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Salaires, formation, vie syndicale
5 octobre 2006
La CGTR Auto-Moto lutte pour l’application de la convention collective nationale de la branche automobile. Car derrière les vitrines rutilantes des concessionnaires se cachent des travailleurs sous-payés, dont les compétences et les qualifications ne sont pas reconnues.
"Emploi, salaire, formation et condition de travail sont liées", estime la CGTR Auto-Moto qui faisait hier un point sur la situation sociale et les négociations salariales dans le secteur de l’automobile.
Cette branche de l’économie fait vivre aujourd’hui 6.000 salariés répartis en 700 entreprises, à travers l’activité des garages, des stations-service et des loueurs de voitures. Alors qu’une convention collective nationale existe depuis 25 ans, elle n’est toujours pas appliquée totalement à La Réunion.
La partie que les patrons refusent de mettre en œuvre dans les entreprises est celle qui concerne les salaires. Les représentants des chefs d’entreprises veulent intégrer au salaire minimal conventionnel les primes d’ancienneté, le 13ème mois. Ce calcul patronal permettrait un alignement des salaires sur ceux qui sont garantis en France par l’application de la convention collective. La CGTR Auto-Moto s’élève contre cette manœuvre. Elle affirme que "les employeurs ne respectent pas l’esprit de l’accord". Car dans la convention collective nationale, les primes n’entrent pas dans le calcul du salaire minimal. "La prime d’ancienneté, c’est la fidélité à l’entreprise. C’est aussi la reconnaissance de ce que l’expérience d’un salarié peut apporter à l’entreprise, notamment en termes de meilleure productivité", souligne Jacques Bhugon, Secrétaire général de la Fédération Auto-Moto de la CGTR.
Des salaires à 3 chiffres
Jusqu’à présent, ces négociations salariales ont débouché sur une rencontre entre les syndicats, les patrons et la Direction du Travail. Il a été proposé aux représentants des travailleurs une grille de salaires commençant en dessous du SMIC. Ce n’est pas acceptable pour la CGTR, d’autant plus qu’un avenant à la convention collective nationale, traitant justement de la question des salaires, est paru le 28 juillet dernier. Au plus bas de l’échelle, cet avenant garantit 1.291 euros brut hors prime. À La Réunion, le salaire brut minimal est de 1.238 euros. Ce qui veut dire que derrière les belles vitrines des concessions où se lovent des véhicules valant des dizaines de milliers d’euros, des travailleurs s’échinent pour 950 euros net par mois, souligne la CGTR Auto-Moto. De plus, à La Réunion, "les salaires ne progressent pas aussi vite que le coût de la vie", poursuit le syndicat pour qui "les travailleurs du secteur auto sont de nouveaux pauvres".
Par ailleurs, dans le secteur de l’automobile, les avancées technologiques constantes demandent "des compétences accrues", souligne Jacques Bhugon. "Maintenant, un jeune embauché comme mécanicien a un BTS, il a 4 ans d’études derrière lui, il doit être capable de maîtriser l’utilisation de l’informatique, il est injuste de l’obliger à commencer au SMIC", poursuit le responsable syndical qui insiste sur le fait que cette politique patronale sur la question des salaires "ne reconnaît pas les compétences".
La CGTR Auto-Moto estime que toutes ces compétences nouvelles "doivent être payées par l’employeur". Car ce dernier peut utiliser une main-d’œuvre bien plus qualifiée et productive qu’avant l’arrivée de l’informatique dans la maintenance automobile. Mais ce supplément de valeur ajoutée est bien mal réparti, estime la CGTR Auto-Moto.
Ces salaires insuffisants portent un coup à l’attractivité de la branche auprès des jeunes, ce qui décrédibilise les discours patronaux affirmant des difficultés à recruter.
Pour un salaire minimum à 1.500 euros
La Fédération demande dans l’immédiat l’ouverture de négociations sur la base de la dernière mise à jour de la grille des salaires nationale, pour qu’un ouvrier réunionnais puisse avoir la même chose qu’un travailleur de métropole ayant la même qualification, et cela sans discrimination de sexe. "Ces négociations doivent être source de progrès pour les salariés et ne doivent pas être utilisées pour remettre en cause les avantages acquis", précise Jacques Bhugon. Et comme dans toute négociation, l’issue dépend du rapport de force que les travailleurs peuvent créer pour faire avancer leurs revendications. Dans ce cadre, la CGTR Auto-Moto appelle "à la mobilisation des salariés", qui pourra se traduire par des arrêts de travail afin de montrer qu’il n’est pas acceptable que le patronat traite de cette manière la question des salaires.
