
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
La question de l’emploi à La Réunion
16 juin 2005
Les perspectives à court, moyen et long terme sont pessimistes concernant l’évolution du taux de chômage dans les DOM si l’on continue la politique actuelle. En effet, il faudra doubler le nombre de personnes ayant aujourd’hui un emploi pour obtenir un niveau acceptable du chômage en 2030, lorsque le cap du million d’habitants sera franchi. L’extension mécanique dans les DOM de mesures générales ou la mise en œuvre de mesures spécifiques comme celles prises depuis près de 40 ans ne suffiront pas à respecter le droit à l’emploi pour les Réunionnais.
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Du 16 au 20 juin, François Baroin, le nouveau ministre de l’Outre-mer, entreprend une visite en Guyane et aux Antilles. Son séjour à La Réunion est annoncé pour le mois de juillet. Le remplaçant de Mme Girardin organise cette tournée pour prendre le pouls de la situation outre-mer.
Celle de La Réunion est dominée par son difficile contexte social. Un Réunionnais sur deux est couvert par la CMU. On comptabilise dans l’île 120.000 illettrés. Le nombre de érémistes y est très important et le ratio érémistes/population totale est le plus fort de toute la République. Deux problèmes dominent cependant : l’accès à un logement et la recherche d’un travail.
Le nouveau gouvernement s’inquiète et se mobilise devant un taux de chômage de l’ordre des 10% en Métropole. Ce taux est trois fois supérieur à La Réunion. Si l’on ne retient que ce seul problème et qu’on décide de faire de sa résolution une priorité, cela appelle une démarche volontaire, spécifique et plus vigoureuse que celle qui a été décidée pour la Métropole.
Le constat
Le constat que nous pouvons faire est en effet le suivant :
En ce qui concerne les mesures d’ordre général, prises à l’échelle de la République, l’expérience a montré que leur mise en application mécanique dans les DOM a débouché sur trois types de situation.
- Soit sur des dérives ; c’est le cas notamment avec les CES dont on a fait un usage abusif et électoraliste. Deux élections municipales ont été annulées à La Réunion pour recours excessif aux CES.
- Soit sur des mouvements sociaux de contestation : la suppression brutale du système des emploi-jeunes a été très mal acceptée à La Réunion et il y a eu une époque où l’on barrait facilement les routes pour obtenir des CES ou des CEC.
- Soit sur une impossibilité de mise en œuvre : le CIVIS, le RMA ont rencontré peu de succès à La Réunion ; à cause de leurs conditions d’application, il en est de même des Contrats d’avenir.
Des mesures spécifiques inefficaces
Parallèlement à la mise en œuvre de dispositions générales, depuis environ 40 ans - la première loi-programme pour les DOM date des années 60 -, des mesures spécifiques ont été adoptées. Au cours des quatre dernières décennies, pratiquement les mêmes recettes ont été appliquées :
- la migration devenue ensuite la mobilité ;
- ce que l’on a coutume d’appeler le traitement “social” du chômage, dès les années 70 La Réunion connaissait “les chantiers de chômage” qui permettaient de distribuer des “quinzaines de travail” à des chômeurs. Depuis des formes spécifiques d’emplois aidés ont été introduites dans les DOM dont le RMA ou encore le CIA.
- la défiscalisation des investissements ;
- et depuis peu les exonérations de charges.
Au cours de la dernière période, les efforts conjugués de l’Europe, de l’État et des collectivités locales ont permis la création d’emplois pérennes dans le secteur marchand. Nous pouvons citer le développement des embauches dans le secteur énergétique (fabrication, installation et maintenance de chauffe-eau solaires) ; dans celui du BTP (Route des Tamarins) ou du désenclavement aérien (avec la compagnie locale Air Austral). Ces efforts ont permis de maintenir un fort taux de création d’emplois dans le secteur marchand. Ils n’ont cependant pas contribué à régler la question du chômage.
