Mobilisation du 12 septembre

FSU Réunion : le Code du Travail concerne aussi la Fonction Publique

11 septembre 2017

La loi d’habilitation votée en juillet permet au président de la République de décider à sa guise de la manière dont il compte détruire ce qui reste du Code du Travail. Après la loi El Khomri c’est donc la deuxième fois en quelques mois que nos droits et nos acquis sociaux sont frontalement attaqués.

Ce projet nous concerne tous. En effet, les dispositions relatives au temps de travail ou à la médecine du travail s’appliquent dans le secteur public comme dans le privé.

En outre, l’intégralité du Code du Travail s’applique pour les agents en contrat de droit privé et son impact dans la Fonction Publique a vocation à s’élargir puisqu’un nombre croissant de contractuels y sont recrutés (253 000 en 2014 contre 77000 fonctionnaires recrutés, rapport L’Horty).

Le Code du Travail définit les relations employeurs-employés dans tous les secteurs. L’orientation du nouveau gouvernement, dans le prolongement du précédent, consiste à le démanteler pour privilégier les employeurs au détriment des salariés.

Les ordonnances d’Emmanuel Macron vont en effet renforcer la main-mise de l’employeur sur les conditions d’embauche, de licenciement, de rémunération et de travail de ses salariés. Ces conditions pourront varier d’un lieu de travail à l’autre. Il s’agit bien d’encourager le moins-disant social en tirant les conditions de travail vers le bas. Dans le même temps, les moyens de défense des salariés vont être réduits, qu’il s’agisse des Prud’hommes ou des instances paritaires où siègent les syndicats.

Pour la FSU, leur fusion signe la fin des CHS-CT (Comités Hygiène, Sécurité et Conditions de Travail) tels qu’ils existent ; dans un contexte où le mal-être au travail se répand, les CHS-CT sont pourtant indispensables puisqu’ils peuvent être saisis par les salariés quand s’installe une souffrance au travail. Ce n’est pas un hasard si le Medef souhaite leur disparition.

D’autres attaques se préparent contre les agents des services publics avec le rétablissement de la journée de carence pour les fonctionnaires en arrêt maladie, le gel des salaires et le projet de supprimer 120 000 emplois.

Nul doute que le prochain chantier touchera le statut des fonctionnaires ; le nouveau président considère en effet qu’il n’est « plus adéquat », que le service public « coûte cher » et qu’il est nécessaire selon le Premier Ministre de se « guérir de l’addiction aux dépenses publiques ».

Face à ces projets qui visent à affaiblir encore plus les dispositifs solidaires, les services publics et les droits des salariés, la FSU appelle à faire grève et à manifester le mardi 12 septembre avec la CGTR et l’UNEF.

Rdv 9h au Jardin de l’État (St-Denis) pour défiler vers la préfecture.

FSU Réunion

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Messages

  • Lorsqu’il s’est attaqué publiquement au Statut des fonctionnaires en 2016 alors qu’il était encore ministre des finances , le président Macron s’est fait rappeler à l’ordre par le premier ministre de l’époque et surtout par le président de la république en fonction François Hollande pour qui la fonction publique constituait une vieille garde quasiment intouchable
    .
    Au vu des propositions statutaires prévues pour les fonctionnaires les 5 à 6 millions d’entre eux dont la grande majorité a permis l’élection de monsieur Macron à la présidence, certains doivent maintenant bien regretter de lui avoir donner leur voix .

    Remplacer les fonctionnaires par des contractuels et les payer non plus sur une base indiciaire mais au mérite revient à assassiner la fonction publique française qui a été admirée et enviée dans le monde entier depuis sa création au début du 19eme siècle ; c’est aussi faire table rase de tous les grands arrêts de la jurisprudence française qui ont défini ses grands principes de fonctionnement pendant les 200 dernières années .

    Il faut croire que le principe de la séparation des pouvoirs soit tombé bien bas pour que l’immense travail accompli par les juges administratifs dans la construction au fils des années de la fonction publique française , n’ait maintenant plus aucune valeur .

    Les 5 ou 6 millions de fonctionnaires de notre pays , de la fonction publique de l’état à la fonction publique hospitalière en passant par la fonction publique territoriale accepteront ils sans réagir d’être réduits pour la plus part à des lèches bottes complètement asservis au monde politique de tous les niveaux plutôt que de demeurer les fidèles serviteurs de l’intérêt général qu’il soit national ou local qu’ils se sont engagé à servir jusqu’à leur mise à la retraite lorsqu’il ont choisi de passer un concours pour devenir fonctionnaires .

