Et le pouvoir d’achat ?

1er septembre 2007

« Le pouvoir d’achat, c’est la priorité du gouvernement », a affirmé Luc Chatel (Consommation et Tourisme), mercredi dernier, à l’issue du Conseil des ministres. L’ouverture de cette deuxième phase - après le "paquet fiscal" censé provoquer « un choc de confiance » - intervient dans un contexte économique difficile. D’abord, on peut raisonnablement dire que la confiance n’est pas revenue, car cette première de vague de lois a surtout profité aux plus riches. Et ensuite, alors que l’Allemagne, principal partenaire économique de la France au sein de l’Union Européenne, connaît une embellie, avec des comptes publics excédentaires et des finances dopées par un taux de croissance florissant, la France fait face à une croissance moins forte que prévue (+0,3% au 2ème trimestre) et un déficit commercial record au premier semestre (15 milliards d’euros). Le Président, plus de trois mois après son entrée en fonction, souhaiterait relancer la machine économique pour « gagner le point de croissance qui manque au pays », comme il l’a martelé pendant sa campagne et depuis son élection.

Un calendrier chargé

Un calendrier social et économique très chargé l’attend d’ici à la fin de l’année. Avant-hier, se mettait en place la commission sur les freins à la croissance, composée d’économistes de "tous bords" et de personnalités diverses (sociologues, psychiatre, etc...). Début septembre, Eric Besson, Secrétaire d’Etat chargé de la Prospective, lui remettra son rapport sur l’expérimentation de la TVA sociale, avec les avantages et inconvénients d’une mesure largement impopulaire. On sait déjà que le secrétaire d’Etat y va à reculons, la TVA sociale ayant déjà soulevé beaucoup de critiques par risque d’une inflation quasi assurée.
Le 7 septembre, débutera la négociation entre partenaires sociaux pour la réforme du marché du travail, qui devrait entraîner, selon le Premier ministre François Fillon, une « modernisation d’ampleur de notre démocratie sociale » (?). On craint le pire...
Le 25 octobre, se tiendra la conférence sur les salaires et le pouvoir d’achat. Alors que Laurence Parisot, Présidente du Medef, a jugé que la venue de M. Sarkozy à Jouy-en-Josas, à l’Université d’été des patrons, était « un bon signe pour tout le monde », deux des principaux syndicats, CGT et FO, ont déploré le lieu choisi par l’Elysée pour ce discours de rentrée. « Ce n’est pas l’endroit idéal », selon Bernard Thibault, Secrétaire général de la CGT.
Pour désamorcer ce début de polémique, M. Sarkozy a tenu à recevoir les syndicalistes avant son discours. Jean-Claude Mailly (FO), M. Thibault ainsi que François Chérèque (CFDT) se sont succédé à l’Elysée en début de semaine. M. Mailly a souligné devant le chef de l’Etat le « vrai problème de pouvoir d’achat et les attentes fortes en la matière », tandis que M. Chérèque se déclarait « prêt à négocier sur tous les sujets » à condition que le Président et le gouvernement « respectent le dialogue social ».


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