
C’était un 30 juin
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2 juin 2017
Marquée par l’effondrement des partis traditionnels, une abstention record plus élevée au second tour et près de 12 % de votes blancs et nuls - exceptionnel sous la Ve République-, l’élection du nouveau président de la République n’est pas le résultat d’un engouement massif pour le vainqueur et son programme mais bien d’abord celui de la volonté d’empêcher le Front National de gagner.
Si cette élection n’a donc pas porté l’extrême droite au pouvoir - et c’est tant mieux-, elle n’a pas non plus, loin s’en faut, porté le progrès social à l’Elysée.
L’inquiétante percée du FN s’est nourrie de l’ultra-libéralisme auquel ont cédé depuis bien 20 ans les gouvernements successifs qui ont abandonné tous les perdants de la mondialisation et fortement creusé les inégalités. L’ultra-libéralisme aura ainsi jeté des millions d’électeurs dans les bras du FN. S’il a pu une fois encore être contenu, rien n’assure qu’il puisse l’être indéfiniment. Il faudrait pour cela une véritable inflexion notamment par un juste partage des richesses, une politique socialement ambitieuse au service de l’emploi et des retraites, des services publics en capacité de remplir leurs missions. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas le chemin qui semble se dessiner.
A une époque où le sens de la formule, la com, l’âge du capitaine et sa bonne mine tiennent lieu de débat politique, où des prophètes prédisent la fin du « clivage » gauche/droite au profit d’un « en même temps » (formule très prisée par notre nouveau président, bien que vide de sens), la composition « zembrocal » du gouvernement semble répondre à cet oracle. Son premier chantier vise à démanteler encore un peu plus le Code du Travail et les salariés devront donc se préparer à voir enterré ce qui reste de leurs droits - déjà sérieusement affaiblis par la loi El Khomri - au moyen de la procédure autoritaire des ordonnances, tout cela après avoir déjà subi le 49.3. La FSU qui a fermement combattu cette loi, continuera à combattre les régressions supplémentaires qui s’annoncent.
Le choix de cantonner la Fonction Publique à un ministère de « l’action et des comptes publics » donne le ton : il consiste à réduire celle-ci à des considérations budgétaires et confirme en creux la volonté du nouveau président de suivre son programme de suppression de 120 000 emplois publics. Outre que cela mettra encore plus en difficulté les services publics et leurs agents, il entend bien supprimer des emplois tout en prétendant agir pour l’emploi, « en même temps » sans doute ?
Une forte proportion de ces suppressions concernera la Fonction Publique Territoriale, ce qui dans notre département ne fera qu’aggraver un chômage déjà élevé là où le secteur marchand est faible.
En matière d’éducation, la nomination de Jean-Michel Blanquer ne peut qu’inquiéter. En effet, passé par les cabinets ministériels sous Chirac et Sarkozy, celui-ci est un adepte des systèmes scolaires anglo-saxons sources de profondes inégalités et des méthodes de « pilotage » managérial les plus contestables. Le message est clair : il s’agira bien d’amplifier les mesures libérales qui ont déjà pénétré l’école et sont à même de dynamiter le cadre national des enseignements, de mettre de fait les établissements en concurrence et d’aggraver les inégalités scolaires. La réforme du collège décriée par la profession et dont la mise en œuvre s’est révélée chaotique verra sa philosophie générale confortée par une autonomie renforcée, l’apprentissage, bientôt placé « au cœur de l’enseignement professionnel » n’en finira plus de dérouler son cortège de dégâts, le périmètre du bac sera réduit et s’y ajoutera une sélection à l’entrée dans le Supérieur.
Dans le 1er degré, les rythmes scolaires laissés à l’appréciation exclusive des communes aggraveront les inégalités territoriales, les effectifs à 12 dans les REP se feront au détriment du dispositif PDMQDC (Plus de Maîtres que de Classes), un dispositif pourtant jugé efficace par les enseignants. Qui plus est, ces réductions d’effectifs seront mises en place dans des conditions aléatoires puisque certaines écoles seront contraintes, faute de locaux, d’installer des paravents de séparation dans les salles de classe pour permettre à deux enseignants de travailler « en même temps ».
Là encore la FSU se montrera critique et combative quant à la mise en œuvre et la pertinence pédagogique de ces évolutions et veillera à ces que les moyens du dispositif PDMQDC ne soient pas détournés.
En 2014, la FSU invitait Gérard Filoche à la Réunion pour un colloque sur la souffrance au travail ; celui-ci commentait alors la présence d’Emmanuel Macron dans le gouvernement de l’époque par cette formule : « ce n’est pas une erreur de casting, c’est une tragédie ». Que dire donc aujourd’hui ?
S’il est certes prématuré de se projeter dans le quinquennat à venir avant le résultat des élections législatives, le syndicalisme que porte la FSU doit se tenir prêt à défendre ses valeurs dans l’action collective et unitaire.
Marie-Hélène Dor, Benoit Caquelard
Secrétaires départementaux FSU Réunion
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