5 ans après l’application du statut de département, la grande déception

Grève générale à Mayotte pour obtenir l’égalité réelle

4 avril 2016

Depuis mercredi, c’est la grève générale à Mayotte à l’appelle de l’intersyndicale FSU, FO, CGT, Solidaire, SNUipp, CFDT, SAEM, FAN. Les travailleurs du public et du privé demandent l’application à Mayotte du Code du Travail, l’augmentation des salaires et l’égalité sociale. C’est la reprise d’un mouvement suspendu depuis novembre dernier, à la suite de la proclamation de l’état d’urgence.

Manifestation ouvrant la grève générale mercredi dernier à Mayotte. (photo Emmanuel Tusevo Diasamvu/Mayotte Première)

Le 25 mars dernier s’est tenu à Mayotte une réunion de la Commission consultative du travail. Les discussions entre les partenaires sociaux n’ont pas permis d’aboutir à la satisfaction des revendications des syndicats.

Elles portent notamment sur :

- L’indexation des salaires : le point d’indice des fonctionnaires gelé depuis 2010 ne connaîtrait qu’une augmentation de 0,6 % en 2016

- L’attractivité du territoire : possibilité de se faire soigner et d’accéder à tous les services publics

- L’alignement des allocations familiales et des autres prestations sociales au même niveau qu’en France

- La lutte contre l’insécurité qui dégrade les conditions de vie à Mayotte

- L’amélioration du système éducatif avec notamment la construction des nouvelles infrastructures scolaires

- L’application du code de travail national à Mayotte et l’abandon du projet de loi El Khomri

- Le rétablissement de la Fonction publique à Mayotte, condition indispensable à un réel développement du département.

- Le droit à la solidarité nationale pour les retraites de base et complémentaires.

Aucune réponse satisfaisante depuis plusieurs mois

En conséquence, un appel à la grève générale illimitée a été lancé pour le 30 mars. Mercredi, la grève a commencé par un rassemblement sur la place de la République à Mamoudzou. « Les manifestants, fonctionnaires des services de l’Etat, agents du secteur privé, retraités et des nombreuses familles ont répondu à l’ appel de l’Intersyndicale FSU, FO, CGT, Solidaire, SNUipp, CFDT, SAEM, FAN pour la reprise de ce mouvement suspendu à cause de l’ état d’ urgence décrété après les attentats de Paris en novembre 2015. L’intersyndicale indique n’avoir obtenu aucune réponse satisfaisante, depuis des mois, malgré des nombreux contacts avec les autorités locales et les chargés de mission venus de Paris. », indique un reportage de Mayotte Première.

« Nous avons un département qui se construit. Nous constatons malheureusement que, depuis ces 5 dernières années, on nous demande d’attendre quand il s’agit d’appliquer des droits pour les mahorais. On nous dit qu’il faut un temps pour aligner ces droits afin d’éviter de bouleverser l’économie de l’ île. », a déclaré à Mayotte Première Port Saïd Ansifoudine du SNUipp. « Quand il s’agit de nous imposer des devoirs, l’Etat n’y va pas de manière progressive. Toute la population s’est soulevée récemment contre les pressions fiscales. A Mayotte, pour tout ce qui est des impôts fonciers et des taxes d’habitations, on paie à un taux plus fort que dans d’autres départements de la France métropolitaine et des Outre mer », a souligné au même micro Salim Naouda, secrétaire général de la CGT à Mayotte.

Appel à la mobilisation massive

Depuis mercredi, le mouvement se poursuit. Les travailleurs ont décidé de faire avancer les revendications en bloquant des routes. Le MEDEF est entré dans la danse en écrivant au préfet pour lui demander d’utiliser la répression pour lever les barrages.

Vendredi, les syndicats ont choisi de poursuivre la mobilisation :

« Après trois jours de grève, l’intersyndicale a décidé en assemblée générale de reconduire le mouvement. Elle sera sur le terrain le 2 et 3 avril 2016 pour une campagne de sensibilisation dans toute Mayotte. L’intersyndicale appelle à une mobilisation massive pour le lundi 4 avril 2016.

Par ailleurs un courrier en cours, signé par chacun des membres de l’intersyndicale dénonçant le mépris dont fait preuve le préfet à l’égard des grévistes et de leurs représentants depuis le début du mouvement, sera adressé au premier ministre. »

Mayotte entre donc aujourd’hui dans un sixième jour de grève générale, pour obtenir l’égalité réelle.

A la Une de l’actuÉgalité réelleCode du TravailIle de Mayotte

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Au moins eux ils ne vont pas attendre 250 ans comme nous qui nous sommes fais toujours roulés par les élus de tout bord....!!!


Témoignages - 80e année


+ Lus