Le Comité des chômeurs et des mal logés du Port

En quête d’un avenir meilleur

12 janvier 2007

Accorder une pleine attention aux personnes en graves difficultés sociales est le souci quasi, sinon permanent, des bénévoles et des salariés du Comité des chômeurs et des mal logés du Port. Prendre et surtout tenir un tel engagement, c’est leur pari ! Maryse Dache, sa Présidente, ne le démentira pas car enfin d’année dernière, elle a entrepris une action peu commune, “Ouvre zot porte ! Ouvre zot cœur !”. Des familles portoises, au moment des fêtes, ont accueilli sous leurs toits des personnes qui se trouvaient à la rue. Loin de leurs proches qui les ont oubliées ! Un peu de chaleur humaine en cette période leur a mis du baume au cœur.

“Ouvre zot porte ! Ouvre zot cœur !”

Ce projet a été annoncé autour d’un repas à la mi-décembre à la salle du Cœur saignant au Port. La plupart des invités, des êtres qui sont, qui vont où qui ont été à la rue. Pour eux, ce comité n’a pas lésiné sur les moyens. Outre les bons petits plats qui leur ont été servis, ils ont été mis à l’honneur. Après s’être parés de vêtement et du nœud papillon ou de la cravate, chacun d’entre eux est passé devant le viseur du photographe Laurent Zitte. Clic ! Clac ! Il les inscrit les uns à la suite des autres sur la carte mémoire pour ensuite sortir une à une les portraits. Tous les ont reçus et tous se sont vus sous un autre jour !

Découverte de leur île

Autre surprise que leur a réservé le comité est une balade au large du Port en partenariat avec de la Base nautique. Gilet enfilé, les voilà en haute mer à scruter l’horizon en quête d’un avenir meilleur. Régulièrement, ils sortent. Pour la plupart, l’année dernière, c’était la première fois qu’ils visitaient la Maison de la Vanille, la Ferme autruches, le Parc exotica, le Parc aux crocodiles. De cette façon, ils ne coupent pas les ponts avec leur environnement. Évoluant dans un contexte difficile, les plus nécessiteux d’entre nous perdent des notions comme le temps. Vous l’aurez peut-être relevé, bon nombre d’entre eux ne portent pas de montre !

En difficultés sociales, des jeunes aussi !

Par ailleurs, des jeunes viennent frapper à la porte du comité. Eux aussi rencontrent des ennuis pour se nourrir, se vêtir, se loger. Des colis alimentaires leur sont proposés. En rupture de stock dans l’immédiat ! Pour cause, le partenariat liant cette association à une grande surface vient de prendre fin sans aucune explication. Sur les étales du comité, il ne reste plus que du riz, des boîtes de tomates ! Une misère car combien de familles comptent sur ce colis pour justement joindre “les deux bouts”. En attendant des jours meilleurs, bon gré mal gré et coûte que coûte, une solution leur est toujours apportée. Ils peuvent manger sur place ou emporter leur “carri”, se toiletter et repasser leurs vêtements. Et puis, le personnel est là à leur écoute.

Ne pas baisser les bras

Maryse Dache continuera à mener ces actions. Elle compte également sur la solidarité des Réunionnais. Car nul ne sait de quoi demain sera fait - “à part les voyantes ou les médiums” ! Elle consolidera la bonne entente avec le CCAS du Port, la Mission Intercommunale de l’Ouest, le Foyer des jeunes travailleurs, le GUT et l’Arpille pour apporter aides et conseils à ceux qui en ont besoin.

J.-F. N.


À La Réunion...