Des perspectives inquiétantes
Le court terme sera marqué par la fin de la période scolaire en juillet. La dernière enquête IVA (insertion dans la vie active) de l’Académie menée en 2002 montre que 7 mois après leur sortie du système scolaire - et ce pour tous les niveaux d’étude - seulement 26% des jeunes ont trouvé un emploi ;
De même, le 1er janvier 2006 verra la fin du système des CES et des CEC (La loi Borloo les supprimait au 1er janvier 2005 et les DOM ont obtenu un sursis d’une année supplémentaire). À la même date, le dispositif de congé-solidarité sera supprimé.
Enfin, toujours à partir du 1er janvier 2006, l’Acte II de la décentralisation sera mis en œuvre avec, notamment, l’épineuse question du transfert des TOS.
Le prochain budget européen
À moyen terme, La Réunion aura à connaître des conséquences de la réforme de l’OCM-Sucre. Celle-ci débutera à partir de la campagne 2006/2007. Les propositions qui seront annoncées le 22 juin par la Commission de Bruxelles entraîneront un abandon de la culture de la canne, l’ampleur du mouvement dépendra du contenu des mesures proposées et plus particulièrement de la baisse du prix du sucre qui sera annoncée.
En principe, nous serons en mesure de connaître, d’ici la fin de la semaine, la teneur du projet de budget de l’Union européenne pour la période 2007-2013. Il sera rendu public lors du Conseil européen des 16 et 17 juin. Quel que soit le compromis qui sera trouvé, l’hypothèse d’une baisse des fonds structurels pour les régions de l’Objectif 1 apparaît comme très probable. On évoque une diminution d’au moins 20% des crédits. Le futur fonds de compensation dont la création a été proposée pour compenser les handicaps liés à l’ultrapériphérie risque de connaître des évolutions (baisse de ses crédits, élargissement des régions éligibles) qui seraient défavorables aux RUP.
Une telle baisse aura une traduction immédiate sur le niveau des crédits d’État transitant par les Contrats de plan et, à terme, sur le niveau de l’emploi.
Il faudra aussi compter avec la mise en œuvre des nouvelles dispositions législatives concernant le personnel non-titulaire des fonctions publiques. À La Réunion, cette disposition concernera en premier lieu les 13.000 non-titulaires dits “journaliers communaux” à qui seront définitivement fermés l’accès à la fonction publique territoriale. Il est à craindre une désaffection pour ce secteur, ce qui serait extrêmement préjudiciable pour une région dont la population va augmenter et dont les besoins en services publics vont s’accroître.
La mondialisation nous guette
À partir du 1er janvier 2008, dans le cadre de la mondialisation, les APER (accords de partenariat économique régional) que l’UE aura contractés avec la COMESA seront applicables. La règle de la réciprocité qui sera établie dans les échanges commerciaux concernera La Réunion qui pourra exporter hors taxes ses productions mais devra, en retour, recevoir dans les mêmes conditions celles de ses voisines. Ce mouvement aura des conséquences négatives sur l’activité commerciale et le niveau de l’emploi dans ce secteur.
La mise en œuvre de ces APER sera combinée avec une éventuelle libéralisation du marché des services qui pourrait être décidée par l’OMC lors de la conférence de Hong Kong de décembre de cette année. Le secteur d’activités de La Réunion actuellement le plus dynamique serait alors mis en concurrence et pourrait ne pas résister.
Le million d’habitants
Enfin, à plus long terme, c’est la perspective du million d’habitants qui est à prendre en compte. Selon une projection réalisée par l’INSEE, la population active sera de 441.000 personnes en 2030. Par rapport à la situation d’aujourd’hui, il faudrait créer 130.000 emplois supplémentaires pour que tout le monde puisse accéder à un travail. Il faudra "doubler l’emploi actuel ; pour, en même temps, ramener le chômage à un niveau acceptable", commentait l’INSEE.
J. M.
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