
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Accord signé au bout de quelques heures de négociation après 6 jours de grève
4 mars 2015, par
Le conflit à la SRPP s’est terminé hier soir au bout de 6 jours. Durant tout ce délai, les actionnaires de la SRPP ont refusé à la direction le droit de négocier. Les discussions ont ensuite abouti en quelques heures. Tout pouvait être rapidement réglé jeudi si les patrons de la SRPP n’avait pas tenté de faire plier les grévistes en misant sur le pourrissement du conflit comme l’ont fait dans un passé récent les actionnaires d’autres entreprises en grève.
La grève est terminée à la Société réunionnaise des produits pétroliers (SRPP). Après 20 heures ce mardi, les travailleurs et la direction sont parvenus à un accord. La grève a permis d’obtenir une prime de 2200 euros. Le travail reprend aujourd’hui. Dans l’attente d’un retour à la normale dans les 138 stations-service de l’île, le préfet maintient les réquisitions de 19 stations, chargées de servir uniquement les véhicules prioritaires.
Rappelons que la SRPP sera vendue par Total et Shell à Rubis. Les actionnaires vont toucher d’importants bénéfices. Les salariés se sont donc mis en grève pour que ce gain soit plus équitablement réparti. L’accord a été signé rapidement après l’ouverture des négociations. Les travailleurs ont obtenu 2200 euros et ils pensent qu’ils pouvaient gagner bien plus. Cela donne un aperçu de la richesse de ses groupes pétroliers, car 2200 euros est une somme proche du revenu mensuel plancher des 10 % les plus riches à La Réunion.
Au cours des six jours de grève, la situation était bloquée. La faute aux patrons de la SRPP, comme l’a confirmé hier la conférence de presse du préfet. Dans son édito lundi dernier, Témoignages soulevait le problème de patrons qui étaient prêts à paralyser La Réunion pour faire plier les grévistes. Ces derniers ont fait preuve d’un esprit de responsabilité pour assurer un important service minimum. Hier, ce sont 1,7 million de litres de carburants qui sont sortis des cuves de la SRPP. L’opération a permis de livrer 19 stations-service réquisitionnées pour les véhicules prioritaires, ainsi que 37 autres stations ouvertes à l’ensemble de la population, précisait hier Julie Bouaziz, directrice de cabinet du préfet. En plus des réquisitions, 25 % des stations étaient donc en mesure de distribuer du carburant. Ceci permettait donc de maintenir une activité minimale, même s’il fallait patienter des heures pour espérer remplir son réservoir d’essence.
Si les grévistes ont assuré leur part pour montrer leur bonne volonté, ce n’était pas le cas des patrons de la SRPP.
La conférence de presse du préfet Dominique Sorain a insisté sur le problème principal : le refus des actionnaires de la SRPP de donner un mandat de négociation à la direction. Pour débloquer la situation, le préfet a donc téléphoné et écrit aux actionnaires afin que ce mandat puisse être donné. Dans son courrier, le représentant de l’État rappelait aux propriétaires de la SRPP l’impact considérable du conflit au sein de leur entreprise sur toute l’activité de La Réunion. Ce n’est qu’en fin d’après-midi hier que les actionnaires ont autorisé la direction de la SRPP à discuter avec les grévistes. Les responsabilités dans les conséquences du conflit sont donc clairement établies.
Ce mandat de négociation aurait pu être donné dès le début de la grève. Cela aurait permis l’ouverture immédiate des discussions. Compte-tenu de la brièveté des échanges hier avant la signature du protocole de fin de conflit, la grève n’aurait pas duré autant si le dialogue social avait pu être établi dès le début.
Cette méthode renvoie à d’autres exemples de grèves au cours de ces dernières années à La Réunion. À Citroën, Carrefour Sainte-Suzanne, SERMAT, Sicalait ou Renault, les patrons ont laissé le conflit s’installer dans la durée avant d’ouvrir des discussions. Ces dernières avaient donné un résultat souvent proche des revendications. Cela soulevait la question du temps perdu et de ses importantes conséquences. Par exemple, pour la SERMAT et la Sicalait, l’attitude des patrons avait des répercussions sur l’activité d’autres professions : respectivement les usagers du port et les éleveurs. Le pourrissement du conflit a fait monter la tension, et à Saint-Pierre il avait fallu déployer des forces d’interposition pour éviter les affrontements.
L’intransigeance des patrons de la SRPP a également débouché sur plusieurs troubles à l’ordre public. Ce sont le barrage mis en place par des artisans dans le Sud hier matin, la manifestation de jeunes devant la SRPP, les voies de circulation bloquées près des stations-service servant encore du carburant, le temps perdu et la pollution générée par les embouteillages.
Le point commun de toutes ces entreprises, c’est qu’elles sont aux mains de groupes extérieurs à La Réunion. Cela signifie d’une part que les directions doivent attendre des consignes venant de l’autre côté de l’océan avant d’entreprendre la moindre discussion. Cela veut dire aussi d’autre part que les intérêts vitaux des patrons de ces sociétés ne sont pas à La Réunion. Ils ne seront donc pas touchés par la paralysie de l’économie de La Réunion.
Les pans entiers de l’économie réunionnaise sont passé quasi-exclusivement dans les mains de groupe extérieurs. Cela touche des secteurs aussi stratégique que l’énergie. La politique d’autonomie énergétique lancée en 1999 par Paul Vergès visait à mettre fin à cette situation. Elle ambitionnait de faire produire à La Réunion toute l’énergie consommée dans l’île à compter de 2025. En 2010, la Région présidée par Didier Robert a remis en cause cette politique, il a notamment stoppé le chantier du tram-train électrique. S’il avait laissé le projet suivre son cours, le tram-train fonctionnerait cette année. Le trouble à l’ordre public provoqué par les actionnaires de la SRPP aurait été donc bien moins important. L’an dernier, la part des énergies renouvelables a encore baissé. Cela place encore plus La Réunion sous la dépendance de décisions sur lesquels les Réunionnais n’ont pas le pouvoir de peser. La relance de cette politique d’autonomie énergétique apparaît donc de plus en plus urgente.
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