Grève interrompue à la CAF...

...en attendant le nouveau directeur

12 avril 2007

Les salariés grèvistes rassemblés mardi devant le siège de la CAF à Saint-Denis ont convenu, avec la CFDT, de stopper provisoirement leur mouvement. Considérant l’autisme de leur hiérarchie, ils soumettront leurs propositions de réorganisation de la CAF au nouveau directeur qui doit prendre ses fonctions en mai. L’espoir pour le personnel de renouer avec le dialogue social.

Initiée le 26 mars par la CFDT, et suivie par 35% du personnel, la grève qui porte sur l’embauche de 8 télé-opérateurs pour gérer la plate-forme téléphonique et les pressions exercées sur le personnel (voir notre édition du 29 mars) a déjà été interrompue pour cause d’élection des représentants du personnel.

«  Il est temps de tout mettre à plat  »

Obtenant 5 sièges sur 6 au bureau salarié et 5 sièges sur 7 sièges en comité d’entreprise, la CFDT a d’ailleurs été largement plébiscitée ; signe pour Joé Bédier, son secrétaire général, que le personnel croit en son action. Durant ces élections et après une tentative de négocation avortée, la direction est allée à la rencontre du personnel dans les antennes Nord, Est et Ouest de la CAF ; des réunions auxquels les représentants syndicaux n’ont pas été conviées. « Nous n’avons pas été invités, mais nous nous sommes invités, explique Joé Bédier. La directrice voulait entendre le personnel qui de partout dans l’ile dénonce un manque d’organisation, de communication, des pressions et brimades continues. Dès la semaine prochaine, elle veut mettre en place de petits groupes de travail, mais on a déjà eu ce genre de chantier dans le passé. Ca ne débouche à rien. De plus vouloir instaurer le dialogue avec les salariés sans leurs représentants, ce n’est pas très sérieux, pas très crédible. » On le comprendra, les relations entre syndicat et patronat sont des plus tendues à la CAF ou le dialogue ne va pas de soi. « Nous avons décidé de ne pas poursuivre le mouvement sachant que la direction restait sur ses positions, explique encore Joé Bédier. L’arrivée d’un nouveau directeur le mois prochain sera pour nous l’occasion de soumettre notre plan d’organisation pour la CAF. Nous considérons qu’après 35 ans de direction de monsieur et madame Andrée, il est temps de tout mettre à plat. La politique du copinage et du clientélisme démontre aujourd’hui que certaines personnes qui occupent des postes à responsabilité ne sont pas à leur place. Nous voulons rompre avec tout ça. »

Commander un Audit social

Ce plan doit être l’occasion d’établir une large concertation avec les élus syndicaux, des conseils d’administrations, en vue de dégager des solutions pour que cesse les pressions psychologiques exercées sur le personnel et imposées par la convention d’objectifs et de gestion. Des pressions qui vont jusqu’à la punition parfois, comme le souligne Joé Bédier qui prend pour exemple le cas d’une jeune, employée en contrat de remplacement, et qui a eu le tort de manifester avec ses collègues car on voulait modifier son contrat et la changer de poste. Elle a été licenciée. Ce plan mentionne ainsi la nécessité de revoir la gestion des ressources humaines, d’engager une enquête pour l’amélioration des conditions de travail et de commander un audit social. Joé Bédier précise que les salariés souhaitent que le nouveau directeur, une fois avisé de la situation locale et des propositions contenues dans le plan, exprime clairement ses positions et objectifs lors d’une assemblée générale avec le personnel. Pour l’heure et en attendant, ce sont toujours les Gestionnaires Conseils Allocataires qui gèrent la plate-forme téléphonique et ses centaines d’appels, en plus de leurs dossiers individuels et de l’accueil personnalisé du public. Une surcharge de travail que l’on ne retrouve pas en métropole ou la plate-forme est gérée par des télé-opérateurs et ou le suivi personnalisé n’est pas en pratique.

Stéphanie Longeras


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