Les enseignants dans la rue contre les 5 000 suppressions de postes

Entre 25.000 et 30.000 enseignants ont manifesté à Paris contre la politique éducative du gouvernement.

22 janvier 2007

Plusieurs milliers d’enseignants venus de toute la France et répondant à l’appel de la FSU, première fédération de l’Education (Snuipp-FSU pour le primaire, Snes pour le secondaire, Snuep-FSU pour l’enseignement professionnel, et Snesup pour le supérieur), défilaient samedi 20 janvier après-midi à Paris, pour dénoncer l’ensemble de la politique éducative du gouvernement. Y participaient aussi le Snetaa-EIL, Le Snalc-CSEN, la FAEN, des cortèges de l’Unef, des lycéens de l’UNL et la Fidl.
Partis de la place Denfert-Rochereau vers 14h30, les manifestants, au nombre de 25.000 à 30.000 selon la FSU, 13.500 selon les estimations de la police, devaient se rendre jusqu’à la place de la Bastille. « Oui à la réussite de tous, non aux régressions », pouvait-on lire sur la banderole en tête du cortège.

Succès

La Fédération syndicale unitaire (FSU, première fédération de l’éducation) estimait avant le défilé que la manifestation serait un succès si elle réunissait au moins 20.000 personnes.
Les personnels éducatifs dénoncent quelque 5.000 suppressions de postes prévues à la rentrée de septembre 2007, le projet de décret modifiant le temps de travail des enseignants et les conditions d’exercice de leur métier, ainsi que le manque de moyens ou les restrictions budgétaires accumulées ces dernières années selon eux.

Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, résume : « cette manifestation, c’est pour dire "assez" à une politique qui remet en cause les métiers et les moyens de l’Education nationale ». La FSU entend poursuivre la mobilisation le 8 février. Les cinq fédérations de l’Education, la FSU, l’Unsa-Education, le Sgen-CFDT, la Ferc-CGT et la FAEN, ont en effet appelé ensemble à la grève dans le cadre de la journée d’action des fonctionnaires sur le pouvoir d’achat.

Témoignages

Danièle Atanassian, institutrice dans le Lot-et-Garonne, a revêtu un bonnet d’âne blanc comme sa collègue Claudine Ricou qui enseigne dans le Finistère : « le ministre prend les professeurs des écoles pour des nuls », s’insurgent-elles, s’inquiétant des 5.000 suppressions de postes prévues à la rentrée. « Avec ses réformes sur la lecture (retour au B.a Ba), la grammaire (retour des leçons de grammaire) et le calcul (apprendre les 4 opérations au CP), le ministre nous dit qu’on ne sait pas apprendre à lire et à compter aux enfants, il nous dénigre auprès des élèves et des parents », estime Danièle, enseignante depuis 35 ans.

Exerçant en Ardèche, Michel Sévennier, syndiqué au Snuipp-FSU, dénonce une « dégradation du métier d’enseignant » qui s’accompagne de « mesures de plus en plus autoritaires » du ministre. « Les parents viennent nous demander où nous en sommes au primaire dans l’enseignement des langues, mais, avec toutes les annonces en ce moment prises comme des injonctions, c’est impossible de les mettre en oeuvre », regrette-t-il.


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