... 10% de la population vit en dessous du seuil de bas revenus estimé à 360 euros par mois en moyenne par unité de consommation. La part de la population vivant en dessous de ce seuil a considérablement diminué entre les années 1970 et le milieu des années 1990, puis s’est stabilisée. La part des personnes percevant un minimum social est très élevée et nettement supérieure à celle de la Métropole : en 2003, les allocataires des minima sociaux représentent 19% de la population totale et 30% des individus âgés de 20 ans et plus. Qu’elles vivent en dessous du seuil de bas revenus et/ou qu’elles perçoivent un minimum social, les personnes pauvres ont des revenus d’activité très faibles. Le non-emploi est un déterminant essentiel de la pauvreté dans le département de La Réunion. En moyenne, 75% du revenu des allocataires du RMI proviennent de prestations versées par la Caisse d’allocations familiales. Les prestations sociales jouent donc un rôle majeur dans la réduction de la pauvreté.

(Source : Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales de La Réunion. Synthèse de Franck Temporal)


Brèves sociales

• Selon le quotidien “20 minutes”

La faiblesse du dialogue social imputable à l’Etat pour 51% des Français

La faiblesse du dialogue social en France est imputable à l’Etat pour 51% des Français, selon le sondage LH2 - "20 minutes" -RMC*. Par ailleurs, si 30% des personnes interrogées estiment que la CGT est le syndicat qui défend « le mieux les droits des salariés », 25% pensent que ni les grandes confédérations, ni l’UNSA ou Sud ne le font.
Selon ce sondage, 51% des personnes interrogées imputent la faiblesse du dialogue social en France à l’Etat, suivi par le patronat pour 46% des personnes interrogées. Les syndicats n’arrivent qu’en troisième position (37%).
Par ailleurs, 30% des personnes interrogées trouvent que la CGT est le syndicat qui défend le mieux les droits des salariés, devant FO (16%), la CFDT (15%), la CFTC (5%), Sud (3%), la CGC (3%) et l’UNSA (2%). Mais 25% des personnes interrogées estiment qu’aucun de ces syndicats ne le fait.
Pour que les salariés puissent mieux défendre leurs droits, 55% des personnes interrogées pensent qu’il faut recourir davantage aux consultations de tous les salariés sur des grands enjeux (35 heures, contrat de travail) et 52% que le gouvernement doit organiser plus souvent des concertations entre syndicats de salariés et d’employeurs.
Enfin, 15% des personnes interrogées estiment qu’il faut obliger tous les salariés à adhérer à un syndicat.

* Sondage réalisé les 24 et 25 novembre par téléphone auprès d’un échantillon de 1.005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille, après starification par région et catégorie d’agglomération.

• Selon l’INSEE, l’emploi aidé non marchand contribue positivement à la création d’emplois

L’INSEE a maintenu sa prévision de taux de chômage de 8,6% pour la fin décembre et anticipé une poursuite de la décrue à 8,2% en juin 2007, un niveau jamais vu depuis 1983, dans sa note de conjoncture diffusée le 5 décembre. Le secteur non marchand qui regroupe associations, collectivités territoriales et emploi privé du secteur éducatif, sanitaire et social est un pilier essentiel, avec +105.000 créations d’emplois cette année (dont +30.000 contrats aidés) et +42.000 au premier semestre 2007. Contrairement à ce qui était observé depuis 2001, l’emploi aidé non marchand contribue positivement à la création d’emplois en 2006, souligne l’INSEE. 
Des contrats d’accompagnement dans l’emploi (CAE) ont été signés à tour de bras (+200.000 de janvier à octobre), contrairement au dispositif du Contrat d’avenir (CAV), qui reste plus malaisé. Quelque 25.000 Contrats d’avenir ont cependant été signés en septembre-octobre, notamment dans l’Education nationale. 
L’amélioration du marché du travail, entamée en mars 2005, s’explique par une hausse des créations nettes d’emplois (+243.000 en 2006, légèrement moins toutefois que les 279.000 escomptées en octobre, après +149.000 en 2005) mais aussi par l’évolution de la démographie, selon l’INSEE. 
La croissance de la population active se tasse en effet progressivement (+7.000 en 2007, après +29.000 en 2006 et +67.000 en 2005), et même un peu plus vite que prévu.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus