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Situation pénitentiaire à La Réunion : le bagne ...
11 mars 2008
Après une visite éclair en février 2007, Christophe Marquès, Secrétaire général du Syndicat national FO-Pénitentiaire, est de retour dans notre île. Inscrites à son programme : les conditions d’ouverture du Centre pénitentiaire de Domenjod et d’accueil des 160 fonctionnaires mutés de la Métropole. Interview.
Nous vous avons rencontré l’année dernière (voir édition du 13/02/07). Quel est l’objectif de cette nouvelle visite ?
- L’année dernière, j’ai fait escale à La Réunion dans le cadre d’une mission sur Mayotte. Cette fois, je suis là pour une semaine de travail qui porte sur l’ouverture du futur Centre pénitentiaire de Domenjod mais aussi sur les 3 autres structures de l’île, surpeuplées, et la situation se dégradera.
« Les peines planchers sont plus appliquées ici »
À quoi tient cette dégradation que vous augurez ?
- La situation à La Réunion n’est que le reflet de celle de Métropole avec en plus, sur Saint-Denis, la prison la plus vétuste qui existe sur le plan national. On recense plus de 13.000 détenus sur l’île et l’on constate qu’avec la loi sur la récidive, les peines planchers sont ici plus appliquées avec des récidivistes qui sont facilement condamnés à 2-3 ans de prison. Au Port, on retrouve 60 matelas par terre, alors que la vétusté à Saint-Pierre pose de plus en plus problèmes. À Saint-Denis, 320 détenus s’entassent dans des dortoirs bondés : on ne sait plus où mettre les matelas. C’est inadmissible. En décembre dernier, on a frôlé la catastrophe et l’ambiance ne cesse de se dégrader. Les conditions de détention sont très difficiles pour les détenus, alors que le personnel souffre aussi beaucoup de cette situation. Je suis là aussi pour lui montrer qu’on ne l’oublie pas.
« Tous les jours, des gens sont incarcérés »
On nous dit pourtant que la délinquance est en baisse ?
- Effectivement, les autorités annoncent une baisse de la délinquance dans l’île. Je n’ai pas tous les chiffres en main, mais tous les jours, les journaux font état de faits-divers, et tous les jours, le personnel est confronté à de nouvelles arrivées. Si la délinquance baisse, il faut alors m’expliquer pourquoi, tous les jours, des gens sont incarcérés ?
L’ouverture du Centre de Domenjod est donc une urgence. Les délais seront-ils tenus ?
- La remise des clés était au départ fixée au mois d’août, mais on parle maintenant de la fin septembre. Le temps de transférer les détenus, il faudra certainement attendre la fin de l’année. Nous voulons voir comment va s’organiser l’ouverture. L’une de nos grosses préoccupations concerne aussi les 160 fonctionnaires de Métropole dont 90% sont originaires de La Réunion. Une centaine a besoin de trouver un logement ainsi qu’une école pour la rentrée du 17 août. Il faut que l’administration nous donne une date précise pour laisser le temps à ces fonctionnaires de s’organiser.
« Un gros travail à faire sur les peines de substitution »
Comment s’est passé votre entretien avec le Directeur du futur Centre ?
- Très bien. L’objectif de M. Moreau est de bien accueillir les fonctionnaires qui vont arriver à La Réunion et de réussir les transferts de détenus, notamment les femmes et les mineurs qui se trouvent au Port. Bien sûr, il lui importe aussi de mener une bonne gestion du Centre. On sait qu’il faut pour cela quelques mois, voir 1 an, et l’on sera très attentif durant cette période. Il y a plus de 10 ans qu’aucune prison n’a été ouverte à La Réunion et que ce Centre est attendu depuis plus de 20 ans.
La surpopulation carcérale est aussi le révélateur du manque d’alternatives à l’incarcération.
- Avec 62.000 détenus en France, il y a un gros travail à faire sur les peines de substitution, les peines alternatives, les travaux d’intérêt général. Il faut travailler sur les peines inférieures à 1 an qui concernent plus de 7.000 détenus à La Réunion. Si l’on avait pour eux d’autres alternatives, ça libérerait des places et donnerait un souffle nouveau. Un autre fait ici important : on a beaucoup de personnes condamnées à Juliette Dodu. On ne peut les envoyer en Métropole, ce qui casserait le lien familial, mais ce n’est pas normal de les retrouver dans une Maison d’Arrêt prévue pour accueillir les prévenus. Là, on a plus de condamnés que de prévenus.
« Les règles pénitentiaires européennes auront du mal à être appliquées à La Réunion »
Il y a 3 semaines, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Bruxelles pour dénoncer la détérioration des conditions d’incarcération. Le problème de la surpopulation carcérale se pose donc à l’échelle européenne ?
- Dans le cadre du débat européen, je suis justement intervenu au Luxembourg. La France est toujours pointée du doigt, mais c’est en Italie et en Espagne que l’on retrouve le taux de surpopulation et taux d’agression des personnels les plus importants. Surpopulation carcérale, longues peines, détenus atteints de pathologies graves, personnel en souffrance sont des problèmes que l’on retrouve effectivement à l’échelle européenne.
Va-t-on enfin l’avoir, notre débat de fond sur le rôle de la prison ?
- Il se prépare. La loi pénitentiaire sera débattue en avril ou mai à l’Assemblée nationale ou au Sénat, on ne sait pas encore, mais, vraisemblablement, ce devrait être à l’Assemblée. Il va y avoir plusieurs allers-retours entre les deux hémicycles. On aura là un vrai débat. On travaille déjà sur la cinquantaine d’articles de la loi en termes d’objectifs. Après, il faut travailler sur les décrets d’application pour qu’ils soient effectifs. Les règles pénitentiaires européennes auront du mal à être appliquées à La Réunion, si l’on ne met pas en place les moyens en termes de capacités d’accueil et de formation des personnels.
Entretien réalisé par Stéphanie Longeras
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