La PEEP

Ensemble, luttons contre l’illettrisme

14 février 2007

En fin de semaine dernière, l’association des parents d’élèves PEEP, lors d’une conférence de presse, a tenu à faire le point sur les différentes actions qu’elle menait dans la lutte contre l’illettrisme à La Réunion et dans la zone Océan Indien, notamment à Mayotte.

En 2006, 30,5% des élèves qui arrivent en classe de 6ème sont en très grande difficulté, soit 12,5 points de plus par rapport à 2004. Ce sont les données du Rectorat concernant les évaluations en 6ème en français. Partant de ce constat alarmant, Agnès Kohler, Présidente départementale de la PEEP, explique que « même si de nombreuses choses ont été faites depuis plusieurs années, non seulement la situation ne s’améliore pas, mais elle s’aggrave ». Selon la PEEP, au premier trimestre 2006, lors des JAPD (Journée d’Appel de Préparation à la Défense), 22% des jeunes rencontraient des difficultés de lecture.

Il est nécessaire de travailler avec les parents d’élèves

En effet, Agnès Kohler souligne que « tout ce qui a été mis en place jusqu’à maintenant s’est fait sans concertation ». Il serait donc nécessaire, selon la Présidente de la PEEP, que tous les acteurs se réunissent régulièrement et travaillent main dans la main. L’association regrette qu’on ne fasse pas davantage appel aux parents d’élèves pour mener des actions de lutte contre l’illettrisme.
Cette année encore, la PEEP va continuer une action, débutée en avril 2006 en partenariat avec le Rotary Club de Saint-Joseph, sur la thématique du conte. Le plan d’action consiste à former des parents aux techniques du conte pour qu’ils puissent, à leur tour, sensibiliser des élèves, de primaire et de collège, à la lecture, leur donner le goût et l’envie de lire, car « lire, c’est rêver, et ils en ont tous le droit ». Une action a déjà été menée à Saint-Pierre et d’autres sont cours un peu partout dans l’île. L’association lance un appel aux parents bénévoles qui souhaitent les rejoindre dans cette aventure, afin de pérenniser l’action.
François Picardo, membre du Rotary club de Saint-Joseph, tient à souligner que la lutte contre l’illettrisme fait partie du champ de bataille du Rotary depuis l’année dernière et que cette action va durer dans le temps. Dans ce projet, le Rotary apporte son soutien financier et logistique dans la mise en place du plan d’action.

Grand Prix du jeune lecteur

Pour continuer dans le goût de la lecture, l’association PEEP soutient chaque année “Le grand concours du jeune lecteur”, créé en 1998 et qui vise à récompenser 2 petits Réunionnais qui auront la possibilité de partir en Métropole avec leurs parents. A La Réunion, il existe 2 catégories : CM1/CM2 et 6ème. Agnès Kohler déplore le manque de soutien du Rectorat et souhaite y remédier car, selon elle, cela peut être un outil supplémentaire pour motiver les élèves à lire.

Il faut aussi travailler avec la famille

Dans le cadre de la lutte contre l’illettrisme, la Présidente de la PEEP insiste également sur la nécessité d’aider les parents. « Une aide à la parentalité, l’école des parents peut aider les familles à faire face aux problèmes d’illettrisme ». Il est nécessaire d’aider l’enfant en difficulté, mais aussi ceux qui l’entourent. Il est clair que lorsqu’un enfant rentre chez lui, s’il n’a personne qui peut l’aider, il ne pourra jamais avancer. Il est donc nécessaire de travailler avec la famille.

