À l’appel de tous les syndicats en France

Grève ’massive’ dans la Fonction publique le 20 janvier

12 janvier 2005

Les fédérations CGT, CFDT, FO, UNSA, CFTC de la Fonction publique, ainsi que la FSU, appellent à faire de la journée de grève et de manifestations du 20 janvier une ’réussite massive’ pour dénoncer, entre autres griefs, le ’mépris’ du gouvernement du gouvernement de l’UMP vis-à-vis des fonctionnaires.

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Un communiqué, diffusé en début de semaine, relayait l’appel des fédérations à "construire dans tous les départements et tous les secteurs de la Fonction publique les plus larges mobilisations dans l’unité".
S’adressant à leurs adhérents, les fédérations demandent "de tout mettre en œuvre pour que cette action soit une réussite massive" afin de "montrer au gouvernement que les agents des fonctions publiques en ont assez du mépris, de la dégradation de leurs salaires, de l’affaiblissement et de la remise en cause du service public".
Le 22 décembre dernier, les fédérations de fonctionnaires ont appelé à une journée nationale unitaire de grève le 20 janvier pour protester contre la "faiblesse" de la revalorisation salariale décidée par le gouvernement pour les fonctionnaires en 2005, mais également contre la politique de "remise en cause du service public".
Tous les syndicats de l’Education nationale seront de la partie, ainsi que la plupart des syndicats de Bercy.
Le 21 décembre dernier, le ministre de la Fonction publique Renaud Dutreil a annoncé une hausse générale de 1% en 2005 pour les salaires de fonctionnaires, contre 5% réclamés par les syndicats "au titre du rattrapage de la perte de pouvoir d’achat depuis 2000".
Cette annonce mettait un terme à des discussions salariales entamées le 8 novembre et qui s’apparentaient à un dialogue de sourds entre le gouvernement et les syndicats. Aucun accord salarial n’a d’ailleurs été conclu dans la Fonction publique depuis 1998 et le gouvernement a, chaque année, pris une mesure unilatérale par décret.


Mobilisation contre la remise en cause des 35 heures

Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, a souhaité hier que les syndicats français puissent "organiser une mobilisation importante" contre la "remise en cause" des 35 heures par les nouveaux assouplissements préparés par le gouvernement.
"Le gouvernement est parvenu à imposer une série de réformes contre lesquelles les différents syndicats avaient exprimé leurs réserves voire leur opposition", a rappelé Bernard Thibault sur France-Info.
"J’espère donc qu’à partir de cette analyse partagée nous allons être en mesure d’organiser et d’appeler à (...) une mobilisation importante dans le pays pour s’opposer à cette réforme", a souhaité le secrétaire général de la CGT, à quelques heures d’une réunion commune organisée entre son syndicat, la CFDT, FO et la CFTC.
Le numéro un de la CGT a estimé que la volonté affichée par le gouvernement de permettre aux salariés de "travailler plus pour gagner plus" est "un slogan hypocrite". "En aucun cas ce sont les salariés qui décident du temps de travail", a affirmé Bernard Thibault, qui a cité le cas "des centaines de milliers de salariés" à temps partiels ou au chômage qui "seraient les premiers satisfaits" s’ils pouvaient travailler plus.


Les infirmières scolaires se font entendre

Le SNICS-FSU (premier syndicat d’infirmières scolaires) a appelé hier à Paris à une manifestation nationale dont le but est de dénoncer "le manque de moyens pour exercer ses missions et le manque de reconnaissance pour la profession".
"Notre mission est triple - technique, relationnelle, éducative - et elle est fondamentale du point de vue de la santé physique et morale des jeunes. Nous sommes ceux et celles que les jeunes viennent voir quand ils craquent, quand leurs problèmes sont tels qu’ils somatisent", a déclaré la secrétaire générale, Brigitte Le Chevert.
"Quand on parle de violence, on devrait considérer la première des violences, celle qu’ils exercent vis à vis d’eux mêmes : l’anorexie, la boulimie, les conduites à risques... et le suicide même avec 140.000 tentatives et 800 morts par an chez les moins de 24 ans en France, premier pays d’Europe pour les suicides de jeunes", a-t-elle ajouté.Les infirmières scolaires ne sont pas assez nombreuses, estime le SNICS, qui chiffre les besoins à 5.000 nouvaux postes alors qu’elles ne sont que 6.383 à exercer pour 8.200 collèges et lycées. Ces chiffres ne tiennent pas compte de l’enseignement supérieur où 300 infirmières scolaires exercent pour deux millions d’étudiants.
Les infirmières scolaires réclament aussi une reconnaissance de leur carrière. "Nous suivons une formation lourde, en trois ans et demi après le bac, avec 4.760 heures d’études dont 2.240 heures de théorie et notre diplôme est assimilé seulement au DEUG (deux ans après le bac et environ 1.000 heures d’étude seulement). Ainsi, nos salaires ne vont que de 1.100 euros à 1.900 euros net mensuellement", selon la secrétaire générale du syndicat.
Pour mettre ces revendication en avant et réclamer une programmation de postes dans la future loi d’orientation, des rassemblementssont prévus aux abords du ministère de l’Education nationale.


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