Communiqué du collectif des AED de la Réunion

Grève des assistants d’éducation du 1er décembre 2020

1er décembre 2020

Nous sommes le Collectif des AED de La Réunion. Une grève historique est prévue ce 1er Décembre 2020. Pourquoi historique ? Car en 17 ans c’est la première fois qu’une grande majorité de vie scolaire osera fermer ses portes pour revendiquer une vraie reconnaissance. Ce n’est pas une grève générale, seulement pour nous les AED et nos revendications ne seront pas noyées parmi d’autres, cette fois c’est notre tour ! Elle vient de la base. Suite à la mobilisation des AED des Bouches du Rhône, qui ont tapé dans la fourmilière il y a une semaine, l’idée d’une grève nationale a germé et en seulement trois jours plus de 2 200 AED ont rejoint le groupe facebook AED Assistant d’éducation en détresse. Et ça continue !

Allez jeter un coup d’œil, vous serez surpris de l’élan que nous attendions tous depuis des années.
Devant cette petite vague et malgré notre méconnaissance des rouages syndicaux, nous nous sommes relevés les manches pendant le week-end et avons pu nous organiser, en utilisant les ressources de chacun. Plus de 80 groupes se sont créés pour faciliter les choses à l’échelle de chaque région (voici celui de La Réunion : https://www.facebook.com/groups/421037181924323)
Les syndicats ainsi que les presses, médias et radios des autres régions s’intéressent aux mouvements et commencent à l’accompagner. L’idée principale est d’avoir un maximum de vie scolaire fermées pour pouvoir ensuite poser les bases de nos revendications :
1. Le versement intégral et sans coupure du salaire du mois d’août ;
2. La titularisation de l’ensemble des personnels de vie scolaire ;
3. Un plan d’embauche massif pour regarnir les vies scolaires où l’effectif est en tension, surtout depuis le début de la crise sanitaire ;
4. La prime REP et REP+ au même titre que les autres personnels travaillant en zone prioritaire ;
5. Un paiement des devoirs faits et une augmentation de nos salaires ;
6. La gratuité des repas et la suppression des jours de carence en cas de maladie ;
7. La clarification et la reconnaissance de notre statut (éducateurs et les missions qui vont avec) #nousnesommesplusvospions  ;
8. La réduction du temps de travail sans perte de salaire ou de congé.

Tout ça vous paraît peut-être exagéré et pourtant :
1. Beaucoup d’AED à La Réunion se retrouve à la fin du mois d’août avec la moitié de son salaire, ce qui est intolérable sachant que beaucoup d’AED se retrouvent dans des situations assez contraignantes comme l’incapacité pour eux de subvenir aux besoins de leurs familles et de payer leurs loyers, factures, assurances, courses ...etc. La raison est que la date de début du contrat est signée à la mi-août et quand le renouvellement de contrat est effectué le mois d’août de l’année suivante, le paiement à la fin de ce mois ne prend en compte que la première partie du mois d’août soit du 1er août jusqu’ à la fin de la période du CDD c’est-à-dire pour la majorité vers mi-août, la veille de la rentrée scolaire. La seconde partie du salaire du mois d’août est versée ensuite à la fin du mois de septembre. Il n’est pas possible d’attendre tout ce temps pour recevoir la seconde partie du salaire du mois d’août sachant que le salaire que nous percevons n’est pas énorme.
2. Les collèges et lycées ne peuvent se passer de vie scolaire, nous sommes le cœur des établissements. Certaines écoles primaires en font même la demande, pour soulager les professeurs qui doivent en plus surveiller leur récréation et faire les appels. A l’heure où l’état incite à l’embauche, nous sommes les derniers dans l’Education Nationale en CDD renouvelable 6 fois, pour une filière pourtant pérenne et en demande. Il est loin le job d’étudiant à 42H par semaine… Les missions ont changé et se sont complexifiées. La titularisation est plus que légitime.
3. Dans beaucoup de vie scolaire, il y a parfois des rushs et le nouveau protocole a mis en exergue ce manque de personnel. Il faut pour certains établissements, avoir la possibilité de recruter afin de soulager les AED qui doivent compenser et ne peuvent assurer leurs missions correctement.
4. Les AED sont les seuls personnels en zone prioritaire à ne pas percevoir la prime REP, alors qu’ils sont en première ligne avec les enfants, avec les parents, contre la précarité et la violence.
5. Les devoirs faits sont rémunérés à hauteur de 30€ pour les professeurs et nous zéro… Qu’attendions-nous ?
6. Dans plusieurs établissements, les AED ne payent pas le repas ou 1€ symbolique, car le temps de pause est très court et le repas est obligatoirement pris sur site … ce n’est rien de plus que les « tickets resto ou paniers repas » mis en place dans d’autres branches professionnelles, pour indemniser les contraintes d’un repas pris obligatoirement sur place et rapidement.
7. Nos missions se multiplient infirmier(e), psychologue, professeur, grand frère (sœur), agent de sécurité, éducateur… Nous avons besoin de vraies formations, d’un vrai cadre opérationnel et non être le couteau suisse sans frais de l’éducation nationale.
8. Avant d’être détricoté, le statut des éducateurs en collège et lycée était de 35H avec les vacances scolaires. Tout comme les documentalistes, les CPE et autres personnels qui n’effectuent pas 42H profitent pourtant des vacances scolaires.

Vous voyez, ça paraît être beaucoup, mais parce que nous partons de loin … Nous voulons juste être comme les autres afin de ne pas rester les oubliés de l’Education Nationale.

Ci-dessous, la liste des vies scolaires grévistes le Mardi 1er décembre 2020 :
- Collège Jean Letoullec (Le Port) ;
- Collège Paul Hermann (St-Pierre) ;
- Collège La Chatoire (Tampon) ;
- Collège Antoine Soubou (St-Paul) ;
- Lycée Ambroise Vollard (St-Pierre) ;
- Collège Plateau Cailloux (St-Paul) ;
- Collège Jean Albani (La Possession) ;
- Collège les Aigrettes (St-Paul).

Julie G.
Collectif des AED de La Réunion

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