    A mon avis , ce n’est pas évident ni gagné d’avance pour monsieur macron . Lorsque l’on a voulu toucher à la prime de vie chère accordée aux fonctionnaires exerçant à la réunion ils sont tous descendus dans la rue et ont menacé de bloquer les services publiques . Lorsque les 5 à 6 millions de fonctionnaires de la France entière y compris celle d’outre mer auront compris à quelle sauce monsieur macron prévoit de les manger dans les années qui viennent peut être qu’ils se réveilleront de leur torpeur et lui rappelleront l’avertissement qui lui a été fait par François hollande en 2016 après ses déclaration sur l’inutilité du statut des fonctionnaires .

    Il y a sans doute beaucoup de chose à améliorer dans la fonction publique et on peut le faire sans remettre en cause totalement le statut de la fonction publique . Si la France est ce qu’elle est sur la cène internationale ce n’est pas seulement grâce à ses valeurs politiques et aux hommes politiques qui les ont défendues , mais c’est aussi grâce aux fonctionnaires qui sont souvent allés jusqu’à donner leur vie sans gagner un sous de plus pour préserver la grandeur de leur pays . Les fonctionnaires ont aussi fait la grandeur de la France et participent tous à l’honneur qu’on a pu lui faire au cours de son histoire . En touchant au statut des fonctionnaires , la France les déshonorerait injustement et inutilement , car sans ses fonctionnaires rien ne permettrait de distinguer la France des républiques bananières où ceux qui travaillent font partie du clan de ceux qui gouvernent et préservent d’abord leurs intérêt avant de préserver l’intérêt de leur pays . "A bon entendeur salut "

  • Des puissants qui entreprennent et des petits qui gravitent autour profitant de ce que les puissants génèrent
    C’est comme cela que nous pouvons comprendre le point de vue des gouvernants
    Ils estiment certainement que les puissants sont naturellement bienveillants et qu’ils seront de bons patrons, il faut donc leur donner le maximum de liberté pour "entreprendre", quitte à briser un équilibre difficilement construit depuis les luttes sociales

    C’est une vision idéologique que nos gouvernants appliquent, une vision également archaique, rétrograde qui a poussé la société française à normaliser l’exploitation (et ce n’est pas un grand mot) et la précarité

    Le comble c’est qu’ils veulent faire croire que les petits entrepreneurs y trouveront un grand intéret, comme le disait le gouvernement précédent et le précédent
    On a bien vu qui avait profité du crédit recherche, du CICE... La bourse et la distribution de dividendes, donc les grands groupes

  • vivement que Macron applique tout ce qu il dit, pour avoir enfin une Egalité dans ce pays. Vivement la justice !

  • Pour compléter mon intervention , je rappellerai que le principe de l’institution d’un statut spécial pour le recrutement des agents publics et pour la gestion des emplois publics sont inscrits dans l’article 6 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1989 et dans l’article 21 alinéa 2 de la déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’ONU en 1948.

    Comme ces deux textes fondamentaux servent de base à notre constitution , une proposition de supprimer ou de modifier trop lourdement la statut de la fonction publique française au point de le vider de l’essentiel de son contenu serait inconstitutionnel et devrait être rejetée par le conseil constitutionnel .

    Gérer les emplois publics par des agents contractuels recrutés directement par les hommes politiques et les rémunérer au mérite ouvrirait la porte à toutes sortes d’abus. Le principe d’égalité devant l’accès aux emplois publiques serait bafoué et la rémunération au mérite transformerait rapidement les agents publics en mercenaires au service des hommes politiques dont les capacités de dire ce qui est bien ou mal peut varier d’un individu à l’autre .

    Je ne pense pas que ces deux options soient envisageables pour les hommes et les femmes qui travaillent dans les services de police ou dans la magistrature ou encore pour le trésor public . De même, si on veut que le niveau de l’éducation et de l’enseignement soit le même pour tous , le recrutement des enseignants sur des critères et à des conditions qui pourraient varier d’une région à l’autre ne permettrait plus de créer une société cohérente et solidaire , chacun faisant ce qu’il veut dans son coin selon la rémunération qui lui serait attribuée ; et la république serait très rapidement menacée par les intégrismes religieux qui retrouveront rapidement la place dominante qui était la leur avant la séparation de l’église et de l’Etat .

    L’un des piliers de notre société qu’est la laïcité s’effondrerait très rapidement si on s’attaquait au principe la gestion des emplois publics dans le cadre d’un statut spécial qui garantit l’égalité des citoyens aux emplois publics , car très vite le recrutement et l’avancement seraient décidés sur des critères religieux ou sur la justification d’une adhésion à certain partis politique .

    Réformons le statut de la fonction publique s’il a besoin d’être réformé , mais gardons nous de le détruire pour le remplacer par une chimère monstrueuse.


Témoignages - 80e année


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