
L’emploi salarié privé en hausse, tiré par l’intérim
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Retraites :
27 mai 2008
On sait que le patronat, par la voix de la présidente du MEDEF, souhaiterait relever à 63,5 ans l’âge légal de départ en retraite, en plus de la mesure gouvernementale de l’allongement à 41 ans de la durée de cotisation. Ce qui caractérise le gouvernement comme le patronat, c’est son obsession sur l’allongement sans vouloir considérer d’autres pistes. Pourtant, les syndicats - entre autres - avancent des propositions.
La CGT, elle, souhaite que les revenus financiers soient mis à contribution et que les entreprises cotisent davantage.
Pour FO, des mesures comme une taxe de 3% sur les bénéfices non réinvestis, un point de cotisation en plus des entreprises et des cotisations sur l’intéressement, la participation et les stock-options rapporteraient quelque 12 milliards d’euros. D’un autre côté, sur la base des calculs du COR, le syndicat fait valoir que rester à 40 ans « ne coûterait que » 4,1 milliards d’euros d’ici 2020.
Mettre les stock-options, l’intéressement et la participation à contribution avait déjà été suggéré par la Cour des comptes. Dans leur dernier rapport sur l’application des lois de financement de la Sécu, les sages de la rue Cambron avaient d’ailleurs évalué le coût de ces « niches sociales ». L’ensemble de ces dispositifs représente « une perte de recettes conséquente pour le régime général (entre 6 et 8,3 milliards d’euros) », relevaient-ils. A lui seul, « le dispositif d’exonération sociale des stock-options représente une perte de recettes estimée à 3 milliards d’euros en 2005 », ajoutait la Cour des comptes.
La question (naïve) est : pourquoi ces propositions ne sont-elles pas prises en compte ? Est-ce que le gouvernement se refuse à s’attaquer à certains privilèges qui protègent les plus riches ?
A.W.
Pourquoi cette contre-réforme est injuste
Pourquoi ces grandes grèves et manifestations contre la réforme des retraites que le gouvernement veut mettre en place ? Pourquoi cette réforme est-elle foncièrement injuste ? Arguments.
L’actuelle majorité creuse le sillon labouré par la droite depuis 15 ans : obliger les salariés à cotiser toujours plus longtemps pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein et ainsi, mécaniquement, baisser le niveau des retraites effectivement perçues.
En 1993, Edouard Balladur décide que la durée de cotisation passera progressivement de 37,5 à 40 ans, en même temps que le salaire de référence, qui sert de base à la fixation du montant de la retraite, sera désormais calculé sur la moyenne des 25 meilleures années, contre les 10 meilleures années auparavant : c’était déjà cotiser plus pour toucher moins. Dix ans plus tard, François Fillon, alors ministre des Affaires sociales, aligne la durée de cotisation des fonctionnaires sur celle du secteur privé, à 40 ans, et planifie un allongement progressif pour tous les actifs, à 41 ans en 2012. C’est cette loi qui va entrer en application l’année prochaine et qui mobilise contre elle un front syndical uni, dans le public comme le privé, réunissant la CGT, FO, la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC, la FSU, l’UNSA, Solidaires, l’UNEF et la JOC.
La justification de cette réforme, présentée comme indispensable, est l’allongement de la durée de vie et le fait que la France compte par conséquent de moins en moins d’actifs en proportion des retraités. Ce qui est tout à fait exact. Pourtant, à partir de cette situation objective, plusieurs remèdes sont possibles, ce que nie le gouvernement en présentant l’allongement de la durée de cotisation comme inéluctable. Or il s’agit d’un choix idéologique.
Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO, résume bien l’alternative : « ce n’est pas parce que l’espérance de vie augmente que vous devez bosser plus ! », s’exclame-t-il, estimant qu’il s’agit là d’un « prétexte ». « Le départ du raisonnement, c’est un problème financier ». Et de livrer son diagnostic, pointant « un vrai problème de répartition des richesses : le financement, on peut l’assurer », affirme-t-il, proposant « une augmentation de l’impôt sur les bénéfices, de 3% sur les bénéfices non réinvestis, cela fait trois milliards de recettes supplémentaires » ainsi qu’une « cotisation vieillesse sur l’intéressement, la participation et les stocks-options ». De fait, le choix du gouvernement est de faire constamment peser le poids des efforts sur les salariés, jamais sur les entreprises. Lorsque les opposants à sa réforme proposèrent ainsi en 2003 à François Fillon d’augmenter les cotisations sociales, celui-ci répondit - comme le fait toujours le MEDEF - que cette augmentation du coût du travail « mettrait en péril la compétitivité de notre économie, c’est-à-dire l’emploi ». Toujours la même antenne !
