcel Grignard (CFDT), « si nous arrivions à la fin de ce trimestre à une clarification de la part des employeurs sur l’utilisation des contrats et sur une amélioration des garanties offertes aux salariés quand ils quittent un emploi de gré ou de force, on aurait fait un pas significatif ». « Cela s’engage dans un esprit de responsabilité très important de tous les côtés. Plusieurs organisations syndicales disent qu’on a l’obligation de réussir », a-t-il souligné.
Interrogé sur les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy sur ce dossier, il a jugé que « quand le Président de la République prend fait et cause pour les revendications d’un camp, il ne favorise pas la négociation collective ».
Sécuriser les parcours de vie professionnelle
« Il vaudrait mieux avoir un résultat, car la crédibilité des partenaires sociaux est en jeu », a souligné Alain Lecanu (CFE-CGC). « Les annonces de Nicolas Sarkozy, notamment sur la fusion des réseaux opérationnels de l’ANPE et de l’Unedic, auront forcément un impact sur la négociation », a-t-il estimé. Gabrielle Simon (CFTC) a évoqué une « négociation très importante, dont l’enjeu est de sécuriser les parcours de vie professionnelle, et difficile », qui « s’appuiera sur du donnant-donnant ». Le programme prévoit en principe que la négociation débute sur les conditions d’entrée dans l’emploi, stages et périodes d’essai notamment.
« Séparabilité à l’amiable »... disent-ils
Les discussions promettent d’être difficiles, le patronat donnant la priorité à un assouplissement des conditions de licenciement pour aboutir à une « séparabilité à l’amiable », les syndicats demandant pour leur part des garanties et des droits supplémentaires pour les salariés tout au long de leur carrière professionnelle. Quatre grands chapitres seront abordés : l’entrée dans l’emploi, l’évolution à l’intérieur de l’entreprise, la sortie et le retour à l’emploi. « Si la séparabilité consiste à multiplier le gré à gré en dehors de toute règle, on ne l’acceptera pas. Par contre, s’il s’agit de mettre en place une procédure simplifiée pour tous avec le développement de droits nouveaux, il y a un espoir d’aboutir à quelque chose », a déclaré jeudi Marcel Grignard, membre de la délégation syndicale CFDT.
« Nous y allons dans un état d’esprit offensif et lucide. Offensif car notre objectif est de gagner des garanties interprofessionnelles nouvelles, notamment des droits lorsque les salariés changent d’entreprise », a pour sa part expliqué Maryse Dumas, Secrétaire confédérale de la CGT.
Contrat de travail unique
« Mais nous sommes lucides », a-t-elle ajouté. « Car le MEDEF a des objectifs diamétralement opposés aux nôtres et est soutenu par le Président de la République ». Le 30 août dernier, lors de l’université d’été du MEDEF à Jouy-en-Josas (Yvelines), Nicolas Sarkozy s’est déclaré « favorable à ce que soit ouverte la possibilité d’une séparation à l’amiable » entre l’entreprise et le salarié. « Le MEDEF veut une libéralisation des conditions de licenciement, et ça, il n’en est pas question pour nous. Les salariés nous mandatent pour plus de sécurité, pas pour plus de flexibilité », a poursuivi Maryse Dumas. La CGC, pour sa part, souhaite « voir ce que le patronat entend mettre comme sécurité derrière la séparabilité », selon Alain Lecanu, l’un de ses porte-parole.
Outre ce point d’achoppement, d’autres difficultés attendent les partenaires sociaux.
La fusion entre l’Unedic et l’ANPE, ainsi que la mise en œuvre d’un contrat de travail unique, deux mesures souhaitées par le gouvernement et fraîchement accueillies par les syndicats, pourraient en effet s’inviter dans ces négociations que le patronat et les syndicats préparent depuis le 23 octobre 2006 dans le cadre d’une « délibération sociale ».
Signaler un contenu
Un message, un commentaire ?
Témoignages - 80e année


Hommage à Sudel Fuma et aux veilleurs de mémoire
9 juillet, parDimanche 13 juillet 2014, Sudel Fuma, historien réunionnais nous quittait des suites d’un accident en mer. La nouvelle fut un choc pour tous. Sa (…)

Le Sénat veut évaluer le coût de toutes les énergies
9 juilletLes débats sur la place à accorder aux énergies renouvelables sont vifs au parlement et au sein du gouvernement, notamment avec l’examen par la (…)

Proposition de LFI de désarmer les policiers est une mesure « hors-sol » pour Fabien Roussel
9 juilletInvité sur France 2, le secrétaire national du Parti Communiste Français est opposé au projet de loi visant à élargir les compétences des (…)

« Demoune parèss i sof solèye a longuèr d’zourné. »
9 juillet, parMézami zordi lo tan lé mossade.La fré i trape aou dsi lé z’antournir.Tazantan in pti srin d’plui i glass aou ziska lo zo…Sé l’èr pou rèv bann (…)

Réforme de l’administration territoriale de l’État : François Bayrou veut renforcer le rôle des préfets
9 juilletLe premier ministre, François Bayrou, s’est exprimé devant les préfets de régions et de départements, ainsi que les secrétaires généraux des (…)
+ Lus

Ecobank Group et Google Cloud annoncent un partenariat pour accélérer l’inclusion financière et l’innovation à travers l’Afrique
3 juillet, parLes technologies de Google Cloud renforceront la plateforme d’Ecobank pour améliorer la banque digitale, le soutien aux petites et moyennes (…)

Une nouvelle prison au Port : une hérésie !
3 juillet, parUne information récente communiquée par le ministre de la Justice Gérald Darmanin concerne la création de nouvelles prisons sur l’ensemble du (…)

Développement durable menacé : le sommet de Séville ravive l’espoir et l’unité
7 juillet, parLa conférence historique sur le financement du développement à Séville s’est conclue avec un sentiment renouvelé de détermination et un accent mis (…)

Contre une réforme déconnectée des réalités réunionnaises
3 juillet, parLa FSU Emploi Réunion tient à rappeler que la mise en œuvre des programmes de transformation de France Travail, issus de la loi Plein Emploi, ne (…)

Surpopulation carcérale : des propositions faites qui ne convainc pas
4 juilletAu 1er juin, les chiffres du ministère de la Justice ont établi à 84 447 personnes détenues pour 62 566 places. La surpopulation carcérale (…)

Mayotte : une loi de refondation sans ambition ni justice sociale
3 juillet, parAlors que Mayotte subit un enchevêtrement de crises - pauvreté structurelle, dégradation des services publics, conséquences dramatiques du cyclone (…)