350.000 manifestants à Paris

France : Succès pour la journée d’action contre la casse sociale

21 mars 2009

A l’appel de 8 syndicats (CGT, CFDT, FO, Solidaires, UNSA, CFTC, FSU), les rues de Paris et de 213 villes de France ont charrié jeudi après-midi toutes les colères et les révoltes d’un pays qui refuse de payer la facture de la crise tendue par les financiers et les grandes entreprises. Selon les syndicats, 3 millions de personnes étaient dans la rue. Sous la pression, le gouvernement a dû s’exprimer.

Dans la capitale, encouragées par un rayonnant soleil de printemps, plusieurs centaines de milliers de personnes ont rejoint le défilé multicolore et combatif pour dénoncer la précarité, les bas salaires et la casse des services publics. Une heure avant le rendez-vous fixé par les syndicats, la place de la République, envahie par la foule des grands jours, était déjà impraticable. Salariés du secteur public et du privé ont manifesté coude à coude contre les logiques de rentabilité qui broient l’emploi et jouent l’argent contre les besoins humains. Professeurs, salariés de la métallurgie ou des banques, lycéens et étudiants, ouvrières du textile, hospitaliers, intermittents du spectacle… Le nombre de professions représenté, impressionnant, a donné corps à une convergence rarement observée depuis 1995.
Alors que les listes des plans de suppressions d’emplois s’allongent chaque jour, les manifestants ont dénoncé l’attribution d’aides publiques aux entreprises sans que ne soit exigée la moindre contrepartie pour l’emploi. Ainsi, dans le cortège, des salariés du Technocentre de Renault, mis au chômage partiel, on n’a pas vu la couleur du plan public de soutien au secteur automobile… L’affaire Total (555 licenciements après l’annonce d’un bénéfice de 14 milliards d’euros) était aussi sur toutes les bouches, alimentant l’indignation face aux licenciements boursiers.
Après les pâles mesurettes avancées par Nicolas Sarkozy après la grande mobilisation du 29 janvier, les slogans se sont faits plus virulents, ciblant principalement le patronat et la présidente du MEDEF, Laurence Parisot. Il faut dire que celle-ci, face à cette puissante mobilisation sociale, redouble de férocité. Mardi, la patronne des patrons s’en est pris à la CGT avec une rare violence, l’accusant de « démagogie » et de vouloir « faire disparaître les entreprises ». Doublés à sa revendication de nouveaux « assouplissements » pour licencier, ces propos ont attisé la colère. Ce qui ne l’a pas empêché de sombrer dans la surenchère, hier, en jugeant cette journée de grève « catastrophique pour la réputation de la France ».
Tout au long du Boulevard Beaumarchais, où s’étirait la manifestation, les forces de gauche et d’extrême gauche, toutes représentées, déclinaient chacune leur « plan anti-crise ». Du côté du PCF et de ses partenaires du Front de gauche constitué en vue des élections européennes, on insistait sur l’interdiction des licenciements boursiers, le contrôle des fonds publics aux entreprises, et l’abrogation du bouclier fiscal, véritable privilège de classes dominantes auxquelles aucun effort n’est jamais demandé.

Rosa Moussaoui

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