« Un vrai problème de répartition des richesses », dit Jean-Claude Mailly. Il a parfaitement raison.
La malhonnêteté de la présentation de certaines données va de pair avec l’occultation d’autres, qui contredisent la vulgate néolibérale. Ainsi, d’après le Fonds Monétaire International, la part des salaires au sein du produit intérieur brut (PIB) des pays membres du G7 a baissé de 5,8% entre 1983 et 2006. La Commission européenne observe le même phénomène au sein de l’Union, plus prononcé encore avec une chute de 8,6%. En France, elle atteint même 9,3%. Jacky Fayolle, ancien directeur de l’Institut de recherches économiques et sociales, a évalué ce transfert de richesses, sur la base d’un PIB de la France à près de 1.800 milliards d’euros : « il y a en gros 120 à 170 milliards d’euros qui ont ripé du travail vers le capital (1) ». Soit, même en prenant en compte la fourchette basse, plus d’une dizaine de fois le déficit de la Sécurité sociale (12 milliards) et une vingtaine de fois celui des retraites (5 milliards). Médiatise-t-on ce « trou », « combien plus profond, creusé par les actionnaires dans la poche des salariés », selon l’expression utilisée par François Ruffin (2) ?
La solution de demander aux salariés de travailler toujours plus longtemps constitue en outre une escroquerie, dans la mesure où les entreprises ne veulent pas des seniors, qui ne parviennent pas à retrouver d’emploi une fois au chômage (leur taux d’activité n’est que de 38% en France). Contraints et forcés, ils cotiseront donc insuffisamment longtemps pour bénéficier d’une retraite à taux plein et toucheront donc des retraites toujours plus faibles. Aussi les syndicats font-ils valoir qu’on ne peut pas décider d’allonger à nouveau la durée de cotisation sans avoir auparavant amélioré le taux d’emploi des seniors.
Du reste, le Premier ministre en avait parlé au micro de l’Assemblée nationale, le 10 juin 2003, en présentant sa loi : « Dès 2006, un besoin important de main-d’oeuvre se fera nécessairement sentir », disait-il, « et la plupart de nos grandes entreprises en prennent conscience. En privilégiant l’allongement de la durée de cotisation pour financer les retraites, c’est en quelque sorte un marché que nous leur proposons : si les entreprises ne favorisent pas cette mutation des esprits et des pratiques en faveur de l’emploi des seniors, il n’y aura pas d’autre choix qu’une hausse drastique de leurs charges pour financer les retraites (3) ». Aujourd’hui, même si les entreprises ne font nullement travailler davantage de seniors qu’à l’époque, le Premier ministre ne parle plus de « hausse drastique de leurs charges pour financer les retraites » !
L’objectif principal de la réforme Fillon était d’allonger la durée de cotisation des salariés. Quatre ans après le vote de la loi, une étude de la Caisse nationale d’assurance vieillesse montre que jamais on n’est parti aussi tôt en retraite ! Alors que les salariés partaient en moyenne à 62,1 ans en 2001, l’âge moyen de départ s’est abaissé à moins de 61 ans en 2006. Une évolution diamétralement opposée à l’objectif de la réforme. Par peur des réformes annoncées pour 2008, un très grand nombre de salariés partent en retraite dès qu’ils ont 60 ans, quitte à subir une décote s’ils n’ont pas cotisé suffisamment longtemps. Les caisses de retraite, qui étaient à l’équilibre en 2002 et devaient le rester jusqu’en 2008, ont déjà accumulé un déficit supérieur à 7 milliards d’euros ! Certains parlent d’échec ; d’autres, de fiasco. A votre avis ?
Olivier Bonnet, Plume de Presse
(1 ) Extrait de Sarkozy, la grande manipulation - Olivier BonnetISBN : 978-2-915640-66-3 - 172 Pages - 17,90 euros
(2) Extrait de http://www.monde-diplomatique.fr/2008/01/RUFFIN/15507 - Le Monde Diplomatique - "Débat français à propos du pouvoir d’achat - Partage des richesses, la question taboue" - François Ruffin - Janvier 2008
(3 ) Extrait des débats à l’Assemblée Nationale - http://www.assemblee-nationale.fr/12/cra/2002-2003/234.asp - mardi 10 juin 2003 (2e séance).
(4) Extrait de Libération - 6 juin 2007 - http://www.liberation.fr/rebonds/259414.FR.php - "Les mensonges de Fillon" - Pierre Larrouturou et Éric Halphen.
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