Visite de Jean-Michel Bloch-Laine de l’UNIOPSS

Hausse des besoins mais manque de moyens

31 juillet 2006

Les demandes d’aide aux personnes en difficultés croissent, mais les finances ne suivent pas. C’est le constat amer du représentant de l’Union Nationale Inter Fédérale des Oeuvres et Organismes Privés Sanitaires et Sociaux (UNIOPSS) en visite à La Réunion.

Jean-Michel Bloch-Laine, Président de l’Union Nationale Inter Fédérale des Oeuvres et Organismes Privés Sanitaires et Sociaux (UNIOPSS) a rencontré, hier à Saint-Gilles les Bains, les membres de l’Union Régional IOPSS. Il leur a exposé les difficultés rencontrées par les associations du secteur sanitaire, social et médico-social. Elles se résument ainsi : les besoins en aides à domicile ou en centre d’accueil pour les femmes ou les personnes âgées, à titre d’exemple, sont en augmentation. Mais d’une manière générale, les finances ne suivent pas.

Les associations ferment

Ce manque de deniers - pour certaines une mauvaise gestion - a poussé à la fermeture de nombreuses structures réunionnaises : l’ARCA, la Prévention Chaudron, l’ORPH, l’APE. D’autres associations éprouvent les pires difficultés pour maintenir leurs services en activités : les centres d’accueil et d’hébergement pour personnes âgées, personnes handicapées, les femmes battues, les enfants, et les enfants et les adolescents en grandes difficultés. On termine volontairement cette liste de services qui pourrait s’allonger.

Des membres qui ne cessent d’alerter

Mais ne pensez pas que les membres des associations réunionnaises affiliées à l’UNIOPPS, devant cet état des lieux inquiétant, ne se manifestent pas aux portes de leurs autorités de tutelles. Régulièrement, ils leur adressent des courriers ou se rendent auprès des collectivités pour leur informer de leur santé. Dans l’île, 21 structures de cette union gèrent 45 établissements d’accueil. Environ 3.000 employés(es) sont amenés(es) à prendre soin d’au moins 6.000 personnes. Une partie importante de leur budget est consacrée au salaire. Les subventions leur sont versées tardivement. On peut, si l’on veut, procéder autrement.

Quelles solutions ?

Mais en attendant, il est nécessaire de trouver des solutions pour maintenir en vie ces activités de proximité - on est encore à ce stade, 60 ans après le vote de la loi de la départementalisation. Une des idées retenues marierait les deniers publics aux privés. Une expérience est menée actuellement dans la région Est pour la réalisation d’une crèche. En résumé, les aléas rencontrés par ces associations de l’île, on les retrouve aussi dans les villes de Paris, Lille et au-delà, au sein des pays comme l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, la Belgique, la Hollande.

Jean-Fabrice Nativel


L’Union Nationale Inter Fédérale des Oeuvres et Organismes privés Sanitaires et Sociaux ?

L’UNIOPSS, créée en 1947, "est présente sur tout le territoire" français. L’année dernière, elle fédérait 20.000 établissements et services privés à visée "non lucratif du secteur social, médico-social et sanitaire". Ces structures forment 22 unions régionales et 110 fédérations et unions nationales "de défense et de promotion des personnes, de gestion d’établissements et de services, de soutien aux activités sociales, sanitaires, médico-sociales et socio-judiciaires".
L’UNIOPSS s’est engagée à organiser une concertation et une représentation transversale aux secteurs traditionnels de l’action sanitaire et sociale (les personnes âgées, les personnes handicapées, l’enfance et la famille, la pauvreté, l’exclusion, la santé etc...). Elle valorise le secteur à but non lucratif, en France et en Europe. Cette Union veille aux intérêts des personnes fragiles dans la construction des politiques sociales et fait le lien entre l’État, les pouvoirs publics territoriaux et les associations du secteur. Ses membres se retrouvent autour de valeurs - que l’on a tendance à oublier - la primauté de la personne, la non lucrativité et la solidarité, la participation de tous à la vie de la société et l’innovation dans les réponses sociales, alimentée par l’observation des besoins.

Des murs s’élèvent

Les participants à la réunion d’hier matin ont constaté une évolution des mentalités réunionnaises. L’individualisme a pris le pas sur des valeurs essentielles : la solidarité, le partage. Mais cette observation, on la relève aux quatre coins de la planète. Ils ont noté qu’avant, "entre voisins, on pouvait aisément communiquer. Aujourd’hui, entre chaque maison individuelle, un mur se dresse. On se trouve isolé que l’on veuille ou non".

J.-F. N.


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