Opposition au plan d’austérité

Entre 25.000 et 100.000 manifestants contre François Hollande

14 avril 2014, par Céline Tabou

La Gauche s’est rassemblée, samedi 12 avril pour dire « Hollande ça suffit ! », « Envoyons Vallser l’austérité » ou encore « La gauche au pouvoir ! ». Ils étaient environ 25 000 personnes selon la police, 100 000 selon les organisateurs à Paris, à l’appel des partis partenaires du Front de gauche (Parti communiste et Parti de gauche).

L’objectif demander une inflexion de la politique gouvernementale, menée par François Hollande qui selon eux plus favorable aux patrons qu’aux salariés. Pour Olivier Besancenot, du NPA, « notre première victoire, c’est de se dire que la première manif’ contre le gouvernement Valls c’est une manif’ de gauche », a-t-il expliqué sur LCI.

« Hollande ça suffit »

Les manifestants ont proclamé, sur une banderole recouvrant la statue de la place de la République, être « contre l’austérité, pour l’égalité et le partage des richesses ». Les manifestants remontés contre le gouvernement n’ont pas hésité à brandir banderoles et pancartes contre François Hollande. On pouvait y lire : « quand on est de gauche, on taxe la finance », « quand on est de gauche, on est du côté des salariés », ou encore « quand on est de gauche, en Europe c’est l’humain d’abord ».

En tête de cortège le Front de Gauche avec Pierre Laurent du Parti Communiste Français et Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche, accompagnés d’un invité d’honneur, le Grec Alexis Tsipras, du parti Syriza, candidat de la gauche européenne à la présidence de la Commission européenne.

Les dirigeants du Front de gauche ont critiqué la nouvelle équipe socialiste, menée par Manuel Valls. Pour Jean-Luc Mélenchon, la manifestation est « un message envoyé au gouvernement. (...) Il y a une gauche dans ce pays et il n’est pas acceptable qu’elle soit usurpée pour appliquer une politique de droite sur le plan économique ». De son côté, Olivier Besancenot, « Le message est clair, Manuel Valls commence par une première manifestation, et c’est important parce que ça veut dire qu’il y a une nouvelle séquence politique qui s’ouvre ».

L’austérité dénoncée à La Réunion

En dépit de l’unité affichée par le PCF, PG et NPA, la CGT s’est retrouvée divisées. En effet, la direction centrale du syndicat n’a pas appelé à défiler alors que plusieurs de ses fédérations et unions ont annoncé leur soutien à l’initiative. A La Réunion, Ivan Hoareau, de la CGTR, a organisé en collaboration avec plusieurs associations, un tractage dans les rues de Saint Denis, afin de dénoncer l’austérité.

Une austérité qui aura des conséquences à La Réunion, tant « la situation est hors norme », avec la baisse des dotations de l’Etat, le chômage de masse de 29,5% dont 56,2% chez les moins de 25 ans et les 42% des réunionnais vivant sous le seuil de pauvreté, sans compter les demandes de logement en attente et la cherté de la vie, due à l’inégalité des revenus à La Réunion.

De son côté, Europe Ecologie Les Verts a expliqué que « notre présence est cohérente avec la décision d’EELV de ne pas participer au gouvernement de Manuel Valls », précisant toutefois qu’ils vont défiler « non pas avec telle ou telle personnalité au verbe haut qui serait devenue infréquentable. Là n’est pas la question ».

Division au Parti Socialiste

L’aile gauche du Parti Socialiste, qui avait tenté d’infléchir le président, François Hollande, dans sa politique après les élections municipales n’était pas présente. De même que les 200 signataires du « Contrat de la majorité », qui ont dénoncé dans une lettre le tournant libéral du gouvernement, avec la nomination de Manuel Valls comme Premier ministre.

Pour l’économiste et membre de la direction du Parti Socialiste, Liêm Hoang Ngoc, François Hollande « s’est trompé de Premier ministre et nous impose un virage qui n’a pas été discuté. Il y a un grand trouble dans l’aile gauche du PS, il nous faut un congrès extraordinaire du parti. Beaucoup de parlementaires ont voté la confiance à Manuel Valls uniquement pour éviter la crise de régime ».

