Grève dans l’Éducation nationale

Faire reculer la précarité dans la Fonction publique

28 septembre 2006

Parmi les revendications portées aujourd’hui par l’Intersyndicale, la lutte contre la précarité qui ne cesse d’augmenter au détriment des missions du service public et de ceux qui ont la responsabilité de les assumer.

Aujourd’hui, à l’appel de l’Intersyndicale FSU, SAIPER-PAS974, SGEN-CFDT, SGPEN-CGTR, SNUDI-FO, SUD-Education, UNSA-Education, ainsi que la FCPE et l’UNEF, l’heure est à la mobilisation dans l’Éducation nationale. Deux temps forts sont prévus à Saint-Denis et à Saint-Pierre ce matin. Les grévistes ont rendez-vous pour un défilé qui doit aboutir à l’interpellation du représentant de l’État sur la situation du service public de l’Éducation à La Réunion.
Au premier plan des revendications : la lutte contre la précarité. Force est de constater qu’à La Réunion, elle est très implantée. En se limitant à l’exemple des TOS, ce sont 500 postes de titulaires qui manquent à l’appel. Pour que les établissements fonctionnent malgré tout, le recours à des contrats aidés est massif. Il permet à l’État d’économiser une somme importante sur le dos des Réunionnais. L’autre conséquence est la précarité pour ces techniciens et ouvriers du service public qui, bien qu’ils servent l’intérêt général, n’ont aucune garantie statutaire découlant de cette charge.

La bataille des TOS précaires

Non seulement ces TOS ne bénéficient pas du salaire minimal auquel ils ont droit en remplissant une mission de service public, mais en plus, ils n’ont pas de déroulement de carrière et vivent sous la menace d’un non-renouvellement de leur contrat.
Pour toute réponse, l’administration compétente persiste à refuser de créer les conditions nécessaires à leur titularisation en ouvrant par exemple des postes suffisants au concours.
Ce que vivent aujourd’hui ces TOS réunionnais est aussi le quotidien de tous les précaires de l’Éducation nationale.
Car les postes mis au concours subissent une nette diminution, chiffrée à 33% par l’Intersyndicale avec des pointes à 50% dans l’Éducation physique, pour les Conseillers principaux d’Éducation et pour les Conseillers d’Orientation psychologues. Cette diminution se traduit par autant d’espoirs brisés pour les enseignants, administratifs et techniciens qui enchaînent depuis des années les périodes de contractuels ou de vacataires sans aucune sécurité professionnelle. La baisse des postes de titulaires mis au concours est aussi un changement de règles malvenu. Il concerne tous les jeunes qui ont l’ambition de mettre leurs compétences au service de l’Éducation nationale et qui voient les portes de la Fonction publique se refermer alors qu’ils arrivaient en vue de leur objectif.

Créer des postes de titulaires

Lors de sa dernière conférence de presse, l’Intersyndicale a rappelé que pour compenser 18.000 départs en retraite, l’État ne budgétise que 12.000 postes de titulaires. Avec une telle logique, nul doute que la précarité dans l’Éducation nationale ne pourra qu’augmenter. Comment, dans ces conditions, construire un service public d’éducation favorisant le développement du pays ?
Réaffirmer que pour favoriser la réussite scolaire des jeunes Réunionnais, il est nécessaire de recruter suffisamment de titulaires pour que le service public d’éducation puisse remplir sa mission, c’est un des points de revendication pour lequel de nombreux Réunionnais vont sacrifier une journée de salaire. Pour faire reculer la précarité et créer des emplois durables, la lutte connaît aujourd’hui une nouvelle étape, dans l’unité d’action.

M.M.


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