Grosse mobilisation à Saint-Pierre

16 mai 2008, par Sophie Périabe

Entre 2.000 et 3.000 personnes s’étaient rassemblées, hier, devant la Mairie de Saint-Pierre et dans les rues du centre-ville pour lancer un appel fort au gouvernement : « Stop à cette politique de casse sociale, stop au démantèlement du service public ». De nombreux lycéens et étudiants étaient aux côtés des fonctionnaires de l’Éducation nationale, des TOS et autres, signe que notre jeunesse a la volonté aujourd’hui de se battre pour défendre les acquis résultant notamment de la révolte de mai 68.

L’ambiance était au rendez-vous, hier, place de la Mairie de Saint-Pierre ; signature de pétition, fabrication de banderoles, on pouvait admirer les “spectacles” de jonglerie et de danse des lycéens “sur-motivés” venus des lycées Ambroise-Vollard, Roland-Garros, Pierre-Poivre, Jean-Joly, Antoine-Roussin, des Avirons, etc... La jeunesse est descendue dans les rues à coup de slogans et de chansons en direction du gouvernement et du président, et ce sont eux qui mènent ce cortège du début à la fin du périple. Aux côtés de ces jeunes, des représentants de l’UNSA, CGTR, CFTC, FO, SNES FSU, SNEP, SNUipp, Sud Education, FCPE, Solidaires, etc... Les fonctionnaires de l’Education nationale étaient présents en masse, et notons, malheureusement, la faible mobilisation des salariés du privé.
Les leaders des syndicats présents se sont succédé tour à tour à côté de la statue de François de Mahy, afin d’exprimer leurs revendications : « nous remettons en cause cette politique gouvernementale », « nous défendons les valeurs républicaines », « la France doit rester la lumière du monde en matière de droit de l’Homme », « la France doit être libre et solidaire », pouvait-on entendre à travers les roulements de tambours.
Patrick Corré, du CGPEN-CGTR, a salué la forte mobilisation des jeunes, « tous les secteurs sont concernés, fonctionnaires, salariés, emplois précaires, étudiants, nous ne voulons plus de ce gouvernement, et nous n’accepterons plus ces politiques ». Selon ce dernier, la mobilisation d’hier n’était qu’un début. Les questions du pouvoir d’achat, des retraites, ont aussi été soulevées par les syndicalistes.
Fin des discours, les milliers de manifestants quittent la place de la mairie et empruntent la rue principale du centre, dès lors, un embouteillage se forme dans la rue des Bons Enfants et dans les rues adjacentes. Le cortège descend ensuite par la rue Victor le Vigoureux pour arriver au Front de Mer, et remonte pour atteindre la mairie vers 11h30.
Première mobilisation réussie à Saint-Pierre, rendez-vous le 22 mai prochain pour l’unique rassemblement à Saint-Denis.

SP


Réactions

• Marie-Pierre, Pascaline, Martine et Corinne, enseignantes et mères de famille

Marie-Pierre, Pascaline, Corinne et Martine, enseignantes(photo S.P.)

« Nous sommes en colère, tout va mal concernant les réformes dans l’Education nationale, dans la fonction publique, et partout ailleurs. On espère que ça va changer et c’est pour ça qu’on est là aujourd’hui ; nous sommes dans la résistance depuis 2003 et nous serons toujours là. Aujourd’hui, la population doit prendre conscience qu’il faut se mobiliser, il faut résister pour protéger les personnes âgées, l’assurance maladie ; tout est remis en cause et c’est tout le pays qui doit être dans la rue. Quand la population aura compris que l’union fait la force, nous aurons déjà fait un grand pas.
Sarkozy peut dire que la France l’a élu, mais à La Réunion, nous n’avons pas voté pour lui ».


• Bilal, Mohamed, Julien et Jordan, lycéens au lycée Léon Lepervenche au Port

« Nou lé 2 à être en BEP Électrotechnique et lé 2 autres en CAP Mécanique, et aujourd’hui, nou ve ki garde le BAP/CAP en 2 ans. Si bana y mète sa en 3 ans, néna beaucoup de jeunes qui partiront plus à l’école. Déjà en 2 ans, lé dur, parle pu en 3 ans. Nora donc plus de jeunes dann chemin et plus de délinquance.
Et en plus que sa, bana y ve supprime des postes de professeurs. Comment nou va fèr si néna moin de prof ? Nora tro zélève dans les classes, y gagnera pu travail comme ki fo ».


• Julie et Natacha, lycéennes au lycée Ambroise Vollard

« Nous voulons réussir notre vie et cela passe par la réussite professionnelle et l’obtention de diplômes. Avec les suppressions de postes annoncées et les classes surchargées, seules “les grosses têtes” pourront s’en sortir. Les moyens et les plus en difficulté seront délaissés, les profs n’auront plus le temps de s’occuper de ces élèves-là. Déjà aujourd’hui, les conditions d’apprentissage laissent à désirer, alors si nous sommes 35 par classes, ça va être vraiment la galère ».


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