Opération “Un cahier, un crayon pour Mayotte”

C’est une action, menée en partenariat avec le Rotary club de Saint-Joseph, qui consiste à envoyer des fournitures scolaires aux petits Mahorais. « La Réunion étant une île multiculturelle, nous pensons qu’il n’y a pas de place pour le racisme ici », nous dit Agnès Kohler, il est donc nécessaire de changer le regard de tous les Réunionnais sur les enfants de Mayotte ou des Comores. Générosité et solidarité sont les maîtres mots de cette action.
L’association demande à tous les petits Réunionnais de faire un geste en donnant un crayon, un cahier, des crayons de couleurs, des feutres, bref, tout ce qu’on peut trouver dans une trousse d’écolier. « On a environ 240.000 élèves à La Réunion, alors si un dixième donne un crayon, ça fait déjà 24.000 crayons, et ce serait déjà bien », assure Agnès Kohler.
Alors que l’on sait que pour qu’un enfant réussisse, il faut qu’il travaille dans les meilleures conditions, ce geste solidaire permettra d’aider de nombreux écoliers de Mayotte à la rentrée 2007.
L’acheminent des fournitures scolaires sera assuré par le Rotary club de Saint-Joseph. « Nous nous occuperons de toute la logistique, c’est-à-dire acheminer le matériel scolaire vers Mayotte, et une fois arrivés sur place, avec le soutien du Rotary de Mayotte, nous procéderons à la distribution dans les écoles », explique François Picardo.

Espérons que cette initiative sera couronnée de succès pour la plus grande joie des petits Mahorais.

Sophie Périabe


Une association PEEP à Mayotte

À la demande de nombreuses familles mahoraises, une première association de parents d’élèves PEEP a été constituée le 12 janvier dernier à Mayotte. Sa seule particularité est qu’elle est rattachée à l’Association Départementale de La Réunion. « Ainsi, nous allons impulser une dynamique au sein de leur équipe, il y a tant de choses à faire là-bas », note Agnès Kohler.
En effet, il existe d’énormes problèmes dans ce département français au niveau de l’éducation, notamment dans la maîtrise de la langue française. « A l’école primaire, les enseignants sont des Mahorais qui, souvent, ne maîtrisent pas le français. Ensuite, les élèves passent un examen pour accéder à le 6ème, et lorsqu’ils arrivent au collège, 99% des enseignants sont des Métropolitains. Donc, les élèves se retrouvent confrontés à une autre culture, à une autre langue, et nous constatons que 50% des élèves sortent du système scolaire sans qualification, et c’est une catastrophe ». L’association va donc faire en sorte d’aider l’ensemble des familles en difficulté en mettant en place, notamment, des cours de soutien, etc...

SP


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Messages

  • je trouve que c’est une bonne chose que une association prend le jour à Mayotte pour aider les familles qui rencontrent des difficultés, pour renforcer la maîtrise de la langue française par le soutient scolaire.
    je pense que le projet" un crayon ........" n’est pas une bonne action pour Mayotte, car les fournitures scolaires sont donnés par le vic-réctorat de Mayotte. je pense que c’est une bonne idée pour Madagascar là où il y a plus des jeunes qui n’ont pas les moyens pour s’acheter un crayon.
    Dire qu’il n’existe pas du racisme entre les rayonnais et les commoriens c’est complétement le contraire. C’est pas cette action qui va cesser ce problème. Dire que les instituteurs mahorais ne maîtrisent pas la langue française, on peut se demander comment ils ont fait pour trouver leurs place dans l’enseignement.Dans toutes les sociétés, on trouve toujours des différentces au niveau scolaire

    • de toutes façons le chiffre de 120 000 illettrés est là et il ne bouge pas, alors que font les pouvoirs publics pour enrayer ce phénomène honteux pour la France d’Outre Mer. Il n’y a même pas de formation initiale facile d’accès pour ceux qui veulent être formé au métier de formateur en LCI

  • je trouve que cette initiative est une bonne operation pour notre ile dans le sens ou il ya beaucoup des personnes qui maitrisent la langue.Trouver des astuces pour que les parents puissent parler en francais avec leurs enfants. Cependant il faudrait que toute la population puisse en beneficier, ne pas concentrer les actions seulement sur la capitale et les villages voisins.Il faudrait aussi que les elus locaux s’y mettent eux aussi en fournissant le materiel adequat a la disposition de la poblic interessé.

    Quant a l’absence du racisme entre mahorais , reunionais et comoriens c’est moins evident a y croire. Mais si c’est le cas, cela prouve qu’on evoulue et il faut continuer dans ce sens.


Témoignages - 80e année


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