Journée internationale du travail décent

« Entreprises, État, collectivités : tout le monde utilise le chantage au chômage »

8 octobre 2009, par Edith Poulbassia

À l’occasion de cette journée internationale du travail décent, l’intersyndicale n’a pas manqué de rappeler la dure réalité réunionnaise : le modèle de plus en plus imposé de la précarité des travailleurs, quel que soit l’employeur. « On ne peut pas accepter qu’on dise qu’il n’y a pas moyen de faire du travail décent », dixit Christine Nicol de la CFDT.

Chômage oblige, la pression sur les travailleurs est forte à la Réunion. La question du travail décent est plus que jamais d’actualité. Les conventions collectives non appliquées, les grilles de salaires non respectées, le recours à la précarité via des CDD, même de la part d’entreprises florissantes et de l’État, sont des réalités locales. « Le chantage au chômage pèse sur nos jeunes et ils se retrouvent en situation de travail indécent », constate Christine Nicol, de la CFDT.
Dans ce contexte, la souffrance au travail, l’inégalité homme-femme, le non respect des droits des salariés ont de beaux jours devant eux. Même la fonction publique n’est plus épargnée, avec notamment les suppressions de postes. « C’est devenu le règne des indicateurs, des statistiques et des résultats », affirme Jean-Claude Bénard de Solidaires.
Malgré ce tableau noir, les syndicats gardent l’espoir de construire un autre modèle, fondé sur « la reconnaissance du statut du salarié qui produit la richesse » et une répartition plus juste des profits.
Car faut-il le rappeler, « on travaille pour gagner sa vie, se loger, se vêtir, nourrir sa famille et non y laisser sa santé et sa vie ».
Le COSPAR a creusé une voie avec ses propositions. Les syndicats attendent la suite des États-généraux et poursuivent leur combat auprès des salariés, notamment en cette période de licenciement via des cellules de crise.

Edith Poulbassia

Luttes pour l’emploi

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