Manifestations du 1er-Mai en France

Entre 782.000 et 2,3 millions de personnes personnes ont défilé ce 1er mai

2 mai 2023

782.000 manifestants ont défilé dans toute la France ce lundi, selon le ministère de l’Intérieur. Un nombre significatif proche des records de mobilisation contre cette réforme des retraites : 1,28 million le 7 mars. De son côté, la CGT a revendiqué 2,3 millions de personnes dans la rue. Les chiffres sont au-dessus d’une fête du Travail classique, mais le « raz de marée » espéré des syndicats n’a pas eu lieu.

« C’est un gros 1er-Mai. Ce n’est pas un baroud d’honneur, c’est la contestation du monde du travail de cette réforme », s’est réjoui le leader de la CFDT Laurent Berger. « Ce 1er-Mai est un des plus forts du mouvement social », a ajouté la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet.

Cette fête des travailleurs "se déroule dans l’unité syndicale et rien que ça, c’est historique", s’est réjoui le secrétaire général de FO, Frédéric Souillot. En effet, le dernier défilé unitaire avec les huit principaux syndicats remonte à 2009, face à la crise financière (la CGT avait compté près de 1,2 million de manifestants, la police 456.000).

Les syndicats attendent désormais le 3 mai, lorsque le Conseil constitutionnel se prononcera sur une deuxième demande de référendum d’initiative partagée (RIP), et le 8 juin, lorsqu’une proposition de loi du groupe des députés Liot abrogeant la réforme sera au menu de l’Assemblée.

En 2022, 116.500 personnes avaient manifesté le 1er mai, dont 24.000 à Paris. C’était seulement 106.000 en 2021 et 164.000 en 2019, la pandémie de Covid-19 ayant entraîné l’annulation des défilés en 2020.

Présente dans les cortèges, la gauche politique encourage aussi les manifestants à "continuer". "La lutte continue jusqu’au retrait. N’écoutez pas la voix mièvre et chevrotante de la résignation, de la capitulation", a déclaré Jean-Luc Mélenchon (LFI).

"Ni les Françaises et les Français ni les syndicats ni les partis politiques progressistes ne sont prêts à tourner la page", a elle assuré Marine Tondelier (EELV). Alors que la colère reste vive, au gouvernement certains veulent croire "qu’on a passé le plus gros en termes de contestation".

Le Président Emmanuel Macron s’est donné "100 jours d’apaisement" et "d’action" pour relancer son quinquennat. La Première ministre Elisabeth Borne va envoyer des invitations aux syndicats "dans les jours qui viennent", selon le ministre du Travail, Olivier Dussopt.

Au sein de l’intersyndicale, des divergences commencent à pointer, même si Frédéric Souillot assure "qu’il n’y a pas un gravier entre nous". Laurent Berger a annoncé que la CFDT "irait discuter" avec la Première ministre si elle y était invitée, tandis que Sophie Binet a rappelé que l’intersyndicale avait prévu de prendre la décision "ensemble" ce mardi matin.

"On ne peut pas indéfiniment sécher les réunions à Matignon. Il faut un rapport de force rénové, c’est l’écriture d’un nouveau chapitre", a plaidé François Hommeril (CFE-CGC).

Ce 1er-Mai a été le théâtre de violences à Paris, Lyon et Nantes. Des tensions ont rapidement éclaté dans le pré-cortège de la capitale, avec notamment des jets de projectiles contre les forces de l’ordre et des vitrines caillassées.

53 personnes ont été interpellées à Paris et un policier « grièvement blessé, brûlé à la suite d’un jet de cocktail Molotov », a annoncé, sur Twitter, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

L’usage de drones validé par le tribunal administratif

Le tribunal administratif de Paris a validé dans la matinée du 1er mai l’usage de drones par la police lors de la manifestation du 1er-Mai dans la capitale, par un arrêté de la préfecture de police de Paris permettant.

Des organisations de défense des libertés fondamentales ainsi que des syndicats d’avocats et de magistrats avaient saisi la justice afin de suspendre cet arrêté, qui fait suite à la publication le 20 avril d’un décret sur le sujet par le gouvernement.


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