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Une grande catastrophe sociale, les députés au pied du mur
30 juillet 2016, par
Le 24 juin dernier, la commission de la transparence sur les dispositifs d’aide de l’État à l’insertion avait indiqué qu’au cours de cette année, près de 1.500 jeunes verront leur contrat d’avenir se terminer cette année. C’est une des plus grandes catastrophes de 2016. À part un amendement de Paul Vergès demandant la prolongation des contrats de ces jeunes, aucune initiative n’est venue pour les sauver du chômage.
Le mois d’août approche et avec lui les vacances des parlementaires. Plusieurs d’entre eux se sont récemment exprimés dans la presse pour dire comment ils comptent meubler leurs semaines de repos. Ils devront pourtant faire face à un problème dont ils ont une part de responsabilité.
Dans le programme de François Hollande figuraient les emplois d’avenir. Ce sont des emplois aidés destinés à faciliter l’entrée des jeunes dans la vie professionnelle. Votée en 2012, cette mesure se différencie des emplois jeunes mis en place entre 1997 et 2002 sur plusieurs points.
Il visait à l’origine les jeunes sans diplôme. Mais à La Réunion, un diplôme est loin d’être une garantie d’emploi. Le taux de chômage des jeunes dépasse 50 %. C’est pourquoi ce dispositif a été adapté à La Réunion, permettant aux jeunes diplômés d’y accéder.
L’aide de l’État n’était plus de 80 % du montant du salaire, elle s’élève à 75 % du SMIC brut pour les contrats signés par un employeur public. En 2014 lors de sa visite à La Réunion, François Hollande a annoncé que la part de l’État augmentait à 90 % au lieu de 75 %, avec effet rétroactif pour tous les contrats déjà signés.
Enfin, la durée de l’aide de l’État n’était pas de 5 ans, mais de 3 ans. Cela voulait dire qu’à la différence des emplois jeunes, le gouvernement qui créait le dispositif devait également en gérer la sortie des premiers bénéficiaires.
Au début du mandat de François Hollande, chaque visite ministérielle avait comme passage obligé la signature de contrats d’emploi d’avenir devant les caméras. Les députés socialistes, surtout ceux de Saint-Denis, et le maire de la plus grande commune de l’île poussaient ses collègues à signer le plus grand nombre de contrats possibles afin d’utiliser le quota mis à disposition par le gouvernement.
Déjà à cette époque, les élus faisaient part de leurs réticences à signer des contrats en masse. Ils s’interrogeaient sur le devenir des jeunes embauchés. Car dans le même temps, le gouvernement continuait d’appliquer une politique d’austérité, avec pour conséquence le gel puis la diminution des subventions de l’État aux collectivités. Dans ce contexte, une embauche pouvait se concevoir à condition qu’elle réponde à des besoins pérennes. C’est le cas par exemple du remplacement d’un agent qui va partir à la retraite. Un contrat emploi d’avenir permet alors de former un jeune pendant trois ans pour qu’ensuite il puisse occuper un emploi public permanent.
Faisant fi de ses préoccupations, le gouvernement et ses alliés à La Réunion ont continué à mettre la pression pour faire signer des contrats. L’objectif était de voir le chômage des jeunes diminuer. Si cela s’est vérifié dans les statistiques, cette embellie n’est que provisoire.
Car la crise arrive, et elle a été rappelée lors de la commission de la transparence sur les dispositifs d’aide de l’État à l’insertion du 24 juin dernier. En 2016, près de 1.500 jeunes voient leur contrat d’emploi d’avenir se terminer. Cette échéance n’a pas été préparé par le gouvernement puisqu’il ne propose pas de solution en dehors du retour au chômage. Face à l’urgence, Paul Vergès avait déposé un amendement au Sénat lors de l’examen de la loi Travail. Le sénateur réunionnais demandait le prolongement de trois ans des contrats. Voici le contenu de cette proposition :
« En Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à Mayotte et à La Réunion, l’échéance des contrats d’avenir est repoussée de trois ans.
Les premiers contrats d’avenir ont été signés en 2013. À la fin de l’année 2016, ils arriveront à terme. Selon une étude de la DARES, au plan national, les 2/3 des personnes ayant achevé leur contrat auprès d’une collectivité publique seront à la recherche d’un emploi au sortir du dispositif.
C’est encore plus vrai dans les outre-mer, où la situation financière des collectivités locales est encore plus difficile. Quelle que soit l’importance du volet formation ayant accompagné ces contrats, force est de constater que, en l’état actuel, ces jeunes ne trouveront pas d’emploi.
Il s’agit d’éviter les dérives connues lors de la fin du dispositif « emplois jeunes ». En effet, toutes les études ont montré l’importance de la préparation de la sortie du programme lorsqu’il n’y a pas, et c’est le cas le plus fréquent, d’intégration chez l’employeur. Dans le but de préparer une issue à ces contrats, il est proposé de les prolonger de trois ans »
Mais cet amendement a été repoussé. Le gouvernement aurait pu s’en inspirer pour l’intégrer dans la loi Travail, il ne l’a pas fait. Cela signifie donc qu’il abandonne les jeunes à qui il a donné un espoir pendant trois ans.
Les députés se préparent à partir en vacances. Comment peuvent-ils avoir la conscience tranquille, car ils portent une lourde responsabilité dans la crise. La Réunion compte 7 députés de la majorité présidentielle. Ils ont donc tous soutenus le projet de création des emplois d’avenir. Plusieurs d’entre eux, en tant que maire, ont même signé des contrats. Au moment du vote et de la signature des embauches, ils savaient que le dispositif ne durait que trois ans et que pendant leur mandat le problème de la fin des contrats allait se poser. Malheureusement, le devenir des jeunes à qui ils ont donné un espoir pendant trois ans n’est pas dans leur priorité. Il n’y a qu’à voir le niveau des débats lors des élections régionales. Cette question a été totalement évacuée.
Face à l’augmentation brutale et prévisible du chômage des jeunes, ces parlementaires vont-ils se mobiliser pour éviter ces licenciements massifs ? S’ils ne sauvent pas ces jeunes du chômage, nul doute que ces derniers s’en souviendront.
M.M.
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