Un syndicaliste tué par balle en rentrant chez lui

Guadeloupe : un drame tragique endeuille le pays

19 février 2009

Selon la préfecture, un syndicaliste d’une cinquantaine d’années a été tué par balle à Pointe-à-Pitre. C’est en Guadeloupe que le taux de chômage chez les jeunes est le plus important : 55%.

Un homme d’une cinquantaine d’années a été tué par une balle tirée « depuis un barrage tenu par des jeunes » dans la nuit de mardi 17 à mercredi 18 février à Pointe-à-Pitre, a-t-on appris auprès de la cellule de crise de la Préfecture de Guadeloupe.
La victime, Jacques Bino, était « un syndicaliste qui revenait d’un meeting » et a été tuée alors qu’elle se trouvait à bord d’une voiture dans la cité Henri IV, une zone sensible du quartier Chanzy à Pointe-à-Pitre.
C’est en accompagnant des pompiers venus porter secours à ce syndicaliste que trois policiers ont été légèrement blessés dans la soirée. Commentant les incidents qui avaient déjà émaillé la nuit de lundi à mardi, le maire de Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou, a estimé que sa ville avait été « abandonnée par la force publique ».
Outre ce décès, la cellule de crise de la préfecture a établi un bilan des affrontements de la nuit, recensant 15 commerces pillés, 7 établissements incendiés, 21 véhicules brûlés, 13 interpellations …
Face à ce regain de violences, le "collectif contre l’exploitation" (LKP), qui mène la grève générale qui paralyse l’île et son activité économique depuis le 20 janvier, a lancé « un appel au calme » sur la radio RCI en milieu de soirée.
Des incidents avaient déjà eu lieu dans la nuit précédente. Ont notamment été pillés des magasins et entreprises appartenant au groupe martiniquais Bernard Hayot (GBH), notamment une concession Renault, un atelier de réparations auto rapides, un magasin de pneus et un hypermarché Carrefour. Des pillages sélectifs qui peuvent être liés à l’origine du fondateur du Groupe, ce qui fait craindre des dérives racistes dans ce conflit.
Le syndicaliste Elie Domota, dirigeant du mouvement revendicatif, a d’ailleurs dénoncé les violences de certains membres des forces de l’ordre à l’encontre des manifestants et même des « propos racistes » comme « sales nègres ». Le dirigeant du LKP a estimé que la Guadeloupe représentait toujours aux yeux de Paris une « colonie » traitée avec « mépris ».


Indignation d’Huguette Bello

Hier, Huguette Bello a comparé la mort du syndicaliste guadeloupéen à la tragédie d’Ouvéa en 1988. La députée-maire a dit en substance que ce décès dramatique s’inscrit dans une politique de mépris à l’encontre des peuples de l’Outre-mer.

Condoléances du SGPEN-CGTR

Le SGPEN-CGTR est profondément attristé par la mort de Jacques Bino.
Le SGPEN-CGTR présente à sa famille, ses amis, ses frères de combat de la CGTG ses plus sincères condoléances.
Dans ces moments de profondes douleurs, le SGPEN-CGTR renouvelle tout son soutien au peuple guadeloupéen victime d’un autisme inacceptable de la part des pouvoirs publics.

Guadeloupe

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