Même son de cloche pour des cadres du PS, « Le temps est venu de changer de cap », a assuré la sénatrice PS de Paris, Marie-Noëlle Lienemann. « Où sont les marqueurs de la gauche d’en bas, celle qui gagne de 1 000 à 1 500 € », a demandé le député de Paris, Jean-Christophe Cambadélis. De son côté, Martine Aubry, réélue à la mairie de Lille, a appelé à favoriser « l’investissement » et à donner davantage de « pouvoir d’achat » aux Français.

Anti-Valls

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a expliqué que la nomination de Manuel Valls a « beaucoup accéléré la préparation de cette marche depuis une semaine et l’a amplifiée », car le Premier ministre « est un socialiste qui pose problème à tout le monde, à commencer par les socialistes eux-mêmes ». Pour Olivier Besancenot, la nomination de Manuel Valls est « mieux qu’un tract pour manifester le 12 avril ».
Ce dernier a également indiqué : « C’est la première manifestation de l’opposition de gauche au gouvernement. Il s’agit de fédérer une opposition de gauche décomplexée face à ce gouvernement. Il y aura des suites ».

En dépit des appels lancés par l’aile Gauche du Parti Socialiste, du Front de Gauche, du NPA et des organisations présentes, François Hollande a exclu de dévier de son cap, affirmant que le pacte de responsabilité, qui prévoit une baisse de 30 milliards d’euros de charges pour les entreprises, était « prêt ». Ce dernier a cependant consenti « des inflexions nécessaires », souhaitant qu’au pacte de responsabilité « corresponde un pacte de solidarité ».

Avec pour premier pilier, « l’éducation et la formation de la jeunesse ; le second, c’est la sécurité sociale avec la priorité donnée à la Santé ; et le troisième, c’est le pouvoir d’achat avec une diminution des impôts des Français d’ici à 2017 et une baisse rapide des cotisations payées par les salariés ».
Une déclaration qui ne satisfait par la Gauche, qui a également manifesté en province, notamment à Marseille, où quelque 1.600 personnes ont défilé selon la police.

Céline Tabou

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Messages

  • Comment comprendre que ceux qui collaborent avec le gouvernement PS pour les municipales, j’entends le PCF, le Front de gauche de Mélenchon et les verts, ceux là qui ont pour rôle de relayer la politique de casse sociale de Hollande dans la société. Ils organisent une manif pour distraire ou tromper l’opinion sur leur motif réel. Je prends pour exemple, le cas de Montreuil, où ensemble, avec le POI, ils avaient la possibilité de battre la politique PS, mais ils se sont acquoquinés pour justement relayer la politique du PS, et continuer la politique anti-ouvrière et anti populaire de Dominique Voynet, une verte défraichie. Enfin de compte ne jouent-ils pas les amortisseurs du mécontentement de la politique gouvernementale, ne se réveillent-ils pas pour divertir les révoltés et les appeler à bien voter aux européennes pour la gauche, tansiyon lo FN i monte dosi noute do, zot va fé konm pou Chirac. Mais ce geste de collaboration implicite sera t-il suffisant pour étouffer la révolte populaire qui gronde dans les familles réunionnaises qui vivent en dessous du seuil de pauvreté avec parfois moins 200€ par mois et ceux surrémunérés qui vont tracter ou défiler pour se donner bonne conscience après les erreurs commises vis à vis du monde du travail en chômage...

  • Honte à cette horde de Frontiste. La jalousie du pouvoir qu’ils sont incapable, d’en prendre les rennes. Surtout avec Monsieur MELANCHON. La critique est la leur, ils ne changeront jamais, ce n’est même pas une opposition ce sont des gens qui n’ont aucune satisfaction, donc des gens mal dans leur peau, pris en tenaille avec l’extrème. (...)

  • La marche du 12 avril a été initialement appelée par le NPA, rapidement rejoint par le Front de Gauche :

    https://npa2009.org/content/12-avril-ca-marche-fort

    "La marche de ce samedi 12 avril, au départ initiée par le NPA"

    Cordialement

    Julien Gouesse

    militant NPA et CGT


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