5ème Congrès de l’URSO-CGTR au Port

Encore plus proche des doléances des travailleurs

11 juillet 2006

Tous les 4 ans, l’Union Régionale des Syndicats de l’Ouest tient un Congrés. Leur 5ème s’est déroulé samedi matin au Port afin de définir la feuille de route pour ’un syndicalisme de proximité, combatif et solidaire

"100.000 chômeurs, 160.000 bénéficiaires du Revenu Minimum d’Insertion (RMI) et 300.000 bénéficiaires de la couverture maladie universelle(CMU) et 110.000 illettrés", ces chiffres indigestes et malheureusement éloquents ont été exposés par Jean-Marc Gamarus, le Secrétaire général de l’Union Régionale des Syndicats de l’Ouest (URSO-CGTR) à l’occasion de leur 5ème Congrès, au foyer de la Chambre de Commerce et d’Industrie de La Réunion (CCIR).
Au terme de cette rencontre, une centaine de délégués qui représentent les différents secteurs d’activités ont élaboré une feuille de route de leurs luttes à prévoir pour préserver les acquis sociaux, défendre les intérêts de l’ensemble des travailleurs et consolider la place de la CGTR dans le paysage syndical de La Réunion.

Des chiffres qu’on a du mal à digérer

La commission orientation de l’URSO-CGTR s’est penchée sur plusieurs thèmes parmi lesquels : le syndicalisme de proximité, la lutte contre la précarité et l’atteinte des acquis sociaux.
Sur le premier point, elle suggère d’écouter davantage les préoccupations des salariés pour les aider à mieux se défendre.
Sur le second point, pour ce syndicat, "l’action collective est une arme maîtresse contre la précarité". Les membres de cette commission ont dressé les différentes facettes de la précarité et leurs conséquences. Sur le lieu de travail, elle entraîne une concurrence malsaine. Elle est source de discrimination entre les jeunes et les plus âgés. Elle "pousse au fatalisme, à la résignation, à l’insécurité sociale et favorise l’abus d’autorité".
Sur le troisième volet, selon cette organisation, "depuis 5 ans, les gouvernements Raffarin et de Villepin ont œuvré à la remise en cause des acquis sociaux". Et les exemples ne manquent pas : "atteinte au Code du Travail, aux congés, à la santé etc.".

Les jeunes et la parité

L’URSO-CGTR accorde une attention toute particulière à la place des jeunes dans cette union et à la parité. Cette année notamment, à l’occasion de divers point presse, par exemple aux côtés de Michel Séraphine de la CGTR Ports et Docks, se trouvaient de jeunes syndicalistes. Ils n’ont pas fait machine arrière face aux exigences des patrons. Les femmes ne sont pas restées les bras croisés. À plusieurs reprises, elles sont montées au créneau pour préserver l’emploi des précaires dans l’enseignement public.
L’URSO CGTR a donc fixé ses objectifs pour les 4 années à venir, c’est sans compter également la préparation des élections de la fonction publique et les prud’hommes. Enfin, elle compte peser de tout son poids pour un autre choix de société. Une allusion aux rendez-vous électoraux à venir.

Jean-Fabrice Nativel


Témoignages

o Jean-Marc Gamarus

Une minute de silence pour Freddy Semerle

Jean-Marc Gamarus ne mâche pas ses mots. Il se prononce d’ores et déjà pour "une autre politique qui donne la priorité à l’Homme". Ce combat, il le conduit depuis plusieurs années. Il ne l’a pas mené pas seul. C’est pourquoi lors de 5ème Congrès, il a salué la mémoire du regretté et toujours présent, Freddy Semerle, syndicaliste à la CGTR.

o Jean-Yves Langenier

Au Port, des dockers et des travailleurs du chemin de fer se sont retrouvés

Était invité à cette réunion, Jean-Yves Langenier, le Maire du Port. Il tient à souligner que "cette ville portuaire est marquée par les luttes syndicales. C’est là que les dockers et les travailleurs du chemin de fer se sont retrouvés". Aujourd’hui, le Port de commerce ou Port Ouest a perdu un peu de sa vitalité. L’essentiel de l’activité est concentré dans le Port Est. Mais prochainement, des travaux seront entrepris pour unir l’ancien port de commerce à la ville.

o Michel Séraphine

Malgré la précarité, les patrons abusent

Michel Séraphine, le représentant des Ports et Docks a salué Fabien Lanave, le premier secrétaire général de la CGTR assis au premier rang de ce congrès. Il constate comme ses pairs que "le climat social s’est dégradé et que la précarité s’est installée". Devant cette situation, il tient à dénoncer "les abus opérés par les patrons". Il tient aussi à valoriser aussi le combat que mène au quotidien les demandeurs d’emploi pour sortir d’une situation catastrophique.

o Huguette Bello

Le travail de sape continue

Autre invitée, Huguette Bello, Députée qui n’a pas hésité à dénoncer "le travail de sape" entrepris depuis quelque temps. Elle note "dans les récentes mesures gouvernementales", un véritable bond en arrière. Le Contrat Première Embauche et le Contrat Nouvelles Embauches sont des exemples révélateurs. En effet, l’employeur peut licencier à sa guise et à tout moment un salarié. Heureusement que récemment la rue a contré ces mesures. Elle a souligné aussi "l’état de pauvreté dans lequel se trouvent de nombreuses familles réunionnaises". Elle constate amèrement que dans le même temps "des patrons se remplissent les poches à n’en plus compter". Cette inégalité, Huguette Bello tient à la mettre sur la place publique.

J.-F. N.


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