Il est à noter que dans le secteur de l’automobile, la CGTR s’appuie sur une organisation bien implantée, fruit de 9 années de luttes. La Fédération Auto-Moto revendique 500 adhérents, la plus forte représentativité aux élections professionnelles, et des avancées arrachées face à certains patrons qui manient pression et répression contre les syndicalistes.
Au-delà de ces négociations salariales sur la base de l’application de la convention collective nationale, la CGTR Auto-Moto milite pour l’intégration du coût de la vie à La Réunion dans le calcul des rémunérations minimales des travailleurs de la branche. Ce qui se traduit par la revendication d’un salaire minimal à 1.500 euros pour celles et ceux qui travaillent dans les garages et les stations-service.
M.M.
Pressions et répressions
Créée en 1997, la CGTR Auto-Moto est devenu le syndicat le plus représentatif dans ce secteur qui emploie 6.000 personnes. La lutte a permis des avancées, notamment dans le cadre de l’application de la convention collective.
Certains patrons voient d’un mauvais œil l’implantation d’un syndicat dans leur entreprise alors que c’est un droit fondamental, au même titre que celui à un travail ou à un logement. La CGTR Auto-Moto prend l’exemple de ce qui se passe chez Dindar Autos. De sources syndicales, l’arrivée d’un expert comptable mandaté par le Comité d’entreprise est le point de départ d’une “chasse aux syndicalistes” menée par la Direction. De 10 élus, le Comité d’entreprise n’en a plus aujourd’hui que 4, les autres ont dû démissionner. Par ailleurs, l’Inspection du Travail a pu constater que dans cette entreprise, la Direction ne met aucun local équipé à la disposition du CE, alors que cette obligation à la charge de l’employeur est inscrite dans la loi.
Pour répondre à ces méthodes, la CGTR Auto-Moto monte actuellement un dossier avec comme objectif de poursuivre la Direction de Dindar Autos en correctionnelle pour délit d’entrave à l’activité syndicale.
Cet exemple n’est pas isolé à La Réunion. La CGTR Auto-Moto affirme que dans des garages, des indemnités conséquentes sont proposées aux délégués syndicaux en échange d’un licenciement à l’amiable.
Il va sans dire qu’un syndicaliste qui est licencié à très peu de chance de retrouver un travail dans le secteur de l’automobile à La Réunion. Cela est dû à un phénomène de concentration et à une solidarité patronale que constatent les syndicats.
Par ailleurs, près d’un travailleur sur deux du secteur exerce dans une entreprise de moins de 10 salariés, là où l’implantation d’un syndicat est plus difficile. Cela se ressent au niveau des salaires et des conditions de travail. Et il n’est pas rare de voir un pompiste travailler le dimanche et toucher moins de 1.000 euros à la fin du mois comme rémunération.
Faire respecter le droit à la formation
Pour la CGTR Auto-Moto, "un ouvrier doit être formé en permanence, c’est sa garantie d’employabilité". L’automobile, et en particulier le secteur de la maintenance, est un secteur qui voit l’arrivée permanente de nouvelles technologies. Avec les véhicules actuels, fini l’époque où la détection d’une panne se faisait à l’oreille ou au coup d’œil. Désormais, l’heure est au diagnostic informatique pour réparer des voitures où l’électronique occupe une place grandissante. Par ailleurs, 70% des salariés de la branche ont plus de 45 ans, et pour Jacques Bhugon, "il faut donner les moyens de s’adapter aux nouvelles technologies".
La CGTR Auto-Moto compte beaucoup sur la Maison de l’Automobile, qui devra être l’outil de formation de la branche, c’est-à-dire qu’il contribuera efficacement à faire de la formation un droit pour tous les salariés de ce secteur. Malheureusement, la Maison de l’Automobile se fait attendre.
Pour le moment, les formations sont généralement organisées par les constructeurs, elles portent sur le matériel qu’ils produisent. Et sur ce point, la CGTR Auto-Moto s’oppose au versement d’aides publiques à des entreprises qui ne respectent pas la convention collective.
Visite d’une délégation de la CGT Métallurgie
Du 12 au 17 novembre, la CGTR Auto-Moto accueillera une délégation de la CGT Métallurgie conduite par son Secrétaire général, Daniel Sanchez. Un protocole d’accord lie les deux organisations syndicales, elle porte notamment sur la représentativité réciproque pour la signature des accords de branche. Jacques Bhugon souligne que ce protocole d’accord a également "beaucoup aidé à l’organisation syndicale de la Fédération et à la formation des militants". Elle a également permis à des syndicalistes réunionnais de visiter des concessions, des garages et des usines de fabrication d’automobiles en France.
Lors de son séjour, la délégation de la CGT sera sur le terrain à la rencontre des syndiqués dans les garages et elle participera le 16 novembre à l’assemblée générale de la Fédération Auto-Moto, prévue au Foyer des Dokers du Port.
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